Bonne fête de Souccot !

Après Roch Hachana et Yom Kippour, voici venu le temps des réjouissances !

Evénements récents

  • David Harris présente Tikva, le futur musée juif de Lisbonne
David Harris à Lisbonne

Directeur de l’American Jewish Committee (AJC) de 1990 à 2022, David Harris, que Shimon Peres appelait le ministre des Affaires étrangères du peuple juif, présente le projet de musée juif qui va prochainement être construit à Lisbonne par Daniel Libeskind. Ce magnifique projet

  • Création d’un Centre de recherche et des archives juives de Tanger
Serge Berdugo et Jacob Torjmane

Comme indiqué dans notre lettre du 2 septembre, un Centre de Recherche et des Archives sur le Judaïsme du Nord du Maroc (CJNM) a été créé à l’issue d’un séminaire organisé du 19 au 21 septembre à l’initiative du Conseil de la communauté juive du Maroc, du Centre de la Culture judéo-marocaine (Bruxelles) et du Dr Aviad Moreno de l’Université Ben Gourion, avec des historiens, des universitaires et des spécialistes de la mémoire et de l’histoire des juif dans le nord du Royaume, résidant au Maroc et à l’étranger. Ont participé au séminaire de nombreuses personnalités dont Serge Berdugo, Paul Dahan…

Evénements en cours ou à venir

  • Alegria séfarade au cinéma St André des Arts
Haïm Vidal Sephiha

A travers l’histoire de sa famille originaire de Constantinople, Suzy Cohen relate l’Histoire, le parcours des Séfarades, de l’Espagne à l’Empire Ottoman et leur venue en France, avec leur fin tragique (convoi 59). Il y est donc aussi question de de la vie à Paris sous l’occupation et des mesures anti-juives, de Drancy et d’Auschwitz. Ce film contient également des entretiens avec plusieurs intervenants dont Haïm Vidal Sephiha, Edmond Cohen, Sabi et Marcelle SOULAM, René et Esther BENBASSAT, Sébastien de la OBRA et Rosie PINHAS-DELPUECH qui parlent de la vie, de la langue et de la culture judéo-espagnole.
Cinéma Saint-André des Arts, 30 rue Saint-André des Arts, tous les jours à 13 h jusqu’au 13 octobre...

  • Simone, le voyage du siècle, un film d’Olivier Dahan

Le destin de Simone Veil (1927-2017), son enfance, ses combats politiques, ses tragédies. Le portrait épique et intime d’une femme au parcours hors du commun qui a bousculé son époque en défendant un message humaniste toujours d’une brûlante actualité mais qui ne reconnaitrait peut-être pas sa loi, tant elle a été aménagée depuis 1975, alors que la démographie française est en déclin…

Olivier Dahan, né en 1967 à La Ciotat d’un père rapatrié d’Algérie, a été nommé aux Césars dans la catégorie meilleur réalisateur pour La Môme (2008) et pour Grace de Monaco (2014).

  • Les tribulations d’Erwin Blumenfeld 1930-50 au MahJ du 12 octobre au 5 mars
Erwin Blumenfeld au MahJ

À travers près de 180 photographies dont des ensembles jamais exposés, l’exposition met en lumière la période la plus féconde d’Erwin Blumenfeld, tant du point de vue de ses expérimentations artistiques que de la révélation de son talent dans la photographie de mode qui l’amena à travailler pour les plus grands magazines américains comme Vogue et Harper’s Bazaar. Elle offre également des éclairages sur sa vision de l’art et sur sa vie personnelle pendant l’Occupation.

Né en 1897 à Berlin et mort en 1969 à Rome, Erwin Blumenfeld est célèbre pour ses photographies de mode des années 1940 et 1950.

Le commissariat de l’exposition est assuré par Paul Salmona, Nadia Blumenfeld-Charbit, petite-fille d’Erwin et Nicolas Feuillie

  • Exposition Dove Allouche. AgBr au MahJ du 12 octobre au 23 avril
Dove Allouche au MahJ

Né en 1972 à Sarcelles, Dove Allouche est Diplômé de l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy en 1997 et résident de la Villa Médicis à Rome en 2011-2012, Il élabore depuis le début des années 2000 un corpus d’œuvres traversé par les notions de temps et d’expérience de l’invisible. Mêlant photographies, dessins et gravures, son travail recourt à des techniques rares et complexes de production d’une image. Son œuvre a été notamment exposée au LaM de Villeneuve d’Ascq (2011), au Palais de Tokyo et à la Biennale de Rennes (2012), ainsi qu’au Centre Pompidou (2013). Il a eu en 2020 le Prix Maratier de la fondation PromahJ. Il a été invité à porter un regard créatif sur les collections du mahJ, pour produire une œuvre inédite. 

