La nature du prochain régime déterminera le sort des trésors de l’histoire juive du pays après des années de négligence et de guerre, selon les archéologues
JTA – La chute du dictateur syrien Bashar el-Assad a plongé la Syrie dans une profonde incertitude quant à son avenir, mais aussi quant aux trésors de son passé, notamment les vestiges de son riche patrimoine juif.
La guerre civile de 13 ans a coûté la vie à plus de 600 000 personnes et vu près de 100 000 personnes « disparaître » dans les prisons du régime d’Assad. Ce conflit a également dévasté les sites culturels emblématiques de la Syrie : monuments anciens, châteaux, mosquées, et vestiges d’une culture juive autrefois florissante.
Bien avant la guerre, de nombreux sites juifs historiques, comme les synagogues, avaient été laissés à l’abandon, conséquence de l’exode massif des Juifs lors de la création de l’État d’Israël. Aujourd’hui, les archéologues s’efforcent d’évaluer les pertes causées par les bombardements et le pillage durant la guerre.
Pendant plus de 2 000 ans, depuis l’époque romaine, la Syrie a abrité des communautés juives établies, accueillant notamment des Séfarades expulsés d’Espagne en 1492 et des marchands venus d’Europe. Cependant, la montée des mouvements nationalistes arabes au 20ᵉ siècle, ainsi que des lois anti-Israël et les violences qui ont accompagné la création d’Israël, ont déclenché des vagues d’émigration juive. Lire la suite
Crédit photo : Organisation Amaliah / La synagogue centrale d’Alep
- Observatoire des Juifs Réfugiés des Pays Arabes
En novembre 1942, sous l’occupation nazie en Tunisie, plusieurs rafles ont été organisées contre la population juive, avec la complicité de l’administration locale sous influence du régime de Vichy. Certains responsables arabes ont collaboré, facilitant les arrestations et la mise en place de travaux forcés pour environ 5 000 Juifs. Cette période sombre a conduit à la déportation de plusieurs d’entre eux vers les camps de concentration, soulignant l’engrenage entre l’occupation allemande et les structures locales de pouvoir. Crédits @Le_CRIF
- Reconnaissance par l’ONU du statut de réfugiés pour les juifs expulsés de pays arabes
Pourquoi cette pétition est importante
Observatoire des Juifs Réfugiés des Pays Arabes (OJRPA)
ObservatoireJRPA@gmail.com
Instagram : observatoire_juifs_refugies
En français, English, עִברִית and اللغة العربية
Appel à la reconnaissance par l’ONU du statut de réfugiés pour les juifs expulsés de pays arabes : une question de justice et d’équité.
Près d’un million de Juifs ont été contraints de quitter leur foyer dans divers pays arabo-musulmans au cours du 19e et du 20e siècle, alors qu’ils y vivaient depuis des temps très reculés et parfois même avant la colonisation arabo-musulmane : il ne s’agit ni plus ni moins que d’une épuration ethnique. Non seulement ils ont été violement expulsés, mais ils ont aussi été spoliés de leurs biens. Nombreux sont ceux qui se souviennent des fouilles humiliantes aux ports et aéroports, où leurs bijoux leur étaient arrachés, ou encore du gel de leurs avoirs dans les banques locales : “ la valise ou le cercueil”.
Un véritable génocide culturel a suivi cette épuration ethnique. Le judéo-arabe n’y est plus du tout parlé, les synagogues ont pratiquement disparu, de même que l’artisanat et l’art culinaire juif. Ne reste que quelques cimetières progressivement détruits.
Aujourd’hui, nous demandons la reconnaissance du statut de réfugiés auprès de l’Organisation des Nations Unies et une reconnaissance de responsabilité des États concernés. Nous réclamons également la restitution des biens spoliés sous forme de compensation ainsi qu’une réparation pour les souffrances subies : nos revendications doivent être entendues sur la scène internationale. Une pétition lancée par David Dahan
- Au Liban, la parole se libère – par David Bensoussan
Le philosophe Bernard-Henri Lévy a écrit sur X :
« Je ne cesse de lire partout que le Liban est ‘au bord de l’effondrement’. Non. Il est au bord du soulagement et de la délivrance. »
Cette observation reflète un tournant inédit dans la dynamique politique et militaire du pays. Plusieurs observateurs et instituts géopolitiques, comme l’Institut d’études de sécurité nationale (INSS) en Israël, soulignent une évolution notable : les médias du Moyen-Orient adoptent un ton inhabituel face à la débâcle du Hezbollah.
