Le kibboutz Be’eri est devenu tristement célèbre pour avoir été l’un des endroits les plus touchés par les attaques du Hamas du 7 octobre 2023. On ignore encore que le kibboutz, qui a perdu 100 membres ce jour-là, a été en partie fondé par un groupe de juifs irakiens. Le professeur Yitzchak Kerem a commencé à interviewer des survivants du groupe dès les années 1980. Voici un extrait de son article :
Les émeutes de Farhud en 1941 persuadèrent les jeunes que leur avenir n’était pas en Irak. Déjà en 1942-1943, les militants juifs irakiens constituaient le noyau du mouvement irakien Hechalutz (pionnier). Plus tard, ils aidèrent à organiser l’Aliya en Irak : quatre d’entre eux revinrent en tant qu’émissaires. David Ben Meir s’y joignit en 1942 et resta jusqu’en 1947 pour organiser le mouvement. Mordechai Bibi s’y joignit en 1943 et fit son aliya en 1945. Il fut affecté par l’armée israélienne et rejoignit le cadre de l’Aliyah Bet (immigration illégale en Israël), qui n’avait pas été totalement démantelée, et retourna en Irak pour organiser l’opération Ezra et Néhémie visant à faire venir les juifs irakiens en Israël en 1949-51. À l’âge de 16 ans, Rafael Sorani fut l’un des premiers à rejoindre le mouvement Hehalutz à Bagdad. Il fit son aliya en 1944, fut le muchtar (chef local sous mandat britannique) à Be’eri et retourna en Irak comme émissaire en 1949. Yoav Goral s’y joignit en 1943, fit son aliya fin 1945 en rejoignant le groupe de pionniers de Be’eri et retourna en Irak en mai 1950 comme émissaire, puis revint à Be’eri en 1951. Yaakov Azar rejoignit le mouvement en 1946 et le dirigea. Il était sur le terrain en Irak et au cœur de l’opération Ezra et Nehemiah. Ces individus ont joué un rôle déterminant dans le mouvement Hehalutz en Irak, qui était l’épine dorsale du groupe de fondateur de Be’eri. Lire la suite
- Le 7 octobre a été le deuxième massacre de Juifs pour le plus ancien otage du Hamas
Shlomo Mansour a survécu au Farhud irakien du 1er au 2 juin 1941
En mars dernier, la famille de Shlomo Mansour a fêté son 86e anniversaire. Depuis le massacre du Hamas du 7 octobre, ses enfants n’ont reçu aucun signe de vie ou de mort. Mansour est le plus vieil otage israélien à Gaza.
Mansour a été enlevé au kibboutz Kissufim, l’un des nombreux villages et villes israéliens attaqués par le Hamas. Il faisait partie des centaines d’otages traînés de l’autre côté de la frontière vers Gaza. Mais ce qui rend Mansour unique, c’est qu’il est la seule personne à avoir survécu à deux massacres – pas seulement celui du 7 octobre 2023, mais aussi celui du Farhud irakien des 1er et 2 juin 1941.
Pour rendre compte de l’ampleur de la catastrophe qui a frappé Israël le 7 octobre – le pire pogrom depuis l’Holocauste -, journalistes, politiciens et analystes ont cherché des parallèles avec les pogroms subis par les Juifs d’Europe. Rares sont ceux qui ont évoqué des événements comparables au Moyen-Orient, où les Juifs (contrairement à la fausse idée selon laquelle les Juifs sont des colons européens) étaient autochtones depuis plus de deux millénaires, vivant dans la région plus de mille ans avant l’islam et la conquête arabe.
Le Farhud (qui signifie « dépossession forcée » en arabe) de 1941, sept ans avant la création d’Israël, a fait écho au massacre du 7 octobre en Israël. Des foules criant Itbah al-Yehud ! (« Massacrez les Juifs ») ont assassiné des centaines de Juifs, en ont blessé 1 000, ont mutilé des bébés, violé des femmes, pillé et détruit 900 maisons et 586 entreprises appartenant à des Juifs.
Les Juifs furent jetés dans le Tigre. Les médecins et les infirmières irakiens refusèrent de soigner les blessés ou, pire encore, les patients empoisonnés. La police se joignit aux émeutiers.
