Avant l’Islam : des rives puniques au monde judéo-berbère (13e siècle avant J.-C. / 7e siécle)

L'Arc de triomphe de Titus, à Rome

En l’an 70 de notre ère, suite à la prise de Jérusalem par l’empereur romain Titus et la destruction du second Temple, de nombreux réfugiés juifs affluent en Afrique du nord, surtout en Cyrénaïque (pays situé à l’ouest de l’Egypte).

Les bas-reliefs de l’arc de triomphe bâti à Rome, en souvenir du triomphe de Titus, relatent le pillage des trésors du Temple. de Jérusalem emmenés en exil par l’armée romaine, en particulier le chandelier sacré à sept branches, la Ménorah.

Tombeau de Juba II et de son épouse Cléopâtre près de Tipaza

Au IIe siècle, on constate une expansion du christianisme en Afrique romaine ; les Kabyles et les Berbères sont alors majoritairement juifs et latinisés ; Tertullien, berbère latinisé converti au christianisme dénonce les cultes païens et le prosélytisme des juifs parmi les populations berbères ; la communauté juive de Carthage est la plus importante d’Afrique du nord ; des juifs réfugiés de Cyrénaïque s’installent dans le Touat (Sahara, 118-130).

Il se distinguealors, deux complémentarités : des Berbères se judaïsent et des Juifs se berbérisent», leur conjonction explique en partie la structure du judaïsme algérien, qui va résister aux persécutions des divers envahisseurs.

Ce lien entre les juifs et les berbères est incarné dans les mémoires par la figure légendaire d’une reine guerrière de la tribu des Djeraoua, la Kahena qui anima la résistance à l’invasion musulmane.

La conquête musulmane rencontre une résistance au Maghreb. Dans la mémoire collective, le lien entre les juifs et les Berbères est incarné par la légendaire figure de la “Reine juive” Dihya el-Kahina, de la tribu des Djeraoua, qui se rebelle contre le djihad, comme le décrira Ibn Khaldoun, un chroniqueur musulman, au XIVe siècle.

De 670 à 708 : conquête de l’Ifriqiya (Maghreb oriental) par la dynastie omeyyade ; Kahena, reine judéo-berbère, prend la tête des tribus des Aurès pour résister à l’invasion ; selon la tradition, cette reine guerrière sera victorieuse à deux reprises et règnera cinq ans sur l’Ifriqiya.

Dans son roman historique “Kahéna, reine d’Ifrikia” Didier Nebot reconstitue avec une force d’évocation rare la vie et les coutumes des tribus berbères au VIIe siècle. S’il s’attache à la figure exceptionnelle de la Kahéna, c’est aussi pour mieux relater cet épisode de la conquête arabe qui marqua un tournant décisif dans la destinée des pays du Maghreb. 

Epoque byzantine (VIIe-VIIIe siècles)
Au moment de l’apparition de l’islam et des premières conquêtes, l’Empire byzantin, quoique considérablement affaibli, est la puissance la plus vaste d’Orient : son territoire s’étend de la côte d’Afrique du Nord à l’Asie et des Balkans au sud de la Syrie.

Dans ce contexte, les conquérants arabes poussés par une dynamique victorieuse et une ferveur religieuse hors du commun ont nettement l’avantage, et ne rencontrent guère de difficulté pour s’approprier la Syrie et l’Égypte, avec notamment la conquête de la capitale de la province byzantine, Alexandrie, en 641 ; à partir de là, l’expansion arabe pourra se poursuivre en direction de l’ouest, jusqu’au Maghreb et à la péninsule ibérique.

Des rivages méditerranéens où s’établirent les opulentes cités de Caesarea, de Tipasa et d’Hippo Regius, jusqu’au massif de l’Aurès que surveillaient les postes de Lambèse ou de Timgad, de somptueux vestiges archéologiques témoignent de la richesse et du dynamisme de l’Algérie antique. 

Source : Morial.fr

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