Le Hezbollah, organisation terroriste lourdement armée et soutenue par l’Iran, s’est longtemps imposée comme une force incontournable au Liban, infiltrant jusqu’aux sphères politiques. Les déclarations incendiaires de son défunt chef, Hassan Nasrallah, illustrent cette ambition démesurée, oscillant entre haine et domination religieuse. Notons les suivantes :
« Le Liban était un pays chrétien, mais nous l’avons pris et maintenant il est à nous. Lorsque nous aurons tué tous les Juifs de Palestine, nous n’aurons fait que commencer. Nous ne nous arrêterons pas tant que tous les pays de la Terre ne seront pas gouvernés par la loi d’Allah et le peuple de l’Islam, comme l’a promis notre prophète. »
« S’ils [les Juifs] se rassemblent tous en Israël, cela nous évitera de les poursuivre dans le monde entier. »
Cela dit tout. Lire la suite
- Syrie : un pays de minorités, sauf une
La Syrie est aujourd’hui au centre de toutes les attentions depuis la chute du régime d’Assad. C’est un pays, nous disent les médias, peuplé de minorités ethniques et religieuses : musulmans arabes chiites, musulmans sunnites, syro-orthodoxes, grecs-orthodoxes, chrétiens maronites, chrétiens assyriens, arméniens et kurdes. Une seule minorité manque à l’appel : les juifs. Le Dr Yvette Alt Miller, de
Aish, nous offre ce fascinant aperçu de l’histoire millénaire de la communauté juive, aujourd’hui pratiquement éteinte (avec nos remerciements : Edna) :
La Syrie fait la une de nombreux journaux aujourd’hui. Voici 11 faits intéressants sur les liens des Juifs avec ce pays ancien.
Les habitants d’Alep, ville du nord de la Syrie qui a abrité pendant des millénaires une communauté juive dynamique, font remonter l’origine de leur ville au patriarche juif Abraham. Accompagnant son troupeau de moutons à travers la région, Abraham aurait distribué du lait de brebis aux habitants locaux.
Le mot hébreu pour lait, halev , est devenu le nom de la ville. (Alep est connue sous le nom de Haleb en arabe et en hébreu.)
La Syrie était un important partenaire commercial d’Israël dans l’Antiquité. Damas, la capitale actuelle, était une oasis sur les routes commerciales reliant la Mésopotamie à Israël. Les Juifs étaient présents en Syrie dès l’époque du roi David, qui conquit Damas et nomma brièvement des gouverneurs sur la ville. Lire la suite
- L’université de Berlin annule une exposition sur les pogroms par crainte de manifestations
Un musée britannique cherche un nouveau lieu pour son exposition sur la violence antijuive après que l’Université libre de Berlin se soit retirée invoquant des « réponses émotionnelles »
Maiken Umbach, conseillère académique en chef au Musée national de l’Holocauste de Grande-Bretagne, a déclaré qu’elle était déçue par la décision d’une université berlinoise de ne pas accueillir la nouvelle exposition itinérante du musée sur la violence contre les Juifs.
L’exposition, intitulée The Vicious Circle, a été préparée par le Centre national de l’Holocauste et musée britannique de Laxton, dans le Nottinghamshire. Elle retrace les pogroms antisémites perpétrés depuis le début du Troisième Reich, notamment l’attaque du 7 octobre contre Israël par le Hamas.
L’exposition sera inaugurée à Londres le 27 janvier, Journée internationale de commémoration des victimes de l’Holocauste, avant de partir en tournée.
L’Institut Friedrich Meinecke, qui fait partie de l’Université libre de Berlin, avait accepté de l’accueillir dans son foyer pendant une semaine en février, mais sa décision a été rejetée la semaine dernière par Verena Blechinger-Talcott, vice-présidente de l’université.
Un porte-parole de l’université a déclaré que la décision avait été prise en raison des « réactions émotionnelles » et des « débats inappropriés » probables liés à l’organisation de l’exposition dans ce lieu. Lire la suite
- Le codex de qumran
Dans cette interview de William Zerbib, Didier Nebot présente son livre Le Codex de Qumran, une œuvre fascinante qui mêle Histoire, spiritualité et intrigue. Ce roman explore les mystères des manuscrits de la mer Morte et la communauté des Esséniens, tout en abordant les secrets bibliques et leurs répercussions contemporaines. À travers cette discussion, l’auteur revient sur les origines de son projet et les enjeux profonds qu’il a souhaité transmettre.
- Le Saviez-Vous ? Sur Jonathan Lambert
Jonathan Lambert, né le 24 juin 1973 à Paris, est un humoriste, comédien et animateur de télévision français, connu pour ses personnages déjantés et son humour absurde. Peu de gens le savent, mais Jonathan Lambert a des origines juives qui ont marqué son parcours personnel et professionnel.