Le massacre de Farhud a marqué un tournant pour les Juifs d’Irak. Ils représentaient un tiers des habitants de Bagdad et étaient sans égal dans leur loyauté et leur contribution à l’économie, à la culture et au patrimoine de ce pays. Après le massacre de Farhud, les Juifs irakiens ont compris qu’ils n’avaient aucun avenir en Irak. Lire la suite
- « La lutte contre l’antisémitisme doit être une “grande cause nationale” »
Jean-Dominique Durand et le père Christophe Le Sourt, tous deux engagés dans le dialogue judéo-chrétien, s’inquiètent de la montée de l’antisémitisme en France. Ils appellent à en faire une « grande cause nationale », à travers notamment des diffusions audiovisuelles.
Notre pays sort de deux rudes campagnes électorales rapprochées. Depuis cette période, la montée de l’antisémitisme, sur tout le continent européen, et singulièrement en France, est régulièrement évoquée, sans qu’un véritable diagnostic soit posé sur cet inquiétant phénomène, et ses enjeux fondamentaux, afférents à notre société, suffisamment expliqués.
Depuis l’enlèvement et l’assassinat d’Ilan Halimi en 2006, ce sont onze de nos concitoyens, dont trois enfants, qui ont été assassinés uniquement parce qu’ils étaient juifs. Un chiffre terrifiant et unique en Europe ! Certains des meurtriers, pour expliquer leurs crimes, ont fait référence au conflit israélo-palestinien, tout en se réclamant d’un islamisme radical. C’est dire notre responsabilité collective dans l’usage des mots, des slogans, ou dans l’éventuel affichage de drapeaux. Ils sont autant de messages subliminaux qui peuvent, à la longue, avoir de graves et durables effets sur de jeunes ou fragiles esprits. Lire la suite
- La véritable raison pour laquelle les Juifs persans sont devenus musiciens
Pourquoi le père de Danielle et Galeet Dardashti a-t-il quitté l’Iran ? Le mystère est dévoilé dans le podcast en six épisodes de la JTA , The Nightingale of Iran . Le podcast raconte l’histoire des juifs iraniens à travers l’expérience de la famille juive Dardashti, originaire du ghetto ou mahaleh d’Ispahan. Ils vivent désormais aux États-Unis .
Le grand-père des filles Dardashti, Younes, était un ancien hazan ou chantre devenu une célébrité nationale grâce à sa voix extraordinaire. Les musulmans d’Iran raffolaient du « rossignol d’Iran ». Il avait son propre créneau horaire hebdomadaire à la radio nationale, il chantait au palais du Shah et dans des salles de concert prestigieuses à travers l’Iran.
Les Juifs, eux, étaient moins enthousiastes. Même les musiciens juifs ne laissaient pas leurs enfants apprendre la musique. Certains ne voulaient même pas d’instruments à la maison.
Le fils de Younes, Farid, a également démontré un talent musical publiquement reconnu en tant que star adolescente de la radio et de la télévision, mais il avait l’ambition d’étudier l’architecture aux États-Unis plutôt que de faire carrière dans le chant.
Dans l’épisode 3, Danielle et Galeet découvrent la véritable raison pour laquelle les Juifs iraniens ne voulaient pas que leurs enfants se lancent dans le show-business.
Être un motreb (artiste) était considéré comme une profession dégradante, comparable au proxénétisme ou à la prostitution. Cela rappelle la vision occidentale traditionnelle selon laquelle le métier d’acteur n’était pas respectable.
La stigmatisation des musulmans jouant autre chose que de la musique liturgique est née sous la dynastie safavide d’Iran, lorsque l’islam chiite est devenu religion d’État. Le chiisme a interdit la musique de divertissement, la jugeant haram. Ainsi, la tradition musicale iranienne est devenue une chasse gardée non musulmane, pratiquée par les juifs et les arméniens. (Ce fut également le cas en Irak chiite, où les juifs dominèrent la musique jusqu’au XXe siècle). Lire la suite
- Maurice El Medioni – Oran Oran
Concert live donné à Paris le 27 janvier 2013 au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme
Depuis son plus jeune âge, Maurice El Medioni vit avec la musique. Rue de la Révolution, à Oran, dans le café familial, tenu par son oncle Saoud El Medioni, célèbre musicien connu sous le nom de Saoud l’Oranais, Maurice El Medioni fréquente les musiciens les plus doués de la tradition arabo-andalouse.