Cliquez ici pour plus de détails.

  • Histoire des Séfarades, des Conversos, et de leurs descendants, jusqu’au 20 octobre au CEJ
Migrations des juifs d’Espagne depuis le XVème siècle

En partenariat avec le Musée ANU de Tel Aviv (Musée du peuple juif, ex Beit Hatefutsot) et Pierre Mamou, président de l’Institut de recherches marranes, auteur de Marranes, crypto-juifs et tribus perdues (notre lettre du 21 juillet 2021), cette exposition très pédagogique en 56 tableaux sur l’Histoire des Séfarades, des Conversos, et de leurs descendants, se tient jusqu’au 20 octobre au Centre Européen du Judaïsme, place de Jérusalem, Paris XVII. Elle sera ensuite présentée dans les principales communautés de province…

  • ExilOndE, le 16 octobre au Théâtre de la Comédie Nation
ExilOnde

Ce spectacle, labelisé Journée du Patrimoine et de la Culture Juive d’Ile de France, s’inscrit dans le cadre de la commémoration des 60 ans de l’exode des Français et de l’indépendance de l’Algérie. Le spectacle présentera de nouvelles compositions d’Olivier Milhaud et sera suivi d’un moment d’échange avec Farid Yaker, Président du Forum France Algérie et de Jacqueline Gozland, Cinéaste et Réalisatrice. Distribution :  Yaël Morciano: Chant…

  • Du TGM au TGV, une histoire tunisienne, les 25 et 27 octobre et les 3, 6 et 15 novembre au Balzac

Du TGM au TGV est un documentaire produit par Gilles Samama, réalisé par Ruggero Gabbai et écrit par Sonia Fellous, qui retrace le parcours de la communauté juive de Tunisie partie pour la France en quête d’une nouvelle vie. Le documentaire s’articule autour d’images d’archives et d’interventions de juifs tunisiens qui livrent des témoignages touchants et poignants sur la face cachée de l’exil. Au-delà de la difficulté d’un nouveau départ dans un nouveau pays, c’est notamment la répercussion de ce déracinement sur plusieurs générations que le film, qui a été présenté le 6 octobre en avant-première au Mahj, tente de mettre en lumière du 25 octobre au 15 novembre au Balzac…

  • Colloque sur le patrimoine juif séfarade à la Mairie du XVIème le 30 novembre

Dans le cadre de la journée de Commémoration de L’exil et l’expulsion des Juifs des États arabes et de l’Iran, fixée au 30 novembre de chaque année par une loi de la Knesset de 2014, l’INSSEF (Institut Européen du Monde Séfarade) organise un grand colloque mercredi 30 novembre de 17 h 30 à 22 h 30 à la Mairie du XVIème sur le thème du Patrimoine juif séfarade, histoire et avenir. Plus de détails dans une prochaine lettre.

Nouvelles lectures

  • La capacité de s’aimer, par Elsa Cayat
Elsa Cayat

Ce livre sonne aujourd’hui comme une réponse à la barbarie. Intelligent, iconoclaste, entier, dévorant nos peurs, nos interdits, nos culpabilités, il scrute l’incapacité d’aimer dans un monde déshabité, régi par l’avoir et non l’être. Comment construire sa vie dans ce monde-là ? Comment lutter contre la peur d’être libre et la tentation de la fuite ? Comment renouer avec le désir ? Et surtout, comment devenir soi pour faire une place à l’autre ? Plongée au plus intime de chacun, là où se jouent nos filiations, voici l’ultime livre d’une femme remarquable qui pensait aussi qu’être psychanalyste, c’était sauver des vies.

