Robert Badinter : la France rend hommage à un « géant du siècle »

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Emmanuel Macron a salué la mémoire de Robert Badinter, ce mercredi 14 février 2024, sur la place Vendôme à Paris, face à la Chancellerie qu’il occupa de 1981 à 1986. Plusieurs centaines de personnes étaient présentes.

Un lieu inédit pour un hommage national. Un endroit symbolique aussi, puisque c’est là qu’il mit la dernière main à son projet de loi abolissant la peine de mort. Et c’est de là également qu’il vit déferler « des cortèges de haine » contre lui et ses réformes. À la mi-journée mercredi, sur la place Vendôme à Paris, face au ministère de la Justice qu’il occupa de 1981 à 1986, la France a honoré la mémoire de Robert Badinter, décédé vendredi. Lire la suite

Crédit photo : Studio Pierre Petit, Domaine public



  • Prince Reza Pahlavi, fils du Shah déchu : « Les Juifs font partie intégrante de l’avenir de l’Iran »

Les Juifs iraniens peuvent encore contribuer à un Iran révolutionnaire post-islamique, même s’ils n’y vivent pas, estime le prince en exil Reza Pahlavi, fils du Shah déchu. Interview approfondie de Karmel Melamed dans JNS News :

Q : Lors de votre visite en Israël l’année dernière, vous avez interagi avec de nombreux Iraniens du pays qui vous ont chaleureusement accueilli. Qu’est-ce qui vous a le plus surpris à propos de la communauté iranienne en Israël, et comment leurs interactions avec vous, diffusées par les médias en langue persane, ont-elles eu un impact sur la perception qu’ont les Iraniens du monde entier d’Israël ?

R :  Tout d’abord, je n’ai pas été surpris, car je connaissais ce sentiment dès le début. La communauté juive iranienne en Israël, comparée à ses pairs ailleurs, a été dès le début la plus bruyante à avoir dû fuir le pays, mais elle est restée iranienne, attachée à la patrie.

Ce n’était pas une surprise pour moi. Je le savais depuis le début. Ce sentiment est présent aujourd’hui plus que jamais.

Je vais vous dire ce qui m’a le plus surpris. Le dernier jour avant mon retour en Europe, je me promenais sur la plage de Tel Aviv, face au rivage, et les citoyens israéliens moyens s’approchaient de moi, excités, sachant très bien pourquoi j’étais là. Ils ont dit à quel point ils avaient bon espoir que nous puissions rétablir cette relation entre nos deux pays. C’était un élément auquel je ne m’attendais pas : ce niveau d’enthousiasme et d’intérêt. Lire la suite

  • Michel Abitbol : «Il n’y a dans le monde musulman aucun courant de pensée à même de freiner la fièvre antijuive»

ENTRETIEN – L’historien maroco-israélien publie une «Histoire des juifs en France» et une nouvelle édition de son «Histoire d’Israël». L’occasion de revenir avec lui sur l’évolution de l’antisémitisme dans le monde et sur la situation des juifs en France.

LE FIGARO. – Dans votre livre, vous revenez sur l’attitude des présidents français vis-à-vis d’Israël. Alors qu’Emmanuel Macron a présidé ce mercredi un hommage aux victimes françaises des attaques du 7 octobre , comment analysez-vous sa position par rapport à ses prédécesseurs ?

Michel ABITBOL. – Dans l’ensemble, Emmanuel Macron, qui s’est rendu en Israël peu de temps après le 7 octobre, a une attitude très positive à l’égard de l’État hébreu, bien que dans le fond la politique française n’ait pas changé. Mais dans cette cérémonie, j’ai surtout vu un hommage aux juifs français et à leur attachement à la France. Ils sont un modèle même d’intégration dans la République et dans la société française depuis 1791 ; ils font corps avec la nation française, et ce quelle que soit leur opinion à l’égard d’Israël. Même les malheureuses victimes françaises du 7 octobre ont emporté dans leurs semelles cet amour de la France. Lire la suite

  • “Cultiver sa liberté intérieure” par Boris Cyrulnik

Mercredi 18 octobre dernier en début de soirée, l’Institut universitaire d’études juives Elie Wiesel proposait sa conférence d’ouverture de l’année universitaire 2023-2024 avec le Pr. Boris Cyrulnik en présence d’un public nombreux.