A l’âge de 9 ans, il se met au piano, instrument que son frère ainé lui a offert. Il joue à l’oreille et s’exerce avec passion et éclectisme. Après le débarquement des alliés en Algérie, la présence américaine l’encouragera à élargir son auditoire et à enrichir son répertoire. L’adolescent se produit dans les bars et les clubs fréquentés par les soldats et y joue des airs patriotiques américains, de la rumba, du boogie-woogie, du jazz.
Exubérant et généreux, Maurice El Medioni inclut dans sa famille les nombreux membres, juifs et arabes confondus, connus ou moins connus, de son monde musical : Lili Labassi, Line Monty, Blond-Blond, Reinette l’Oranaise…
Parallèlement, il va poursuivre l’exercice du métier auquel il a été formé : tailleur. Durant 42 ans, à Oran, puis à Paris où il arrive en 1962, enfin à Marseille en 1967, Maurice El Medioni mènera de front ses deux activités.
Ces 2 disques sont la restitution sans montage, ni “trucage” du concert de Maurice El Medioni donné au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme à Paris, le 27 janvier 2013. Plus de 2 heures live de musique parfaite, magique, à… 84 ans ! Lire la suite
- Rencontre de l’INSSEF 2024
Le patrimoine des juifs d’Italie – Histoire et Avenir
L’INSSEF, lieu de recherche, d’enseignement et de rencontres porte un regard sur les apports croisés des migrations séfarades. Le judaïsme italien est l’héritier d’une histoire très ancienne : la présence juive en Italie est la plus ancienne présence continue d’Europe. Elle s’est enrichie de l’arrivée d’importantes populations séfarades en particulier après l’expulsion d’Espagne de 1492 ou plus récemment avec l’arrivée des juifs de Libye en 1967.
La rencontre organisée par l’INSSEF est revenue sur l’histoire de cette communauté singulière si proche et pourtant méconnue en France.
- Le racisme anti-juif cautionné par les États du Moyen-Orient
Selon la loi islamique, si un musulman tue un non-musulman, aucune punition ne doit être appliquée.
Au début du mois, Arvin Ghahremani, un Juif iranien, devait être exécuté par le régime clérical. Son crime était de se défendre lors d’une bagarre, ce qui a entraîné la mort accidentelle de son agresseur armé d’un couteau.
La loi iranienne stipule que si un non-musulman tue un musulman, la « justice punitive », ou qisas, peut être appliquée et le coupable peut être condamné à mort. Cependant, si un musulman tue un non-musulman en Iran, le qisas ne s’applique pas et aucune peine n’est prononcée.
Si vous pensez qu’une telle loi discrimine injustement les minorités non musulmanes, vous avez raison.
Voici comment la loi est appliquée en République islamique d’Iran.
Cette application de la charia reflète une forme de colonialisme dans laquelle les non-musulmans sont considérés comme des êtres inférieurs méritant peu de droits. Les juifs peuvent être exploités par la société musulmane traditionnelle pour leurs talents et leurs compétences, mais ils sont relégués au plus bas de l’échelle sociale, juste au-dessus du rang d’esclave.
Pourtant, dans l’opinion largement répandue dans le monde, c’est Israël qui « discrimine », commet un « génocide » et traite injustement les minorités. L’une des principales accusations portées contre Israël après le massacre du Hamas du 7 octobre est qu’Israël est un « État colonial ». Des pans entiers de la jeunesse qui s’informent sur TikTok et Instagram le croient.
Comment pouvons-nous commencer à réfuter cette calomnie pernicieuse, qui est l’inverse de la vérité ? Les dénégations ne suffisent pas. Il faut recadrer le débat.
Il ne suffit pas de dire que les Juifs sont les autochtones de la Terre d’Israël et le seul peuple pour qui Israël est la patrie ancestrale. Il faut sortir du cadre étroit du conflit israélo-palestinien pour mettre en évidence le contexte plus large du Moyen-Orient : des siècles d’impérialisme arabe, perse et turc ont soumis les chrétiens, les païens et les Juifs. Pourtant, les Juifs sont un peuple authentique du Moyen-Orient, établi dans la région depuis les temps bibliques, 1 000 ans avant l’avènement de l’islam.
