Le prix 2022 de l’Amitié judéo-chrétienne de France attribué à Haïm Korsia

Le prix de l’Amitié judéo-chrétienne de France a été remis au Grand Rabbin de France Haïm Korsia lundi 21 novembre à l’Institut de France. Ce prix, crée en 1988 par Hubert Heilbronn, rend hommage au courage de ceux qui se sont impliqués dans le dialogue entre Chrétiens et Juifs. Le jury, composé des membres du comité directeur et de présidents de groupes locaux de l’AJCF, a vu en “Haïm Korsia une personnalité engagée, à la suite de Jules Isaac et du Grand Rabbin Jacob Kaplan, dans une œuvre de paix et de réconciliation. Le CRIF nous rappelle que ce dialogue n’a pas toujours été une évidence… Cliquez ici pour lire la suite.

Evénements récents

  • Grand colloque de l’Inssef le 30 novembre à la mairie du XVIème
Mohammed Kenbib (Maroc)
Livia Parnes (Portugal)
Anastasio Karababas (Grèce)

Benjamin Stora remercie Didier Nébot pour son prix

Grand succès de ce premier colloque organisé par l’Inssef sur le thème du patrimoine séfarade. Après un mot d’accueil de Francis Szpiner, maire du XVIème, une allocution de Yaël German, ambassadrice d’Israël et quelques mots de Nada Bakkali Hassani, consule générale du Royaume du Maroc, le président Serge Dahan a rappelé l’objet de l’Inssef et introduit les orateurs : Mohammed Kenbib, pour le Maroc, Livia Parnès pour le Portugal et Anastasio Karababas pour la Grèce.

Hubert Lévy-Lambert remet le prix de Déborah Loupien-Suares à Haïm Korsia

En outre, les premiers prix Abravanel ont été attribués : le prix du patrimoine séfarade à Déborah Loupien-Suares pour la création du musée de Bayonne et le prix de l’histoire séfarade à Benjamin Stora pour l’ensemble de son action. Déborah n’avait malheureusement pas pu venir pour cause de covid mais elle était heureusement représentée par le grand rabbin Haïm Korsia.

Les débats ont été enregistrés et nous vous en donnerons le lien dès que possible.

  • Grand colloque de la Wizo prévu le 20 novembre, scandaleusement annulé

Face aux pressions des « transactivistes », Ariel Weil, maire de Paris Centre, a annulé sans préavis son accord pour accueillir le colloque prévu le 20 novembre sur « Les nouveaux enjeux des parents », organisé et animé par Nathalie Elmalih pour la Wizo France, dans le cadre de la Journée internationale des droits de l’enfant. Raison invoquée : la participation à l’une des 7 tables rondes du Dr. Caroline Eliacheff et du Pr. Céline Masson, bêtes noires des militants transgenres qui ne connaissent manifestement pas Voltaire (Je ne partage pas vos idées, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous puissiez les exprimer). Pour la petite histoire, le communiqué de la mairie prétendait que l’annulation avait été faite en accord avec les organisateurs ! Le colloque a quand même eu lieu en privé dans un studio. Cliquez ici pour le regarder sur youtube.

–        Les Australiens ont commémoré le 30 novembre avec une comédie musicale

Jeu de backgammon et flacons de parfum appartenant à une famille juive forcée de fuir l’Égypte – Musée juif de Sydney

Pour commémorer le sort des Juifs des pays arabes et d’Iran – célébré dans le monde entier le 30 novembre – la division NSW du Conseil national des femmes juives d’Australie (NCJWA) a présenté la comédie musicale de Aaron Robuck : One of a Kind. Elle raconte l’histoire de la famille Rossano, qui a aidé à construire l’industrie cotonnière égyptienne et était un des piliers de la communauté séfarade d’Alexandrie. Ils perdent leur richesse lorsqu’ils sont forcés de fuir avec deux valises et 20 livres chacun… Cliquez ici pour lire la suite.