Lors de la conférence inaugurale du programme de l’année 2023-2024 de l’Institut universitaire d’études juives Elie Wiesel, Boris Cyrulnik a évoqué le thème : « Cultiver sa liberté intérieure ». Bien que déterminé il y a plusieurs mois, le sujet s’inscrivait dans l’actualité la plus brûlante suite à l’attaque terroriste du Hamas sur le nord d’Israël et ses répercussions en Occident dont l’assassinat en France de l’enseignant Dominique Bernard.

Le neuropsychiatre Boris Cyrulnik , professeur d’éthologie à l’université de Mons en Belgique et spécialiste d’éthologie clinique et de la question de l’attachement et des systèmes familiaux, connus pour ses publications sur la résilience a magistralement abordé ce sujet. Lire la suite

  • Daniel Cohen, le Roger Federer de l’économie

BIBLIOTHÈQUE DES ESSAIS – Deux livres, publiés chez Albin Michel, nous éclairent sur la pensée de l’économiste, décédé le 20 août 2023, à 70 ans. Daniel Cohen faisait figure d’ovni dans le monde ouaté de ceux qui pensent l’économie.

Parcourir un livre de Daniel Cohen est une expérience riche en surprises. On y croise Almodovar, des citations de Proust, des références à des séries télé, on voit passer une usine de parapluies et des poupées Barbie. Peut-on ranger l’économiste, décédé le 20 août 2023, à l’âge de 70 ans, dans une case préformatée ? Son ultime essai, Une brève histoire de l’économie, qu’il a remis à son éditeur peu avant sa mort, et un texte sous forme d’hommage, publié pour célébrer sa mémoire (Daniel Cohen, l’économiste qui voulait changer le monde), tous deux chez Albin Michel, apportent des réponses. Daniel Cohen faisait figure d’ovni dans le monde ouaté de ceux qui pensent l’économie. Lire la suite

  • Les Byzantins – Par Didier Nebot

Quand, près de cent ans plus tard, arrivèrent les Byzantins, le monde qui allait bientôt accueillir les Arabes était déjà modelé. Un siècle de vandalisme avait donné sa texture définitive au pays.

En 533, Les Grecs de Byzance prirent possession de Carthage et de quelques comptoirs disséminés en Afrique, mais leur occupation n’avait rien de commun avec celle de Rome. Ils n’avaient ni la même puissance, ni les mêmes moyens pour s’imposer, et la majorité du pays resta libre. Ainsi les Berbères, qui avaient retrouvé leur indépendance sous les Vandales, la gardèrent-ils. Les Grecs comprirent qu’il fallait amadouer les Berbères, du moins les tribus voisines pour s’assurer une sorte de paix. Ils les utilisèrent comme alliés, car ils n’étaient pas suffisamment forts pour les asservir, même si au début de leur occupation de multiples guérillas les opposèrent aux autochtones.

L’anarchie était totale, les tribus insoumises attaquaient les villages alliés et les paysans devaient se réfugier à l’intérieur des forteresses édifiées à la hâte par les occupants. Mais à force de compromission, les Byzantins réussirent à se faire accepter.

Après donc une période d’adaptation difficile les Byzantins se renforcèrent en Afrique. Ils réintroduisirent le christianisme, mais pas aussi efficacement qu’à l’époque Romaine. Si certaines tribus qui étaient revenues au paganisme se reconvertiront, nombreux furent ceux qui restèrent fidèles au judaïsme qui, avec ce siècle de liberté, s’était imposé dans les masses berbères. Lire la suite

 