À partir du VIIe siècle, l’impérialisme panarabe a imposé la langue et la culture arabes aux Juifs et à d’autres peuples autochtones comme les Assyriens, les Berbères, les Kurdes, les Zoroastriens, les Maronites et les Coptes égyptiens. Au XXe siècle, nombre de ces peuples ont été victimes de massacres, de persécutions et d’exils. Les principales victimes du « nettoyage ethnique » dans le conflit du Moyen-Orient ne sont pas les Palestiniens, mais le million de Juifs qui vivaient dans des communautés du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord depuis des millénaires. Dans cet exode sans précédent, un plus grand nombre de Juifs ont été chassés des pays arabes que d’Arabes d’Israël. Ces Juifs et leurs descendants constituent aujourd’hui la majorité des Juifs israéliens. Alors que deux millions d’Arabes vivent en Israël, il ne reste guère plus de 4 000 Juifs dans les pays arabes. Lire la suite
- Nager à travers l’histoire
La première fois qu’Alfred Nakache est mort, c’était dans les chambres à gaz d’Auschwitz. La deuxième fois, c’était dans l’eau, là où il se sentait le plus à l’aise.
Nakache avait un style de nage excentrique, disgracieux par rapport aux standards de l’époque. L’eau bouillonnait autour de lui. Son rythme était loin derrière les vitesses intergalactiques des olympiens contemporains – il aurait facilement été dépassé par Michael Phelps, Katie Ledecky ou Léon Marchand, qui a récemment battu le dernier record du monde de Phelps et est le favori pour remporter l’or aux Jeux olympiques de cet été. Mais dans les années 1930 et 1940, Nakache a dévasté la compétition. La presse française l’appelait affectueusement « Artem ».
Nakache était célèbre pour sa détermination, sa puissance et, surtout, son sens de l’eau, cette intimité ineffable que les nageurs apprécient. C’était avant que le régime collaborationniste de Vichy et le Troisième Reich génocidaire n’assassinent Nakache pour la première fois.
Nakache est né à Constantine, en Algérie , en 1915, dans une famille juive traditionnelle composée de dix enfants. Selon le décret Crémieux de 1870, les enfants Nakache – comme la plupart des sujets juifs de l’Algérie coloniale, mais contrairement à leurs voisins musulmans – ont obtenu la nationalité française à la naissance. On ne sait pas ce qui a poussé les parents de Nakache à donner des cours de natation au garçon – même à Constantine, dont la piscine d’Aïn Sidimecid était l’une des plus anciennes d’Afrique du Nord, c’était rare. Nakache s’entraînait aux côtés de garçons musulmans, chrétiens et juifs. À l’âge de seize ans, il avait remporté l’or aux Championnats d’Afrique du Nord dans le 100 mètres nage libre. Lire la suite
Crédit photo : ‘E.-G. Drigny’ (Émile-Georges Drigny)Domaine Public
- La statue de sel
Bien que largement investi dans le souvenir de la communauté juive de Tunisie (entre la généalogie, les événements de la SHJT ou la recension de quelques livres), je n’avais encore jamais lu de livre d’Albert Memmi. Je me souviens bien avoir lu une ou deux interviews de cet auteur dans Le Monde, il y a quelques années, où le journaliste l’interrogeait sur sa vision du conflit entre Israel et ses voisins. Mais je n’avais lu aucun de ses textes. Profitant de la trêve estivale, j’ai pu combler ce retard, en achevant en quelques heures la lecture d’un de ses livres les plus connus, La statue de sel.
Albert Memmi y livre un récit largement autobiographique, sous pseudonyme. Du ghetto de Tunis – la Hafsia – au lycée de l’Alliance israélite où il effectue ses études, puis à son internement volontaire dans un des camps de travailleurs montés par les nazis pendant leur courte occupation de la Tunisie pendant six mois, on suit le cheminement intellectuel de Memmi, perturbé par son sentiment de n’appartenir à aucune communauté.
Rejetant en effet son milieu d’origine qu’il trouve passablement arriéré entre ses mythes et ses pratiques obscures, il tente de se créer une identité de lettré à l’occidentale. Excellent dans les matières littéraires, ébloui par ses professeurs d’histoire et de philosophie auquel il tente de s’identifier, il se voit bien mener une carrière d’enseignant ou d’universitaire.