Jonathan Lambert est issu d’une famille juive. Sa mère, Odette Levy, est d’origine tunisienne, et son père, Jean Lambert, a des racines juives marocaines. Ces origines séfarades ont nourri sa sensibilité culturelle et son ouverture à l’humour multiculturel. Il a grandi dans un environnement où la culture juive était présente, ce qui a influencé sa manière de percevoir le monde et de nourrir son art comique.
Bien que ses spectacles et apparitions ne se concentrent pas spécifiquement sur son héritage juif, Jonathan Lambert a évoqué à plusieurs reprises son attachement à ses racines, notamment à travers certains personnages ou sketches faisant allusion aux clichés et traditions. Il manie un humour subtil qui reflète souvent une double identité, entre la modernité et les traditions familiales.
En tant que comédien, il s’est illustré dans des films tels que “Les Aristos” (2006), “L’Emmerdeur” (2008), ou encore “Le Talent de mes amis” (2015). À la télévision, il a marqué les esprits avec des émissions comme “On n’est pas couché”, où il interprétait des personnages loufoques.
Jonathan Lambert, avec son humour décalé et sa finesse d’esprit, reste une figure appréciée de la scène artistique française. Il incarne une richesse culturelle et artistique, nourrie par ses origines juives et son talent inimitable. Lire la suite
Jacques LEVY
Evénements en cours ou à venir
- Jazz ‘n Maghreb. Héritages croisés avec le Casbah Band (Jean-Claude Ghrenassia ensemble) – Jazz à l’ECUJE – Jeudi 16 janvier 2025 à 20h30
Le jeudi 16 janvier 2025, l’ECUJE vous propose une création exceptionnelle qui fera l’ouverture du Festival Confluences 2025, la quinzaine des cultures juives de Méditerranée.
Ce concert inédit du Casbah Band dirigé par Jean-Claude Ghrenassia, revisite les grands standards de la musique d’Afrique du Nord, notamment le chaâbi, à travers le langage universel du jazz.
Le Casbah Band de Jean-Claude Ghrenassia — Jeremy Hababou au piano, Hermon Mehari à la trompette, Patrick Goraguer à la batterie et lui-même à la contrebasse — réinterprétera les œuvres de figures emblématiques comme Maurice El Medioni, Lili Labassi, Lili Boniche et Cheikh Raymond Leyris. Ces artistes ont marqué la scène musicale judéo-arabe du 20e siècle et ce projet ambitieux s’inspire de leur héritage pour le réinventer dans un dialogue entre les traditions méditerranéennes et les rythmes du jazz.
Confluences, festival sous le signe du dialogue et du métissage
Le Festival Confluences, est une initiative phare de l’ECUJE. Il se concentre sur la rencontre des traditions musicales, littéraires et artistiques du bassin méditerranéen et met en avant le métissage culturel des identités juives au sein des cultures méditerranéennes. Ce concert, en revisitant des classiques de la musique chaâbi andalouse sous un prisme jazz, incarne parfaitement l’esprit du festival : explorer les passerelles entre les cultures et ouvrir de nouveaux horizons artistiques.
Ne manquez pas cette soirée exceptionnelle qui fera dialoguer la richesse des musiques nord-africaines avec la modernité du jazz. Un voyage sonore qui vous transportera des rives de la Méditerranée aux scènes contemporaines parisiennes.
Réservez dès maintenant vos places pour ce concert unique et vivez un moment intense de partage musical à l’ECUJE. Billetterie
- LE MOIS DES DIASPORAS – Musique du monde du 11 au 26 janvier 2025– de Yaël Morciano
Compagnie Transmosaïk – Théâtre de l’Épée de Bois
Le Mois des Diasporas est un événement musical unique pour découvrir toute la richesse des identités et des traditions musicales d’Europe, de Méditerranée et d’Orient.
Une série de représentations pour faire résonner à travers le temps et l’espace, une mosaïque de cultures qui met en lumière de multiples répertoires qu’ils soient autour des femmes, des cabarets ou encore de l’exil.
Pour chaque spectacle, on retrouve un univers musical dédié et un patrimoine culturel réhabilité :
11 janvier – 19h
Yiddishokl : L’âge d’or des cabarets yiddish à travers des chansons d’artistes originaires d’Europe centrale : une odyssée entre Rio de Janeiro, Buenos Aires et le Paris des années 50.
12 janvier –14h30
L’OrienBal : Les cabarets orientaux parisiens des années 30 à 50, parmi les plus dynamiques et populaires de l’époque. Au programme : Chansons d’Alger, du Caire et d’Istanbul.
18 janvier – 19h
Voix des Diasporas : L’ouverture des communautés en exode qui, au gré de leur exil ont conservé une grande partie de leurs identités et de leurs traditions.