  • Fonds Edmond Tenoudji Remise du Prix de Spécial du Jury à Sylvia Uzan

Le mercredi 7 février dernier, en début de soirée, avait lieu la traditionnelle cérémonie de remise des Prix Edmond Tenoudji pour la vocation éducative juive à l’Espace Rachi-Guy de Rothschild.
Depuis 1988, les Prix Edmond Tenoudji récompense des institutions et des personnalités, qui oeuvrent dans le domaine éducatif juif. Jusqu’à présent, il a distingué pour leurs actions des associations de jeunesse, des talmudei torah, des centres communautaires, des rabbins, des professionnels et des bénévoles.
Présentée par Laura Tenoudji-Estrosi, cette nouvelle édition a récompensé trois personnalités engagées dans la culture, la transmission et le dialogue.
Le Prix Tenoudji de l’espoir a été remis à Laurent Hayem, créateur du site de lutte contre la désinformation InfoEquitable, présenté par GR Kaufmann.
Josée Vaisbrot de l’Ecole juive moderne (EJM) s’est vue décernée le Prix Tenoudji pour son implication dans une pédagogie innovante, présenté par R. Ryvon Krygier.
Enfin, le Prix spécial du Jury a récompensé les engagements multiples de Sylvia Uzan, directrice de la Maison de la Culture juive de Nogent—sur-Marne et responsable du Campus Val-de-Marne de l’Institut Elie Wiesel.
Présenté par Albert Myara, la destinée de Sylvia Uzan éclaire son rôle de premier plan joué dans l’accession, la transmission et le dialogue des cultures juives pour tous les âges et tous les publics. Les conférences de l’Institut Elie Wiesel qui sont organisées à la Maison de la Culture Juive accueillent un public nombreux qui participent de la mission du siège : diffuser les savoirs en études juifs au plus grand nombre. Un film projeté lors de la soirée rappelait toutes ces actions. Entouré de sa famille présente dans la salle et même sur la scène, le discours prononcé par Sylvia Uzan illustrait avec clarté tout ce qu’elle incarne : la gentillesse, l’humilité, le dévouement et l’engouement pour les cultures juives. Une récompense bien méritée ! Lire la suite

  • Comment Idit Bar est devenu un « punching-ball » dans les médias arabes

« L’arabe pourrait vous sauver la vie », tel était le message inculqué à Idit Bar par sa grand-mère, qui a été épargnée lorsque les émeutiers ont saccagé le quartier de Silwan à Jérusalem-Est dans les années 1920. Aujourd’hui, Idit apparaît régulièrement dans les médias arabes pour plaider la cause d’Israël. Profil sur le Times of Israel :

L’intérêt de Bar pour le monde arabe et l’Islam coule dans ses veines. D’un côté de la famille, ses grands-parents étaient des crypto-juifs iraniens convertis de force à l’islam, qui ne sont revenus au judaïsme qu’après avoir émigré en Israël. Son enfance a été remplie d’histoires de mosquée et de pratiques islamiques que ses grands-parents ont été contraints d’adopter.

De l’autre côté de la famille, sa grand-mère vivait dans le quartier de Silwan à Jérusalem-Est au début des années 1920, lorsque des bandes d’émeutiers arabes ont saccagé le quartier juif, incendiant les maisons, pillant et violant les femmes, a raconté Bar. Sa grand-mère a été épargnée uniquement parce qu’elle parlait arabe. Alors que Bar grandissait, sa grand-mère lui a inculqué l’idée que la maîtrise de la langue pourrait un jour sauver des vies.

La connaissance intime de Bar du monde arabe et musulman lui permet d’aborder avec confiance ses interlocuteurs arabes, dit-elle, et de savoir non seulement comment repousser leurs tirades, mais aussi comment riposter et frapper leur « ventre mou ». Lire la suite

  • Mon voyage au Maroc a réaffirmé ma foi en l’humanité

Ce sont des temps sombres pour les Juifs et Israël, mais Luis Gandlesman s’est senti étonnamment en sécurité lors de son voyage au Maroc. L’Algemeiner rapporte (avec remerciements : Imre

À l’exception d’Israël, le Maroc est probablement l’endroit où j’ai entendu le plus d’hébreu. C’était probablement parce que j’y suis allé avec une kippa sur la tête. Chaque fois que je voyage, je dois toujours décider où je porterai une casquette de baseball et où j’afficherai fièrement ma kippa. Pour les pays arabes, en raison des tensions avec Israël, j’opte généralement pour le chapeau, mais la riche histoire juive du Maroc m’a motivé à choisir ce dernier.

Depuis le 7 octobre, l’antisémitisme a augmenté à l’échelle mondiale et les tensions se sont accrues, notamment dans les pays musulmans. Le Maroc n’était pas différent. Rabat, la capitale, a été le théâtre d’innombrables rassemblements anti-israéliens, et l’opposition marocaine à l’État d’Israël s’est accrue. Mon voyage au Maroc s’est toutefois avéré différent de celui prévu.

Alors que j’étais entouré de graffitis et de chemises « Palestine libre » sur chaque étal de marché devant lequel je passais – et que chaque synagogue était gardée par la police – je ne me sentais rarement en danger. La plupart des Marocains n’ont pas pris la peine de me demander si j’étais Israélien ; au contraire, ils lâchaient simplement des mots en hébreu et souriaient. À Marrakech, les habitants étaient même impatients de me diriger vers le musée juif et la synagogue.

