L’héritage juif de l’Iran

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Les Juifs habitent l’Iran depuis 586 av. J.-C., lorsque Nabuchodonosor II détruisit le Premier Temple de Jérusalem, forçant de nombreux Juifs de Judée à se réfugier en Babylonie. Selon le livre d’Esdras, le roi perse Cyrus le Grand mit fin à cet exil en 538 av. J.-C., permettant aux Juifs de retourner à Jérusalem. Beaucoup, cependant, choisirent de rester en Perse. Même au XXIe siècle, les Juifs iraniens évoquent l’exil babylonien et la bienveillance de Cyrus le Grand envers les Juifs pour témoigner de leur présence de longue date en Iran. En 1945, quelque 100 000 Juifs vivaient en Iran. Aujourd’hui, l’Iran compte plus de 8 000 Juifs.
Della Pergola, 2019), représentant l’une des plus grandes communautés juives du Moyen-Orient en dehors d’Israël. 

Bien que l’on dispose de peu d’informations sur la vie juive en Perse médiévale, les récits de voyageurs, tels que ceux de Benjamin de Tudèle et les premiers documents de la Geniza, confirment la présence de nombreuses communautés juives à travers le monde persan. L’adoption du chiisme comme religion d’État par la dynastie safavide (1501-1736) constitue un événement déterminant dans l’histoire juive iranienne pré-moderne. Le concept de najasat, ou impureté rituelle, est inscrit dans la loi chiite. Il considère les Juifs et tous les autres musulmans non chiites comme intrinsèquement impurs. Cette notion, qui imposait que tout contact physique avec des Juifs ou avec des objets touchés par des Juifs souillerait un musulman chiite, a eu des conséquences néfastes pour les Juifs d’Iran. Par exemple, cela signifiait en théorie que les musulmans chiites ne pouvaient pas consommer de nourriture produite par les Juifs. Les sources juives persanes des XVIIe et XIXe siècles, y compris la première chronique judéo-persane connue, Kitab-i Anusi [Le livre d’un converti forcé] de Babai ben Lutf, traitent des persécutions et discriminations périodiques auxquelles les Juifs iraniens étaient confrontés sous le régime safavide.
(Moreen, 1987)La violence et la persécution sous les Safavides ne se limitaient pas aux Juifs, mais visaient également les chrétiens, les zoroastriens et d’autres minorités non chiites.  Lire la suite

Photo : Une photo de Juifs à Hamadan. (c) Bibliothèque du Congrès



  • Aharon Amram – Chanteur, chercheur et collectionneur de musique juive yéménite 1939-2025 – Écrit par Ofer Ronen

Aharon Amram est né à Sanaa, au Yémen, en 1939. Son père, le rabbin Shlomo Amram, a travaillé comme messager pour l’avenue Bet-Din (chef du tribunal), et a officié en tant que chef de la société des lecteurs de psaume. Sa mère, Romia, fille d’un rabbin, en plus d’élever ses sept enfants, s’est également occupée des orphelins, qui ont été transférés à Sanaa, par crainte qu’ils ne soient convertis à l’islam. Dans sa jeunesse, Aharon Amram a étudié la torah avec les meilleurs enseignants de Sanaa, tout en apprenant les mathématiques, l’histoire et l’hébreu dans une école juive.

En 1950, dans le cadre de l’opération Carpet magique, qui a été conçue pour amener les Juifs yéménites en Israel, Amram et sa famille ont immigré sur la Terre d’Israel. À leur arrivée, ils ont été placés dans des camps d’immigrants à Rosh Ha’ain et Ein Shemer. À l’école, son inclination à la musique a été remarquée, et quand il avait quatorze ans, il a participé, en tant qu’invité régulier, à l’émission de radio de Sa’adia Damari, “Kol Yisrael Le’oley’mange” (la voix d’Israel pour les immigrants du Yémen). Dans le cadre de l’émission, il a lu des portions hebdomadaires de torah, récité Haftaras et chanté des chants du rabbin Shalom Shabazi et quelques chansons israéliennes qu’il connaissait. À la suite de cette activité, il a reçu une bourse spéciale pour les études musicales du chef de la Knesset (Parlement israélien), Yisrael Yesh’ayahu, et a étudié dans le studio de musique d’Eli Korz à Tel Aviv, où il a appris la technique vocale, le Solfege, le chant classique, etc. Lire la suite

  • Séfarades de Pologne

Bien avant de devenir un « Yiddishland », la Pologne fut le paradis des Juifs séfarades, dès le Moyen Âge.

La première trace de présence séfarade date de 965 : un marchand juif d’Espagne, Ibrahim Ibn Jacob, médecin et commerçant originaire probablement de Tortosa, voyagea dans toute l’Europe centrale, et particulièrement en Pologne dont il fit la description.