 Evénements en cours ou à venir

  • The forgotten exodus, podcasts par AJC

Le monde a négligé un épisode important de l’histoire moderne : les 800 000 Juifs qui ont quitté les pays arabes et l’Iran au milieu du 20e siècle pour se forger une nouvelle vie. The Forgotten Exodus, une nouvelle série de podcasts limitée présentée par l’American Jewish Committee (AJC), explore les leçons que nous pouvons tirer de ce moment charnière de l’histoire juive, à un moment où certains de ces pays normalisent leurs relations avec Israël…

Déjà parus : Introduction (22 juillet), Irak (1er août), Yemen (8 août), Egypte (15 août), Libye (22 août), Soudan (29 août), Iran (6 septembre). Cliquez ici pour voir ces films.

  • Israël expose la vraie ‘Nakba’ aux Nations Unies
Gilad Erdan, ambassadeur d’Israël aux Nations Unies

Gilad Erdan, ambassadeur d’Israël aux Nations Unies, a inauguré le 29 novembre une exposition sur l’expulsion des Juifs des pays du Moyen-Orient, qualifiant l’histoire de ces réfugiés juifs de « vraie Nakba ». Les Palestiniens utilisent depuis longtemps le terme arabe « Nakba », ou catastrophe, pour décrire la création d’Israël et le déplacement qui en a résulté de quelque 700 000 Arabes palestiniens pendant la guerre de 1948 initiée par les nations arabes pour détruire l’État juif naissant.

Marquant le 75e anniversaire de l’adoption par l’ONU d’une résolution visant à créer Israël, Erdan a déclaré que « ceux qui ont vraiment souffert de la ‘Nakba’ à la suite de la décision étaient des Juifs – près d’un million ont été expulsés des pays arabes et de l’Iran. Cliquez ici pour plus de détails.

  • Maestro(s), un film de Bruno Chiche

Chez les Dumar, on est chefs d’orchestre de père en fils : François (Pierre Arditi) achève une longue et brillante carrière internationale tandis que Denis (Yvan Attal) vient de remporter une énième Victoire de la Musique Classique. Quand François apprend qu’il a été choisi pour diriger la Scala, son rêve ultime, son Graal, il n’en croit pas ses oreilles. D’abord comblé pour son père, Denis déchante vite lorsqu’il découvre qu’en réalité c’est lui qui a été choisi pour aller à Milan…

En salles à partir du 7 décembre.

  • Elections de la présidente de la Wizo jusqu’au 12 décembre

La mandature de Diana-Paola Lévy arrivant à son terme, les wizéennes (pourquoi pas les wizéens ?) sont invitées à élire une nouvelle présidente (pourquoi pas un président ?) pour une durée de 4 ans. Cet évènement mérite particulièrement d’être signalé dans notre lettre car les 3 candidates, Alexa Amram, Lynda Asmani-Cheurfa et Nathalie Rieu-Guez, sont séfarades !

  • Mathilda May joue Make up au Studio Marigny jusqu’au 23 décembre

Après les immenses succès d’OPEN SPACE, LE BANQUET (Molière 2019 de la mise en scène d’un spectacle de Théâtre public), MONSIEUR X (Molière 2020 du meilleur seul en scène) et ECHOS, Mathilda May présente son nouveau spectacle MAKE UP. Tout comme ses spectacles précédents au langage universel, elle invite le spectateur à observer des humains contraints de cohabiter. Cette fois, c’est à travers une journée de tournage de film, mais uniquement vue du car-loge maquillage.

Née en 1965 à St Ouen sous le nom de Karin Haïm, Mathilda May est la fille de l’auteur dramatique Victor Haïm, né Lévy dans une famille séfarade originaire de Salonique. Elle a été mariée avec Gérard Darmon.

  • From Middle Eastern North African Jewish Refugees to Israeli Cultural Renaissance, conférence internationale à New York le 4 décembre

Une conférence organisée par l’ASF Institute of Jewish Experience, le Center for Jewish History, le centre Dahan de l’Université Bar-Ilan et le Ben-Zvi Institute, le 4 décembre de 10 h 30 à 18 h au Center for Jewish History 15 West 16th Street New York

Cliquez ici pour vous inscrire.

  • Soirée de la solidarité avec Patrick Bruel, le 5 décembre au Palais des Congrès

La soirée incontournable de la grande campagne de la Tsédaka FSJU a lieu le 5 décembre au Palais des Congrès avec le partenaire officiel de la Tsédaka 2022 Groupe Premium, le Parrain 2022 Patrick Bruel et de nombreux artistes.