Fille du docteur Georges Khayat, Elsa Cayat, née en 1960 à Sfax, était psychiatre et psychanalyste lacanienne. Elle est morte lors de l’attentat du 7 janvier 2015 contre Charlie Hebdo, dont elle tenait la chronique psy. Elle a aussi écrit Le Désir et la Putain (2007, avec Antonio Fischetti) et Un homme + une femme = quoi ?(1998). Le grand pianiste François Chouchan, qui était très proche d’elle, vient depuis lors chaque année de Californie avec son groupe de musique de chambre Le salon de musiques pour faire un concert public en sa mémoire.

Payot, 2015, 160 p.

  • Une journée dans le cerveau d’Anna, par Sylvie Chokron
Sylvie Chokron

Anna est une jeune citadine active. Du lever au coucher, à chaque étape de sa journée, nous partageons son quotidien et nous découvrons petit à petit que son cerveau est aux commandes. Comment agit-il ? En quoi notre psychologie s’articule avec notre activité cérébrale ? Par quel miracle des réactions chimiques ou électriques peuvent aboutir à des émotions, des pensées, des perceptions ou des actions ? Ce sont toutes ces questions que ce livre vient éclaircir, de façon originale, sensible et concrète.

Fille d’Albert Chokron et Ginette Sadoun tous deux nés à Tlemcen de familles originaires d’Espagne, Sylvie Chokron a un DEA en psychologie cognitive et est mariée à un grand cardiologue ashkénaze (comme moi, personne n’est parfait). Elle est directrice de recherche au CNRS, responsable de l’institut de Neuropsychologie, Neurovision et Neurocognition (I3N) à la Fondation Ophtalmologique Rothschild et Présidente de l’association Les yeux dans la tête. Elle a écrit ou co-écrit plusieurs opuscules : Comment voyons-nous ? (2005), Les 100 questions que se posent les scientifiques (2007) et Pourquoi et comment faisons-nous attention ? (2009). Elle nous explique dans le Figaro Magazine du 1er octobre l’importance de beaucoup rire et faire rire et, dans le magazine PB8 de la Société générale, que donner fait du bien, c’est scientifiquement prouvé …

Eyrolles, 2022, 230 p.

  • Portraits de l’artiste dans l’oeuvre de Patrick Modiano, Nice, Tunis, Alexandrie, par Anne Demeyere
Modiano YES, Ernaux NO !

L’œuvre de Patrick Modiano se déroule sur deux axes paradoxaux. Le premier fait appel à son talent de description, à la grande précision de détails réalistes. Les personnages de ses romans parcourent le labyrinthe des villes avec une patience d’arpenteur. L’axe second est sa capacité à suggérer, à partir de cette méticulosité maniaque, un monde sans repères, un monde d’ombres et de fantômes. Les villes de Nice, Tunis, Alexandrie, emblèmes à la fois biographiques et romanesques, s’inscrivent dans ce double mouvement de vérité topographique et d’effacement nostalgique… Ces villes méditerranéennes portent chacune la trace d’une blessure et de son pansement par le tissage de l’écriture. Elles incarnent chacune une mémoire.

C’est par son père, juif d’Alexandrie, que Modiano a un contact biographique avec l’Orient méditerranéen qu’il réintègre en épousant Dominique Zehrfuss, dont la mère, née Scemama, est tunisienne.

Si vous voulez lire un prix Nobel de littérature français, préférez Modiano à Ernaux. Il ne faut certes pas apprécier un livre en fonction de la personnalité de son auteur mais vous n’êtes pas obligés de contribuer à enrichir une personne qui pousse la haine d’Israël à des sommets extrêmes. Ernaux NO, Modiano YES !

Née en 1953 en Algérie, Annie Demeyere a fait ses études à Grenoble. Elle a exercé des fonctions de bibliothécaire et passé un doctorat de Lettres et poursuivi un cursus en philosophie à l’Université de La Défense Nanterre. Elle a écrit de nombreux articles et un autre livre : Comme un accent d’Oxford (2021).

L’Harmattan, 2003, 276 p.