Mais la guerre va rapidement mettre des limites à ses ambitions. Le statut des juifs sous Vichy, puis l’occupation allemande, le ramènent à son statut de petit juif tunisien, fils d’un petit bourrelier sans éducation, qui, en laissant son fils son instruire, a renoncé à l’insu de son plein gré à une source de revenus pour subvenir aux besoins de sa famille nombreuse… Lire la suite
- 200 millions de personnes dans le monde auraient une ascendance séfarade
Les registres de l’Inquisition fournissent de précieuses informations généalogiques
Des dizaines de millions de descendants des communautés juives espagnole et portugaise, dont les ancêtres ont été convertis de force lors de l’Inquisition à partir du 14e siècle, peuvent désormais demander et recevoir un “certificat d’ascendance séfarade”.
Des recherches génétiques récentes ont démontré que près de 200 millions de personnes, principalement en Amérique latine, en Amérique du Nord et en Europe, ont une “ascendance juive significative” remontant à l’époque de l’Inquisition en Espagne et au Portugal.
L’initiative a été lancée par l’Institut de l’expérience juive de la Fédération séfarade américaine, Reconectar, une organisation qui se consacre à aider les descendants des communautés juives espagnole et portugaise à renouer avec le peuple juif, ainsi que Genie Milgrom, une généalogiste qui a pu documenter sa lignée maternelle jusqu’en 1405, avant l’Inquisition.
Mme Milgrom dirige également les travaux de numérisation des registres de l’Inquisition qui fournissent une quantité sans précédent d’informations généalogiques pour ceux qui cherchent à découvrir leurs éventuelles racines juives.
“Le certificat d’ascendance sépharade est historique pour les personnes qui aspirent à renouer avec leur passé et n’avaient jusqu’à présent aucun moyen d’y parvenir”, a déclaré Mme Milgrom.
Bien que le certificat n’ait aucun statut juridique, un nombre croissant de personnes d’ascendance juive estiment qu’il représente un énorme sentiment de fierté et d’identité.
“Nous avons assisté ces dernières années à un intérêt sans précédent de la part de ceux dont les ancêtres juifs ont été convertis de force, pour renouer avec leur héritage et en savoir plus sur leur passé”, a déclaré Ashley Perry (Perez), présidente de Reconectar.
“Il s’agit d’un moment décisif dans l’histoire juive car, pour la première fois, des dizaines de millions de personnes dont les ancêtres ont été déconnectés du peuple juif par la force des choses disposent des outils nécessaires pour tenter de renouer un lien. Le certificat que nous proposons est un moyen pour eux de se connecter officiellement à leur héritage juif et à leur peuple d’origine.” Lire la suite
Evénements en cours ou à venir
- En attendant de pouvoir danser à nouveau : une interview avec Loolwa Khazzoom – Le 20 août à 19h30
Mardi 20 août 2024. 19h30 heure du Royaume-Uni, 11h30 heure du Pacifique. Nous interviewons
Loolwa Khazzoom, écrivaine, journaliste, activiste et musicienne basée aux États-Unis, d’origine juive irakienne. Défenseuse pionnière du multiculturalisme juif et des droits des réfugiés juifs des pays arabes, Loolwa racontera comment elle a surmonté une paralysie mentale résultant de l’attaque du Hamas du 7 octobre en se tournant vers le pouvoir de guérison de la poésie, du chant et de la danse. Son groupe,
Iraqis in Pajamas, a lancé l’album « Till you can dance again », un hommage aux victimes et aux otages.
Loolwa est la chanteuse du groupe et la rédactrice en chef de The Flying Camel : Essais sur l’identité par des femmes d’origine nord-africaine et moyen-orientale . Ses travaux ont été publiés dans le Washington Post, Marie Claire, Rolling Stone et d’autres grands médias.
Pour recevoir les informations de connexion Zoom cliquer ici
- HEURE H AVEC GEORGES BENSOUSSAN – Mardi 17 septembre 2024 HEC ALUMNI
La genèse du conflit israélo-arabe, dont l’actualité est surabondamment couverte par les médias, demeure paradoxalement mal connue. Si c’est au sortir de la Première Guerre mondiale que se cristallise ce qui n’est pas seulement le choc de deux nationalismes, mais un affrontement culturel recouvert par un conflit « religieux » et d’innombrables polémiques sur la nature du projet sioniste, c’est bien avant 1914 qu’il a pris forme dans le discours à la fois des élites arabes, de la vieille communauté juive séfarade et des sionistes d’Europe orientale. Ces discours, dominés par la propagande, Georges Bensoussan montre qu’ils sont à mille lieues d’une véritable connaissance historique. Ce faisant, il met en lumière l’importance de la dimension culturelle et anthropologique dans la connaissance d’un conflit dont aucun des schémas explicatifs classiques – du nationalisme au colonialisme en passant par l’impérialisme – n’est véritablement parvenu à rendre compte.