  • Les femmes marocaines, entre éthique et esthétique, au Musée juif de Bruxelles du 8 décembre au 30 avril

Cette Exposition, création originale du Centre Culturel Judéo-Marocain de Belgique, revisite les règles d’apparence dans l’esthétique marocaine, explore l’éthique et les coutumes imposées aux femmes ainsi que les motivations – toujours à l’œuvre – de ces usages très codifiés. Pour la première fois, productions anciennes et créations récentes sont mises en dialogue, dans un riche parcours narratif présentant une grande quantité d’objets datant du XVIème siècle à nos jours : objets traditionnels et cultuels, vêtements, ornements, talismans et bijoux, documents d’archives, photographies et dessins, tableaux orientalistes provenant de la Collection Dahan-Hirsch qui tient une place particulière dans la sauvegarde du patrimoine culturel et civilisationnel du Maroc, avec sa grande valeur historique et affective. 

Musée Juif de Belgique | Rue des Minimes, Bruxelles, du 8 décembre au 30 avril. Cliquez ici pour plus de détails.

  • Commémoration des victimes tunisiennes de la shoah au Mémorial de la Shoah, le 11 décembre à 10 h 45

Organisée chaque année par la SHJT, cette cérémonie est ouverte à tous.

Mémorial de la shoah, rue Geoffroy l’Asnier.

La mémoire juive de la Tunisie Photo Perez Mahj
  • Les Juifs d’Afrique du Nord pendant la Seconde Guerre mondiale, le 11 décembre de 14 h à 18 h au Mahj

Projection du film réalisé par Claude Santiago et Antoine Casubolo dans la
Collection Mémoire de la Shoah sur une idée de Serge Klarsfeld
« Les Juifs d’Afrique du Nord pendant la Seconde Guerre mondiale » suivie d’une table-ronde sur LES JUIFS DE TUNISIE FACE AUX PERSECUTIONS NAZIES, RECITS, TEMOIGNAGES ET DOCUMENTS INEDITS DES ARCHIVES ALLEMANDES ET ITALIENNES avec Claude Nataf, Haïm Sadoun et Martino Oppizi.

Cliquez ici pour vous inscrire.

  • Pourquoi la question des réfugiés juifs est la clé de la légitimité d’Israël, par Shmuel Trigano le 13 décembre à 20 h

L’histoire de la disparition du judaïsme en terres d’islam est la clef d’une mystification politique de grande ampleur qui a fini par gagner toutes les consciences. Elle fonde le récit qui accable la légitimité et la moralité d’Israël en l’accusant d’un pseudo péché originel. Shmuel Trigano, auteur de La fin du judaïsme en terres d’Islam et de L’exclusion des juifs des pays arabes (notre lettre du 25 décembre 2020), expliquera qu’aborder la question de l’expulsion de près d’un million de juifs du monde arabo-musulman peut aider à reprendre l’initiative morale, symbolique et idéologique du débat et du combat. Une conférence organisée par Harif, Association of Jews from the Middle East and North Africa (MENA). Cliquez ici pour voir les précédentes conférences de Harif enregistrées sur youtube.

Nouvelles lectures

  • Compte à rebours iranien, par David Bensoussan
Ali Khamenei à Téhéran, le 26 novembre.

La reprise des négociations des 5 +1 sur le nucléaire iranien à Vienne a patiné et pour cause : c’est l’Iran qui en dernière minute a ajouté des conditions impossibles, torpillant ainsi les négociations. En effet, cesser de reconnaître les Gardiens de la révolution iraniens comme une entité terroriste et limiter les sites auxquels l’Agence internationale de l’énergie atomique aurait accès, c’est tout simplement inacceptable tant pour l’Europe que pour les États-Unis… Cliquez ici pour lire l’article entier, paru sur le site du Times of Israel.

David Bensoussan est professeur d’électronique. Il a été président de la Communauté sépharade unifiée du Québec. Nous reproduisons régulièrement ses articles de géopolitique. Un des derniers concernait Poutine, de Charybde en Scylla (notre lettre du 18 novembre).

