Par Didier Nebot
Ce fut à nouveau l’espoir en 1422, lorsque Juan II monta sur le trône de Castille.
Roi faible mais généreux, il donna avec l’aide d’Alvaro de Luna, son conseiller, un nouveau souffle au judaïsme espagnol. Les prescriptions papales contre Israël furent abolies. Les juifs qui n’avaient pas voulu céder reprenaient espoir, les nouveaux nés redonnaient vie aux juderias désertées.
Parmi les convertis, c’était une jolie mêlée d’amertume : leur ancienne religion été réhabilitée, mais pas pour eux.
En 1432, les rabbins avaient été convoqués à la grande synagogue de Valladolid, en présence de nombreux notables. Une nouvelle réglementation avait été établie afin que les juifs retrouvent leurs droits et leur dignité.
Juan II ratifia cet accord, connu sous le nom de “Takkanoth de Valladolid “, qui mit fin à l’impressionnant cycle de conversions. Cet important document redéfinissait les nouvelles orientations du judaïsme. Rédigé par les grands rabbins, juges suprêmes, Joseph Albo, Joseph Ibn, Schem Tob et surtout Abraham Benveniste, il exhortait les fidèles à l’obéissance stricte aux commandements de la Torah.
Il redevenait possible d’être juif. Un souffle nouveau parcourut la communauté. L’espoir grandit dans le cœur de nombreux chrétiens de fraîche date, beaucoup renouèrent avec leurs anciens coreligionnaires, discrètement, certes, mais la foi au cœur.
Ainsi, toutes les décisions prises à leur encontre lors des conciles de Zamora et Tortosa étaient annulées. Si le texte de 1432, les Takkanoth de Valladolid, interdisait les persécutions contre les juifs, celui de 1443 allait beaucoup plus loin en les rétablissant dans leurs droits. Ils pourraient à nouveau ouvrir des écoles talmudiques, recouvrer des impôts, nommer des juges, travailler normalement.