La question « Vous êtes juif ? » a sonné encore et encore, et j’ai finalement commencé à répondre oui. Muhammed, un vendeur d’antiquités, a parlé de l’antisémitisme et de la douleur qu’il ressent en le voyant, et de la façon dont ses visiteurs juifs lui manquent. Il vendait du Judaica et des antiquités juives, dont une belle Menorah que j’avais achetée.

Khalid, le gardien musulman du cimetière juif de Marrakech, qui parlait couramment l’hébreu, m’a fait visiter le cimetière. Ce souci du peuple juif et ce respect semblaient être le thème commun aux musulmans marocains avec lesquels j’ai interagi. Tous les vendeurs d’antiquités, en voyant ma kippa, étaient impatients de présenter leur Judaica, et l’un d’entre eux est même allé jusqu’à m’offrir un Falus gratuit, une vieille pièce de monnaie marocaine ornée d’une étoile de David sur le devant. Ces musulmans marocains appréciaient l’héritage juif de leur pays, mais étaient surtout impatients de voir des touristes juifs. Lire la suite

  • Géraldine Nakache : «Prendre du temps pour moi m’a toujours fait culpabiliser, comme beaucoup de femmes»

Oscillant entre cinéma et séries, cette travailleuse acharnée enchaîne les projets. Dans la vie, c’est une bombe de bonne humeur et de franchise. Rencontre avec la bonne copine qu’on rêve d’avoir.

Crédit photo : Georges Biard

«Excusez-moi de vous déranger, vous êtes Leïla Bekhti» ? Réponse : «Ah presque, je suis Géraldine Nakache !» La scène est presque trop belle. Décembre 2023, nous sommes au Comptoir de Turenne, face à Géraldine Nakache, qui nous a conviés dans son QG parisien. L’homme qui l’interpelle est un client du café qui s’éloigne, gêné par sa méprise. Mais l’actrice réalisatrice aux yeux noirs malicieux se marre. «C’est de l’or en barre pour ton papier, non ?», lance-t-elle. N’ayons pas peur des mots : cette fille est géniale. Drôle, sympathique, intelligente, sincère, elle est là pour parler d’elle, ce qui ne l’empêche pas de s’intéresser à nous, de poser des questions, d’écouter les réponses. Et d’insister pour régler nos cafés — «si, si tu t’es déplacée jusqu’ici» —, à nous tutoyer d’emblée, sans que rien ne semble forcé. Mais Géraldine Nakache n’est pas que la bonne copine, la grande ou petite sœur rêvée selon les âges, la fille au débit mitraillette qui envoie cent blagues à la minute.

Cette image, qui lui colle à la peau depuis qu’elle a réalisé Tout ce qui brille (2010), avec sa «sœur de cinéma», Leïla Bekhti, est forcément réductrice. Elle est, avant tout, une grande amoureuse du cinéma, et aujourd’hui, à 43 ans, «l’une des meilleures actrices de sa génération», comme le souligne Vincent Dedienne, son partenaire dans le film Je ne suis pas un héros, sorti en novembre. Une comédienne au registre tragicomique, de plus en plus sollicitée. Rien que cette année, elle sera à l’affiche de deux films — Paternel, un drame intimiste de Ronan Tronchot, et Tigres & Hyènes, polar survolté de Jérémie Guez — et de trois séries — Les enfants sont rois sur Disney +, tiré du roman de Delphine de Vigan, le drôlissime Fiasco, d’Igor Gotesman, sur Netflix, et enfin Hippocrate, dont elle tourne la saison 3. Sans oublier le film et la série qu’elle écrit parallèlement, quand elle n’est pas en tournage. 2024, l’année Nakache ? Lire la suite

Evénements en cours ou à venir

  • La Grande Journée des 40 ans du Cercle de Généalogie Juive – Dimanche 17 mars 2024
    de 11h15 à 16h45 – Centre Européen du Judaïsme – Place de Jerusalem 75017 Paris

11H15 – 12H15 – Conférence de Jean-Claude KUPERMINC,
Directeur de la Bibliothèque de l’Alliance Israélite Universelle
“Les ressources de la Bibliothèque de l’Alliance”

14H15 – 15H15 – Entretien avec François HEILBRONN,
Vice-Président du Mémorial de la Shoah
“Deux étés 44”

15h15 – 16h45 – Spectacle musical du Swing Klezmer Orchestra Réservations

* Le nombre de places étant limité, merci confirmer votre inscription au buffet dès que possible, en vous inscrivant  à :  https://www.genealoj.org/fr/boutique/inscription-repas-17-mars-2024

** Inscription pour les conférences et le spectacle qui sont gratuits : https://cejparis.com

  • Aux origines de l’histoire du sionisme 1860-1914. Un cours de Georges Bensoussan à l’Institut Elie Wiesel – Du mardi 6 février au mardi 5 mars 2024 à 19h

Ce cours ambitieux s’inscrit dans une démarche de compréhension approfondie des prémices du mouvement sioniste, à une époque charnière où les idéaux de renaissance et d’émancipation juive prenaient racine.