19 janvier –14h30
ExilOndE : La mémoire de l’Algérie avec toutes ses mosaïques culturelles et historiques dont les répertoires musicaux inspirent et fédèrent des générations.
25 janvier –19h00
L’Aimée de Tous : Un hommage aux artistes de la Tunisie des années 20 à travers l’histoire d’une artiste emblématique dans l’histoire du théâtre et de la musique arabe Hbiba Msika : l’Etoile de Tunis.
26 janvier – 14h30
Hanina : Des noces séfarades de l’Ex-Empire Ottoman où la transmission des chants traditionnels permet à la sororité des femmes de rééquilibrer les pouvoirs.
- Emmanuel Levinas, les leçons bibliques ; avec Salomon Malka et Ariel Wizman – Lundi 2 décembre 2024 – 20h30 au Centre européen du judaïsme – 10 Place de Jérusalem – 75017 Paris
- Stephy Haïk : Sings and Loves Burt Bacharach – Jazz à l’ECUJE – Jeudi 19 décembre 2024 à 20h30
La chanteuse franco-américaine Stephy Haïk rend un bel hommage à Burt Bacharach, pianiste, chef d’orchestre et compositeur américain iconique de très nombreux hits dans le domaine de la chanson populaire entre les années 1960 et les années 2000.
Accompagnée du pianiste Olivier Hutman, qui a signé les arrangements, ainsi que Jean-Claude Ghrenassia et Steve Williams, Stephy Haïk promet une soirée d’une grande élégance et émotion, avec des invités exceptionnels, Hugo Lippi et Hermon Mehari.
Ne manquez pas cette opportunité de plonger dans l’univers envoûtant de la musique de Burt Bacharach revisité par cette artiste talentueuse. Seront ainsi au programme quelques tubes comme Walk on by, I say a little prayer ou Close to You, par exemple…
What the world needs now is love, sweet love…. Réservations
- Concert du Choeur Juif de France – Dimanche 15 décembre 2024 – 18h00 au Centre européen du judaïsme – 10 Place de Jérusalem – 75017 Paris
Le chœur Juif de France a vu le jour en octobre 2006 sous l’égide de l’APAC (Association pour la Promotion de l’Art cantorial et des Jeunes Talents), en partenariat avec l’ACIP (Association Consistoriale Israélite de Paris-Ile-de-France). Il est composé d’une quarantaine de choristes. Raphaël Cohen, grand cantor de renommé internationale, est le soliste attitré du chœur. Le pianiste qui accompagne le chœur est Pierre Lumbroso. Le Choeur Juif de France et dirigé par Hector Sabo… Réservations
- Avishai Cohen Trio- Le 17 et 18 décembre au Duc des Lombards
Dans le cadre intimiste du club, le contrebassiste virtuose accompagné de son trio à l’alchimie impeccable interprétera le répertoire de « Brightlight », son nouveau disque paru le 25 octobre sur le label Naïve. Un événement !
Avishai Cohen – Contrebasse
Guy Moskovich – Piano
Roni Kaspi – Billetterie
Nouvelles lectures
- La Mémoire D’abraham de Marek Halter
Deux mille ans d’Histoire d’une famille juive : de cette aube de l’an 70, où le scribe Abraham quitte Jérusalem en flammes, à ce jour de 1943, où l’imprimeur Abraham Halter meurt sous les ruines du ghetto de Varsovie. Cent générations qui, à travers les siècles et les tribulations, du Proche-Orient à l’Afrique du Nord et dans l’Europe entière, se sont transmis le ” Livre familial “, mémoire de l’exil. Jusqu’à Marek Halter, le dernier ” scribe “, qui, aujourd’hui, recrée pour nous la grande aventure… Une œuvre exemplaire, chargée d’humanité et de vérité, où passent le souffle de l’Histoire et l’âme d’un peuple. Lire la suite
Édition : Robert Laffont, 648 pages
- La Fille unique d’Avraham B. Yehoshua
Rachele est en colère contre son père qui ne veut pas qu’elle tienne le rôle de Marie dans la représentation de la Nativité de l’école, à la veille des vacances. Car Rachele, 12 ans, est juive. Elle vit dans une grande ville du Nord de l’Italie, son père est avocat, tout comme son grand-père. Ce dernier se montre certes plus compréhensif face au désir de sa petite-fille, mais la situation se complique quand Rachele comprend que son père, qui vient de subir des examens médicaux, est sans doute gravement malade. En parlant avec les différents membres de sa famille et notamment sa grand-mère, la fillette commence à saisir les enjeux de la question qu’elle a soulevée par rapport à l’histoire familiale. Elle se décide alors à demander un autre cadeau de Noël à son père…
Traduit de l’hébreu par Jean-Luc Allouche
Édition : Grasset, 208 pages