La mimouna, une tradition des Juifs du Maroc devenue internationale

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Par Charles Lugassy, Journaliste Radio SHALOM, Montréal

La célébration de la Mimouna constitue un des temps fort des festivités juives marocaines. C’est en quelque sorte l’apogée et le moment propice aux réjouissances dans la vie juive marocaine, cette communauté qui aime célébrer et chez qui on retrouve une grande joie de vivre.

Qui n’a pas connu cette ambiance festive où les odeurs de Mofleta et de beignets marocains étaient accompagnés de lait caillé, leben, le tout agrémenté d’airs andalous chers à la mémoire des juifs du Maroc ?

D’où vient cette appellation du mot Mimouna et cette tradition centenaire d’une des fêtes les plus évocatrices pour les juifs marocains où qu’ils soient : Maroc, Israël, Canada, É.-U., et autres. (Lire la suite)

  • Mimouna: Et si les Sépharades avaient créé Israël ? Par Daniel Haïk

La Mimouna a contribué à laver l’honneur “perdu” des communautés originaires d’Afrique du Nord et à les décomplexer

Au cours des dernières décennies, les festivités de la Mimouna, célébrées au lendemain de la fête de Pessah (Pâque juive), se sont imposées dans la réalité israélienne comme un incontournable rendez-vous culturel et national.  Cependant, au-delà de ces aspects traditionnels évoqués dans l’article de notre confrère Jérémie Elfassi (voir lien), la Mimouna est aussi l’expression de l’aspiration identitaire d’un judaïsme d’Afrique du Nord, qu’il convient de mettre en exergue plus spécifiquement cette année, alors que les divisons internes autour de la réforme judicaire, et par extension de l’avenir d’Israël, ébranlent la société israélienne.  

Tout commence, au milieu des années 1960 à l’initiative d’un des fondateurs de la ville d’Ashdod, Shaoul Ben Simhon, un syndicaliste membre du Mapaï, l’ancêtre du parti travailliste israélien. Ben Simhon, qui était proche de Ben Gourion, avait été élu président de l’Alliance des Originaires du Maroc. Son rêve: donner une envergure nationale aux festivités de la Mimouna qui étaient l’un des points d’orgue de la vie communautaire juive au Maroc et en Afrique du Nord. En 1966, à son initiative, pour la première fois, quelque 300 Israéliens originaires de Fès célèbrent publiquement la Mimouna, dans l’une des forêts de Jérusalem. (Lire la suite)

  • Mimouna : les secrets d’histoire d’une fête populaire

Comment, ce qui était au départ une simple tradition, est devenue l’une des fêtes les plus populaires en Israël

Mercredi soir, un grand nombre d’Israéliens marqueront la fin de la fête de Pessah (la Paque juive), en célébrant la Mimouna avec leurs familles et leurs amis. Les Juifs de diaspora leur emboiteront le pas jeudi soir, puisque Pessah se termine un jour plus tard dans le reste du monde. Mais que se cache-t-il derrière cette célébration sépharade ? Et pourquoi est-elle devenue une tradition si ancrée et si répandue dans la culture israélienne ? Pour tenter de répondre à ces questions, nous avons mené l’enquête. (Lire la suite)

Evénements en cours ou à venir

  • Rencontres avec la culture Israélienne – 26/04/2023 20:00

En quelques tableaux à déguster sans modération, l’acteur Olivier Sitruk nous fait découvrir l’univers de cet auteur hors du commun.

L’écrivain nous fait rire de ses déboires domestiques, dans un humour insolite à la frontière de l’absurde où avec une tendresse cruelle, il croque les coutumes, les mentalités des habitants de sa patrie : Israël.

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  • La Société d’histoire des Juifs de Tunisie organise son Colloque international – 16 – 18 avril
Des Juifs en Tunisie, 1880. (Crédit : Domaine public)

Le thème du colloque cette année sera : “Les Juifs et le droit en Tunisie – du protectorat à l’indépendance (1881-1956) – Entre progrès historiques et résilience religieuse”

La Société d’Histoire des Juifs de Tunisie organisera son Colloque international du dimanche 16 avril au mardi 18 avril, à la mairie du 19e arrondissement de Paris. De nombreux chercheurs et historiens donneront ainsi des conférences et participeront à des débats.

Le thème du colloque cette année sera : « Les Juifs et le droit en Tunisie – du protectorat à l’indépendance (1881-1956) – Entre progrès historiques et résilience religieuse. »

Il est organisé en collaboration avec le Centre français du judaïsme tunisien, en partenariat avec : le groupe « Sociétés, Religions, Laïcités », le Centre de la Méditerranée moderne et contemporaine, le Centre de théorie et analyse du droit, et la Bibliothèque de l’Alliance israélite universelle. Il se tiendra sous le patronage de Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche. (Lire la suite). (Informations pratiques)

  • Les rencontres littéraires d’Aki Estamos – Trois Alexandrines avec Sibylle Vincendon – Dimanche 16 avril à 16h30

« Rosette, Claire, Claude. Mon arrière grand-mère, ma grand-mère, ma tante. Toutes trois descendent des barons de Menasce, illustre famille de l’aristocratie juive d’Alexandrie.