Historien, ancien responsable éditorial du Mémorial de la Shoah, il est notamment l’auteur de :
Une Histoire intellectuelle et politique du sionisme (1860-1940), Fayard, 2002
et de Juifs en pays arabes. Le grand déracinement, 1850–1975, Tallandier, 2012.
- « Discover the mahJ »
Par Madeline Diaz ou Stephanie Nadalo, guides-conférencières anglophones
Rejoignez-nous pour une visite guidée en anglais destinée aux enfants, adolescents et adultes.
La visite guidée est une occasion unique de découvrir l’histoire des juifs en France et la collection exceptionnelle du mahJ.
Le musée d’art et d’histoire du Judaïsme est installé dans l’un des plus beaux monuments historiques du Marais, l’Hôtel de Saint-Aignan, construit au XVIIe siècle. Le musée retrace l’évolution du monde juif à travers son patrimoine artistique et culturel, en se concentrant sur l’histoire des juifs en France depuis le Moyen Âge et en évoquant les communautés d’Europe et d’Afrique du Nord. Sa collection, l’une des plus belles au monde, comprend des objets religieux, des manuscrits, des textiles et des documents d’archives uniques concernant l’affaire Dreyfus. Une importance particulière est accordée à la présence juive dans les arts, avec les peintres de l’Ecole de Paris (Chagall, Kikoïne, Soutine…) et des artistes contemporains tels que Christian Boltanski et Max Wechsler.
Dimanche 25 août 2024 – 15:00 -16:30
Dimanche 1 septembre 2024 – 15:00 -16:30
Dimanche 22 septembre 2024 – 15:00 -16:30
Il n’est pas obligatoire de réserver à l’avance, mais vous pouvez le faire si vous le souhaitez. Réservations
Nouvelles lectures
- Une reine de Judith Elmaleh
Deux générations. Deux histoires. Deux femmes en quête d’elles-mêmes.
Casablanca, au siècle dernier. Mimi n’a jamais porté une aussi belle robe. Depuis le matin, sa mère et sa sœur s’affairent autour d’elle. À quatorze ans, c’est la première fois qu’elle est invitée à un tel banquet et ainsi mise à l’honneur. Mimi l’ignore mais, ce soir-là, on l’a mariée.
Paris, de nos jours. Pour la seconde fois, Anna divorce. Tandis que les déménageurs s’activent, elle observe, sidérée, sa vie qui vient d’éclater en morceaux, et mesure ce qui lui reste à accomplir : dénicher un nouvel appartement, élever ses deux enfants comme si de rien n’était – et s’organiser avec leurs pères respectifs –, décrocher ce job de scénariste dont elle a besoin… Mais en a-t-elle seulement la force ?
Sur un coup de tête, Anna décide d’aller reprendre son souffle à Casa, chez sa grand-mère, dans cet appartement où tout est à sa place. Un monde et deux générations séparent ces deux femmes. Face à sa petite-fille désorientée, Mimi va peu à peu lever le voile sur des secrets de famille jusqu’alors bien gardés…
Édition : Pocket, 224 pages
- Contes des Sages juifs, chrétiens et musulmans de Jean-Jacques Fdida
Les contes d’origine religieuse sont souvent, en littérature, pétris de bonnes intentions, et somme toute un peu fastidieux. La tradition orale a véhiculé un tout autre répertoire qui, en conservant une stricte inspiration religieuse, constitue un contrepoint subtil au droit chemin. Ainsi, les histoires édifiantes du quotidien le deviennent véritablement, portant en elles comme un parfum de soufre, la morale et son contraire, la peur et le rire de Dieu…En marge des jugements de valeur, c’est la vie même qui parle. Les Contes des sages juifs chrétiens et musulmans vont puiser aux sources de ces traditions populaires sans se contenter d’entremêler les trois traditions du Livre. Chacune parle dans sa tonalité, et c’est à travers leurs assonances et dissonances que les histoires trouvent ici toutes leurs saveurs. Ainsi, les différents héros, prêtres, rabbins, derviches, saints, illuminés et communs mortels, cherchent leur voie, avec mille interrogations, un fin sourire, et bonne intelligence. Lire la suite
Édition : Seuil, 176 pages