Dans le contexte actuel où l’antisionisme draine fantasmes et assimilations hâtives, l’importance de revisiter les fondements historiques du sionisme devient cruciale. Le cours de Georges Bensoussan promet d’offrir une perspective éclairée et rigoureuse sur cette période fondatrice, démêlant les enjeux historiques des mythes et des représentations erronées. L’approche scientifique et méthodique adoptée offrent aux participants non seulement des connaissances académiques solides mais aussi des outils critiques pour appréhender les débats contemporains autour du sionisme et de l’antisionisme.

Ce cours s’adresse à tous ceux qui, au-delà des clichés et des polémiques, aspirent à comprendre les racines d’un des mouvements les plus influents du XXe siècle et ses répercussions jusqu’à nos jours.

Nous invitons chacun à rejoindre cet espace d’apprentissage et de réflexion, pour explorer ensemble les origines du sionisme et, au-delà, les dynamiques de l’histoire juive moderne. Lire la suite

  • Les relations ente Juifs et Musulmans en Algérie – Zoom et replay

Pour appréhender  l’évolution de ces relations en Algérie, comme dans plusieurs pays musulmans (Maghreb, mais aussi Moyen-Orient), il nous faut les questionner avant la colonisation, et analyser ensuite les effets de la colonisation, et ceux de la décolonisation, en lien avec la naissance de l’État d’Israël, sur ces relations. Comment comprendre que l’antisémitisme soit aujourd’hui si répandu dans les pays musulmans ? Peut-être pour commencer parce qu’il n’en a jamais été absent : différent de l’antisémitisme chrétien, ce qui domine ici c’est le mépris pour le Juif, pas la haine. On a souvent décrit le sort des Juifs à l’époque précoloniale selon la manière orientaliste : par exemple, le Maghreb aurait été un territoire de l’harmonie, mêlant, dans le partage des habitudes, le Juif et le Musulman, terre d’« entente millénaire » entre les deux composantes religieuses de la société.

Est-ce la réalité ? On relève bien sûr que les Juifs et les Musulmans s’inscrivent dans le même tissu civilisationnel, mais les témoignages abondent qui montrent bien que les Juifs sont collectivement — sans préjudice certes des relations entre individus — tenus dans un mépris général qui peut parfois, comme il est arrivé avec le massacre d’Alger en 1805, alimenter des faits d’extrême violence. Saisi à l’époque par le spectacle de leur malheur, William Shaler, consul des États-Unis en Algérie, a ce mot : Les juifs d’Alger sont les restes les plus malheureux d’Israël. C’est au statut de la dhimma qu’il faut rattacher la situation d’exclusion dans laquelle se tiennent, avant les colonisations, les minorités non musulmanes en terre d’islam, et en particulier les petites minorités de Juifs à travers le monde musulman. Considérons que la dhimma fixe les Juifs, selon la distinction de Max Weber, dans la double position d’un peuple hôte et d’un peuple paria (parce qu’ils ont refusé de se convertir, témoignant ainsi de leur impureté). C’est ce schéma que la présence occidentale va venir briser. Inscriptions

  • Giovanni Mirabassi & Rosario Giuliani + Mark Priore Trio- Jazz à l’ECUJE – Jeudi 29 février 2024 à 20h30

Première partie : Mark Priore Trio (Prix René Urtreger ECUJE 2023 – Prix du Jury)

Mark Priore – piano
Etienne Renard – contrebasse
Eli Martin-Charrière – batterie

***

Giovanni Mirabassi – piano
Rosario Giuliani – saxophone alto

Ces deux musiciens multi-récompensés se connaissent depuis bien longtemps. Une entente amicale et musicale s’est scellée entre eux il y a une vingtaine d’année et tous deux partagent un même amour de la formation en duo.