Toutes trois tissent notre légende d’Alexandrie: un monde laissé en arrière dont les échos des rires, des bals et des guerres résonnent encore dans les albums photo. Trois alexandrines pour traverser le siècle d’Alexandrie la cosmopolite, son ascension, son apogée, son déclin. Je retrace leur histoire et dans ces retrouvailles une évidence s’impose J’étais d’Alexandrie, la plus romanesque des villes de l’Orient méditerranéen et je ne le savais pas. »

Sibylle Vincendon échangera avec Ariane Ego Chevassu à propos de son livre Trois Alexandrines (Stock, 2022). Lire la suite

  • «Transatlantique», l’histoire d’un réseau de Justes, injustement méconnus

Netflix a dévoilé ce vendredi « Transatlantique », la très attendue nouvelle série d’Anna Winger, la créatrice d’« Unorthodox ».

Quel est le point commun entre Hannah Arendt, André Breton, Marc Chagall et Walter Benjamin ? Ces artistes et intellectuels, souvent juifs, ont bénéficié de l’aide du journaliste Varian Fry, à la tête du Comité américain de secours d’urgence basé à Marseille, et de sa compatriote Mary Jayne Gold, une riche héritière new-yorkaise, à fuir le nazisme.

Transatlantique, minisérie en sept épisodes disponible ce vendredi sur Netflix, retrace l’histoire aussi romanesque que haletante de ce réseau de résistants qui aida quelque 2.000 personnes à rejoindre les États-Unis durant la Seconde Guerre mondiale. Un pan méconnu de l’histoire qu’Anna Winger, qui avait déjà signé la minisérie à succès Unorthodox, qui retraçait la fuite d’une Juive orthodoxe de Brooklyn, nommée à huit reprises lors des Emmy Awards, a choisi de raconter. (Lire la suite)

  • Apologie des judéités

Les gardiens de la perte

Dans le dernier épisode des Cinq Livres, Pierre Assouline nous entraîne de Belleville à Varsovie en passant par Tunis. Tour à tour, ses trois invités sondent leur judéité faite d’errance ensoleillée et d’humour désenchanté, pour raconter les mondes qui ne sont plus.
Au son des sirènes, Israël et la diaspora juive s’apprêtent à commémorer Yom HaShoah (18 avril). Nos plus récentes publications mettent en avant les traces de ceux qui allaient être assassinés. Journal intime, album dessiné ou manuscrits enterrés, chacune de ces pièces témoigne d’une ferveur de vie qui résiste à la mort. (Lire la suite)

  • Une exposition passionnante sur l’histoire des Séfarades, des Conversos, et de leurs descendants

Une exposition passionnante sur l’histoire des Séfarades, des Conversos, et de leurs descendants va se tenir à partir du 21 septembre dans les murs du Centre Européen du Judaïsme, à Paris. Entretien avec son maître d’œuvre, qui est aussi chroniqueur pour Actualité Juive. Parmi vos nombreux travaux, la question de la descendance des communautés marranes occupe une place centrale. Pour quelle raison ? Pierre Mamou : Dans le cadre de mon activité professionnelle dans le commerce international et au cours de mes nombreux voyages, j’ai pu visiter depuis plusieurs dizaines d’années la plupart des communautés juives dans le monde entier. Effectivement, je me suis particulièrement intéressé aux descendants des communautés marranes. (Lire la suite)

Nouvelles lectures

  • Isidore n’est plus mort

C’est une saga qui s’étend sur plusieurs siècles. Aussi loin qu’il est possible de remonter, le récit trouve sa source dans l’Espagne d’Isabelle de Castille, dite Isabelle la Catholique. Les événements traversent ensuite le bassin méditerranéen, peut-être par l’Afrique du Nord, peut-être par l’Occitanie et l’Italie de la Renaissance.
Plusieurs générations arriment cette histoire aux rives de la mer Égée, à Salonique, appelée alors la Jérusalem des Balkans. Depuis le début du XXe siècle, elle se poursuit à Marseille, après un crochet malheureux par la Pologne.
Dans cette famille d’origine judéo-espagnole, on parlait le ladino, dialecte issu du castillan du Moyen-âge. Je ne sais si, comme l’espagnol, ce dialecte use à l’écrit du point d’interrogation culbuté. Mais ce qui est certain, c’est que les questions autour de l’histoire de cette famille ont culbuté l’existence des survivants. Ils ont souvent eu la tête basculée vers le bas, l’esprit renversé et les sens bousculés. (Lire la suite)

Edition : Lior – 132 pages

  • L’invisible de la rue Vaucouleurs – Sarah Halimi. Femme juive assassinée à Paris en 2017

Avant que son histoire ne soit réduite à une affaire juridique qui porte désormais son nom, le docteur Sarah Halimi a vécu, aimé, mis trois enfants au monde et pris soin de tant d’autres, comme médecin et directrice d’une crèche. Un jeune multirécidiviste, habitué d’une mosquée salafiste, l’a sauvagement assassinée chez elle, rue Vaucouleurs, dans le XIe arrondissement de Paris, le 4 avril 2017. Reconnu pénalement irresponsable, le meurtrier a échappé à un procès. Après bien des efforts des avocats des parties civiles, les motivations antisémites de son crime ont pourtant été retenues. Notre voisine juive a été tuée parce que juive.