  • L’éternel fiancé, par Agnès Desarthe

Partant de la rencontre de deux enfants de 4 ans, qui se retrouvent 40 ans après, Agnès Desarthe s’attache à ses personnages pour raconter la vie qui passe, les familles qui se construisent et se défont, l’héritage que l’on transmet aux enfants. Avec au bout de cet éternel fiancé l’idée que le premier amour a quelque chose d’indélébile. Peut-être parce qu’il est teinté d’innocence, mais plus sûrement encore parce qu’il restera à jamais le premier…

Née en 1966 à Paris, agrégée d’anglais, Agnès Desarthe est la fille du grand pédiatre Aldo Naouri, né en 1937 à Benghazi (Libye). Elle a traduit de nombreux livres de l’anglais et a écrit une cinquantaine de romans, tant pour enfants (dont Je ne t’aime pas, Paulus, 1992 ou Comment j’ai changé ma vie, 2004) que pour adultes (dont Un secret sans importance, 1996 ou Le remplaçant, 2009), qui lui ont valu de nombreux prix.

Editions de l’Olivier, 2021, 256 p. et Points, 2022, 264 p.

  • La minute historique, un feuilleton de Didier Nébot

En l’an 711, Taarik, le sarrasin, traversa le détroit de Gibraltar. Animés d’une foi et d’une volonté implacable, ses vaillants et intrépides soldats conquirent, en moins de cinq ans, la majeure partie de la péninsule ibérique. Ils fondèrent le Califat de Cordoue, véritable province musulmane indépendante de Bagdad. Les Wisigoths, balayés et humiliés, n’eurent qu’une seule ressource : se réfugier au fin fond du nord de l’Espagne. Ils créèrent de minuscules états dont la symbolique était la ferveur fanatique pour la religion catholique. Les juifs, inlassables voyageurs et excellents lettrés, maniant les langues avec dextérité et finesse, devinrent d’habiles interprètes, permettant les échanges, dialogues et contacts entre ces impétueux conquérants musulmans et les rigides petits royaumes visigoths du Nord…

Cliquez ici pour voir la suite du préambule et ici pour voir les massacres de 1391, premier épisode de ce feuilleton publié sur le site de l’Inssef par Didier Nébot, premier vice-président de l’Inssef.

  • Le deuxième dieu, l’imaginaire du monothéisme, par Shmuel Trigano

L’idée fondatrice du monothéisme n’est pas tant la croyance en un Être suprême que l’idée qu’Il est le créateur du monde et qu’il aurait un commerce avec le monde, de sorte que cet Être, réputé abstrait et universel, embrassant toute existence, peut cependant se manifester dans l’univers – annulant de fait le présupposé du monothéisme selon lequel cet Être serait au-delà du monde matériel. Comment donc le Dieu unique, distinct d’un monde qui ne lui pré-existe pas, peut-il créer ce monde sans s’y inscrire lui-même ?

Sociologue et philosophe, Shmuel Trigano est né à Blida en 1948. Titulaire d’un Bachelor of Arts de l’UHJ et d’un DEA en sciences politiques, il a notamment occupé la chaire de sociologie de la connaissance, de la religion et de la politique à l’université Paris-Nanterre. Il a écrit de nombreux ouvrages depuis Le récit de la disparue : essai sur l’identité juive (1977). Il a dirigé L’exclusion des Juifs des pays arabes (2003) ou Le monde sépharade (2007).

Hermann, 2022, 220 p.

Shmuel Trigano anime le 13 décembre la conférence d’Harif sur la question des réfugiés juifs (voir ci-dessus) et répondait aux questions de Sandrine Szwarc le 29 novembre. Retransmission dimanche 4 à 20 h sur Radio Shalom 94.8 dans Du côté de chez Szwarc

Post scriptum

Certains de mes fans se sont plaints de n’avoir pu lire ma dernière lettre (Hazkara le 26 novembre…). Celle-ci a en effet disparu pendant quelques jours pour des raisons indépendantes de ma volonté. Vous pouvez retrouver toutes mes lettres et beaucoup d’autres choses intéressantes sur le site de l’Inssef.

Bonnes lectures !

Hubert Lévy-Lambert, Président d’honneur de l’Inssef

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