  • Apologie de la Nation juive, par Isaac de Pinto
Isaac de Pinto

Sous-titré Réflexions critiques sur le premier chapitre du 7ème tome des oeuvres de monsieur de Voltaire, au sujet des Juifs, par l’auteur de l’Essai sur le luxe, cet opuscule reproche à Voltaire d’englober d’un même regard critique l’ensemble des juifs. « Les juifs ibériques sont issus de la tribu de Juda, ce qui les porte à des sentiments plus élevés : Monsieur Voltaire ne peut ignorer la délicatesse scrupuleuse des Juifs Portugais et Espagnols à ne point se mêler par mariage, alliance ou autrement avec les Juifs des autres Nations… Les mœurs de Juifs Portugais sont toutes différentes des autres Juifs… Leur divorce avec leurs autres frères est à tel point, que si un Juif Portugais, en Hollande ou en Angleterre, épousait une Juive Allemande, il perdrait aussitôt ses prérogatives… C’est par cette saine politique qu’ils ont conservé des mœurs pures et ont acquis une considération qui, même aux yeux des nations chrétiennes, les ont fait distinguer des autres Juifs. »

Isaac de Pinto (Amsterdam1717 – La Haye 1787) était un Juif néerlandais d’origine portugaise, marchand et banquier, l’un des principaux investisseurs de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Il était aussi un érudit et un philosophe qui s’est concentré sur l’émancipation juive et la dette nationale.  Cet extrait de son livre se trouve dans la magnifique exposition sur la Diaspora portugaise qui vient de se terminer à la Maison du Portugal (notre lettre du 30 septembre).

Ed. Joubert, 1762, 40 p.

  • La synagogue, BD par Joann Sfar
On s’en fout…
La synagogue

Joann Sfar cherche depuis trente ans à inviter son lecteur dans le monde juif. Tous ses récits sont des appels désespérés à la fraternité. Ce livre marque sans doute le début de son épopée la plus intime. Cette fois, il va moins loin que l’Algérie du Chat du rabbin ou que l’Ukraine de Klezmer. Il a fallu qu’il se trouve sur un lit d’hôpital en 2021 pour qu’il ose enfin raconter ses vraies aventures d’adolescence. C’est une génération qui se sent coupable d’être née après Hitler et de ne pouvoir le combattre. Ce récit rappelle la permanence des extrémismes politiques et la nécessité de les combattre, même si cette lutte doit être recommencée à chaque génération.

Né à Nice en 1971 d’un père né à Sétif et d’une mère née en Ukraine, Joann Sfar est illustrateur, romancier et réalisateur. Après une maitrise de philosophie à l’Université de Nice, il est entré aux Beaux-Arts de Paris. Il se décrit comme ayant été sale juif en Algérie, puis sale arabe en Israël ! Outre la célèbre série du chat du rabbin, Joann Sfar a réalisé Gainsbourg, vie héroïque (2010) et écrit Le Plus Grand Philosophe de France (2014). Infatigable, il vient de sortir On s’en fout quand on est mort (Gallimard, 2022, 380 p.), autobiographie en BD où il raconte ses vies multiples : artiste, père, guitariste amateur et professeur aux Beaux-Arts. Voir la recension de Rentrez chez vous, sa 10ème BD du Chat du rabbin, dans notre lettre du 20 février 2021 et du Dernier juif d’Europe dans notre lettre du 10 avril 2021.

Dargaud, 2022, 208 p.

Courrier des lecteurs

  • Quel beau travail, on a envie de tout lire. Bernard Bismuth
  • Encore merci pour cette newsletter toujours instructive et parfaitement présentée. Shana Tova, une année 5783 douce et heureuse pour vous et vos proches, avec toujours autant de grands projets et de belles réalisations. Bien amicalement. Martine Boccara.
  • Et combien aujourd’hui détiennent un certificat de judéité en bonne et due forme mais descendent de non-Juifs convertis … [alors que moi], mi ashkenaze mi séfarade,descendante de Tochavim et de Megorachim installés à Bougie depuis des générations, suis désespérée de ne pouvoir obtenir du Consistoire un certificat de judéité…  Farida Issadoudène
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Avertissement

Cette lettre vous est adressée dorénavant via Inssef qui vient aux droits d’Amussef en vertu d’un Traité d’apport en date du 9 février 2022. En application du règlement RGPD, vous pouvez vous désabonner à tout moment en cliquant sur le bouton unsubscribe ci-dessous.

Bonnes lectures et bonne fête de Souccot !

Hubert Lévy-Lambert, Président d’honneur de l’Inssef

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