Un drame communautaire, dites-vous ? Non. Une affaire française. Aussi longtemps que la justice en France sera rendue au nom du peuple et que la fraternité comptera parmi nos principes. (Lire la suite)

Edition : David Reinharc Éditions- 352 pages

  • À Tanger quand le vent soufflait

Une jeunesse perdue

Tanger 1951. Une famille juive s’apprête à célébrer le Nouvel An. La ville est pour quelques années encore un havre de paix et d’abondance qui a vu affluer pendant la guerre, nombre de réfugiés fuyant le nazisme. Parmi ceux-ci, la mère de l’auteur, née à Vienne dans une famille de la haute bourgeoisie intellectuelle et qui a épousé quelques années auparavant un Sépharade tangérois qui, miracle de l’amour et de l’intelligence, est parvenu de haute lutte à exfiltrer ses parents viennois de France, les sauvant ainsi d’une mort certaine.
Pourtant entre les deux jeunes mariés rien ne va plus. Ce qui aurait pu être l’histoire édifiante d’une rencontre lumineuse entre deux courants du judaïsme tourne à l’affrontement. À l’âge si tendre de sept ans, le petit Michel est brutalement chassé du paradis, c’est-à-dire de la famille unie et aimante qui l’a vu naître.
Il n’aura pas trop de toute une vie pour comprendre ce qui s’était joué d’irréconciliable entre les Bensadon et les Marburg. Pour reprendre les mots de Carlos Lévy, son préfacier, ce que montre ce livre, plein de nostalgie et d’humour, écrit avec la lucidité du thérapeute et la tendresse de celui qui, par son écriture, cherche à réconcilier enfin ceux dont la séparation a déchiré sa vie, c’est la fragilité de l’individu confronté aux contradictions de son milieu, mais aussi l’incroyable force qui l’anime quand il s’agit de reconstruire ici ce qui a été détruit ailleurs. Il était une fois… (Lire la suite)

Editions Lior – 376 pages

  • La famille de Pantin

Entre histoire et mémoire, roman national et légende familiale, Orient et Occident, rassra et joie de vivre, le livre ravive des souvenirs autant qu’il met en lumière des épisodes méconnus de l’itinéraire des Juifs tunisiens sur lesquels l’auteure pose un regard attendri, ému, amusé et fier

Dans La famille de Pantin, l’écrivaine et journaliste Michèle Fitoussi rend hommage à sa Tunisie natale et aux siens. Et, cerise (ou datte) sur le gâteau, elle y ajoute une bonne dose d’un balagan [chaos, pagaille] dopé par son coup de foudre pour Israël.

Quand son attachée de presse lui a demandé si La famille de Pantin était un récit ou un roman, il n’a fallu que quelques secondes de réflexion à Michèle Fitoussi pour répondre : « No border. Pas de frontière ». Comme elle le fait remarquer dans son livre, le spleen de l’exil n’a que le ciel pour limite et il n’y a pas encore, à sa connaissance, de cosmonaute juif tunisien. (Lire la suite)

Edition : Stock – 288 pages

La vie de l’Inssef en bref

Vous pouvez trouver sur notre site inssef.com les dernières informations sur la vie de l’Institut et notamment la minute historique de notre premier vice-président Didier Nébot.

À la fin du mois d’avril 1492

À la fin du mois d’avril 1492, devant des foules immenses, de nombreux hérauts lurent sur toutes les places publiques le décret d’expulsion des juifs.

« Don Ferdinand et dona Isabelle, par la grâce de Dieu, roi et reine de Castille, de Léon, d’Aragon, de Sicile, de Grenade, de Tolède, de Valence, de Majorque, de Séville, de Sardaigne, de Corse, de Murcie, de Jaén, des Algarves, d’Algésiras, de Gibraltar, des îles Canaries, comte et comtesse de Barcelone, seigneurs de Biscaye et de Molina, ducs d’Athènes, comte de Roussillon et de Cerdagne, marquis d’Oristan.

Au prince don Juan, notre très cher et très aimé fils, et aux infants, prélats, ducs, marquis, comtes, maîtres des ordres, pairs, hommes riches, commandeurs, gouverneurs des châteaux de nos royaumes et seigneuries, aux conseillers, magistrats, maires, gens d’armes, marins, officiers, jurés et hommes bons de toutes les villes, bourgs et lieux de nos royaumes et seigneuries, aux synagogues et juifs y appartenant, à tous les juifs et individus aussi bien hommes que femmes, quel que soit leur âge, à toutes les autres personnes de tout état, loi ou dignité, prééminence ou condition, et à tous ceux, que d’une façon ou d’une autres cette charte concerne, ou pourra concerner, santé, grâce et salut !

Cliquez ici pour lire la suite de ce quatrième épisode.

Bonnes lectures !

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