Le patriotisme des juifs d’Algérie (1914 – 1945)

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Simon Rappoport, aumônier israélite, avec des zouaves originaires d’Algérie Verdun, 1916 Coll. particulière © DR

1914-1918 – Entre la fin de l’Affaire Dreyfus (1898), et l’année de l’éclatement de la Première Guerre mondiale, le judaïsme algérien traverse une période d’accalmie ; bien que l’antisémitisme se manifeste fréquemment.

Durant la Première Guerre mondiale, environ 14 000 juifs d’Algérie sont mobilisés aux côtés de 125 000 musulmans et près de 92 000 Français de souche et naturalisés. Sur les 12 000 Français d’Algérie tombés pendant la guerre, on compte près de 1700 juifs.

Pourtant, les préjugés antisémites demeurent puissants, surtout dans l’armée, au lendemain de la Première Guerre mondiale. Charles Maurras et Jacques Doriot rassemblent leurs militants au nom de la “latinité du pays”, et des slogans nazis apparaissent dans les grandes villes.   

Albert Abraham Confino (bibliothèque de l’AIU)

1919-1939 : Au cours des années 1930, de nombreux notables juifs incités par Henri Aboulker, Albert Confino,  responsable de l’AIU à Alger de 1912 à 1956, et Elie Gozlan s’engagent dans une œuvre sociale pour améliorer la situation du prolétariat juif et musulmanet enrayer l’éloignement des deux communautés.

En février 1937 est créé le Comité juif algérien d’Etudes sociales (CJAES) pour combattre les agissements des groupements nationalistes qui comptent plus de 40 000 membres en Algérie.

En 1938, les conseils municipaux de Sétif et de Sidi-bel-Abbès rayent plus de 380 citoyens juifs des listes électorales. Dans l’administration, également, ainsi les juifs étaient éliminés arbitrairement, dans les villes d’Alger et d’Oran notamment. 

On appelle au boycott des magasins juifs et à l’abrogation du décret Crémieux.   

Marins britanniques et soldats américains sur la plage près d’Alger, en novembre 1942 (domaine public).

1940-1945 : Lorsque la guerre éclate, les juifs algériens répondent à l’appel de la patrie aux côtés des 200 000 Européens et indigènes mobilisés.

Après l’armistice, le bilan est lourd : outre plusieurs milliers de morts, 60 000 combattants d’Algérie sont prisonniers dont près de 1 300 Juifs.

8 novembre 1942 : rentrés du front après la démobilisation, certains jeunes juifs, dont José Aboulker, rejoignent le chef résistant Henri d’Astier de la Vigerie. Ils préparent le débarquement des troupes anglo-américaines sur les côtes d’Afrique du Nord (opération Torch ). La libération d’Alger se fait grâce à eux. 

Malgré le cessez-le-feu avec l’armée américaine (10 novembre 1942), la législation antijuive est maintenue par Darlan, commandant civil et militaire de toute l’Afrique du Nord, puis par son successeur, le général Giraud. 

Source : Morial.fr

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