Giovanni Mirabassi est sans nul doute le pianiste de jazz le plus lyrique de sa génération. Italien installé à Paris dans les années 90, il a collaboré avec les plus grands de notre époque : Steve Grosman, Michel Portal ou Charles Aznavour, pour n’en citer que quelques-uns…

Le saxophoniste Rosario Giuliani a su créer, trouver, et développer son propre son; un son nonchalant au phrasé fluide, éblouissant d’énergie. C’est cette originalité et cette excellence qui l’ont amené à collaborer avec les plus grands noms du jazz international, notamment John
Patitucci et Charlie Haden, ainsi qu’avec de grands réalisateurs comme Ennio Morricone.

En première partie, nous aurons la joie de recevoir le Prix spécial du Jury du concours Jeunes Talents René Urtreger de l’Ecuje 2023, étoile montante du piano jazz en France !

Un grand moment de musique en perspective ! Billetterie

  • Les Compagnons du 8 Novembre 1942 (France) – La Résistance Nord-Africaine du 8 Novembre 1942                                     

Nous vous invitons à une conférence le dimanche 25 février 2024 à 19h (heure française). Deux de nos membres partagerons avec nous les actions de leurs parents et grand-parents lors du 8 Novembre 1942 et des motivations à leur participation. Ceci sera suivi d’échanges libres sur l’Afrique du Nord dans la Seconde Guerre mondiale.

Ci-joint le programme avec le lien Zoom.

Nouvelles lectures

  • Les juifs d’Afrique du nord sous Vichy de Michel Abitbol

Les Juifs d’Afrique du Nord ont échappé à l’arithmétique macabre de la déportation de masse, mais non à l’antisémitisme de la France vichyste. Jusqu’après la fin des combats consécutifs au débarquement allié en novembre 1942, le commissariat général aux questions juives orchestre de sa propre initiative, et sans intervention allemande, un véritable arsenal répressif à l’encontre des 400 000 Juifs du Maroc, d’Algérie et de Tunisie : déchéance de nationalité, ségrégation, aryanisation des biens, vexations, emprisonnements…

Nourri d’archives inédites et de nombreux témoignages, l’ouvrage de Michel Abitbol questionne ce passé douloureux. Au-delà de l’analyse factuelle, l’historien explore les sources de cet antisémitisme et retrace minutieusement les luttes des juifs pour le rétablissement progressif de leurs droits politiques, apportant un éclairage inédit sur la réalité de cette oppression.


Cette étude se veut une contribution à l’histoire des ” marges ” de l’univers de la Shoah qui, pour des raisons fort compréhensibles, a été plutôt négligée par les spécialistes de la Deuxième Guerre mondiale. Au-delà de l’analyse des faits et gestes du régime de Vichy en Afrique du Nord, elle relate également les événements survenus en Tunisie au lendemain de l’invasion allemande ainsi que les divers aspects de la difficile campagne, déclenchée en Algérie et aux États-Unis au lendemain du débarquement allié du 8 novembre 1942, pour l’abolition des lois raciales et le rétablissement des Juifs nord-africains dans tous leurs droits.

Édition : CNRS éditions, 385 pages Lire la suite

  • L’arrivée – De Constantine à Paris – Un “livre-miroir” signé Benjamin Stora

En publiant L’arrivée – De Constantine à Paris – 1962-19721, du haut de ses 72 ans, Benjamin Stora, internationalement connu pour ses recherches sur la guerre d’Algérie et l’histoire du FLN2 se penche sur son destin. Qu’aurait-il été si, un jour d’avril 1962, après que les Accords d’Evian furent signés, ses parents n’avaient pas quitté l’Algérie pour la France ? Ce livre est bouleversant car, pour beaucoup d’entre nous, il nous renvoie à un monde que nos parents nous racontaient souvent avec des larmes en guise de mots ; ensuite parce qu’il ne fait pas l’impasse sur le mauvais accueil réservé aux pieds-noirs, ceux-là même que l’Administration appelait pudiquement les « rapatriés ».  Enfin, lire ce livre c’est aussi comme si on effectuait virtuellement le voyage en une Algérie désormais ensablée par « le temps-qui-passe » Cependant ce n’est pas un livre sur l’oubli ou même la résilience. Non. L’Arrivée – De Constantine à Paris est un ouvrage dont l’encre semble avoir été trempée dans les mannes de nos ancêtres, autrement dit, un livre dont chaque page est un hommage. Lire la suite

Édition : Éditions Tallandier, 240 pages

Bonnes lectures !

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