« Au-delà de ce seul témoignage, la réalité de présences sépharades effectives est bien établie »[1].

« Yiddishland – Résilience » de l’artiste-peintre Nathalie Sacchetti. (Crédit : Nathalie Sacchetti / Facebook)

Dans ce royaume très tolérant et ouvert à toutes les influences venues d’Europe, les Juifs furent longtemps les bienvenus, ce qui leur permit de prospérer et de constituer très tôt la plus grande communauté juive d’Europe.

La Pologne « paradis des Juifs »

D’abord voyageurs et commerçants de passage[2], les sefardi s’installèrent durablement en Pologne, constituant des communautés florissantes au bénéfice de nombreux privilèges qui leur furent accordés. En 1335 par exemple, la ville de Kazimierz, près de Cracovie, était entièrement administrée par une communauté séfarade.

C’était l’époque de leur émancipation et de leur prospérité, assorties du droit de vivre librement, de commercer, d’imprimer, de s’organiser en administration autonome, de pratiquer leur propre langue – le judéo-espagnol ou ladino (castillan mêlé d’hébreu).

A la suite du décret d’Alhambra du 31 mars 1492, beaucoup de Juifs d’Espagne choisirent tout naturellement la Pologne comme nouvelle terre d’accueil. « Ces passeurs de savoir [firent preuve] de résilience et d’une grande capacité d’adaptation […] tout en sachant maintenir leurs traditions et leur culture propre ».

Parce qu’ils comptaient parmi les rares habitants à savoir lire et écrire, par leurs goûts et leurs pratiques liés autant à la tradition qu’à l’innovation, « ils contribuèrent à l’essor de la Renaissance et au début de l’ère moderne pour l’Europe ». Lire la suite

  • Le Farhud et l’héritage durable des Juifs irakiens

Le 2 avril 1941, en pleine période de revers britanniques pendant la Seconde Guerre mondiale, le nationaliste anti-britannique Rachid Ali al-Kailani mena un coup d’État militaire contre le gouvernement pro-britannique irakien, soutenu par des officiers pro-nazis (le « Carré d’or ») et l’ancien mufti de Jérusalem, Hajj Amin al-Husseini. Outre la propagande nazie, largement diffusée en Irak dans les années 1930 et 1940, les Juifs étaient également présentés comme pro-britanniques et sionistes, s’opposant au nationalisme irakien dominant. Dans ce contexte, le Farhud, une violente expropriation, une émeute contre les vies, les biens et les entreprises juives, eut lieu les 1er et 2 juin 1941, pendant la fête de Chavouot à Bagdad, en Irak. Entre 135 et 189 Juifs furent tués, 700 à 1 000 blessés, et environ 550 magasins et 900 maisons pillées. Mon père, de mémoire d’homme, avait trois ans.

Famille Rabi et Avivi (deux des façons dont le nom de famille Rabeya a été changé en Israël), composée des grands-parents Nomi, Naima et Nissim et des frères de Nissim, le Dr Elisha (Naji) Avivi et Azouri Avivi

Après le Farhud, de nombreux cousins ​​de mon père quittèrent l’Irak dans les années 1940 pour émigrer en Inde, alors sous domination britannique, avant de s’installer en Australie. Face à la montée de l’antisémitisme qui suivit la création de l’État d’Israël en 1948, la majeure partie de la communauté juive irakienne, soit environ 120 000 à 130 000 personnes sur une population estimée à 140 000, fut transportée par avion vers Israël dans le cadre d’une opération d’émigration massive connue sous le nom d’Opération Ezra et Néhémie en 1951-1952. Parmi ces Juifs se trouvaient mon père et sa famille proche. Les Juifs n’étaient autorisés à quitter l’Irak qu’à la condition de renoncer à leur citoyenneté irakienne et d’abandonner leurs biens. Lire la suite

  • Le Farhud, mon père et moiPar Irit Dallal Zalayet

L’artiste Nessim Zalayet n’a jamais pu réprimer sa peur de vivre un pogrom meurtrier en Irak. Sa fille partage une série de peintures illustrant la profondeur de son courage.

Mois de la peur, par Nessim Zalayet

À la maison, mon père ne parlait jamais du « Farhud ». Pas un mot. La première fois que j’ai entendu parler du Farhud, c’était en regardant un documentaire écrit et réalisé par Yitzhak Halutsi sur le sujet. Dans le film, mon père, le peintre abstrait Nessim Zalayet, racontait son histoire, que j’entendais pour la première fois de ma vie. Il parlait de la panique et de la peur, des vols et des humiliations, des morts et des blessés dans les rues, et de son père (mon grand-père) courant dans les rues en criant son nom, à la recherche de son fils aîné au milieu du chaos. Mon père parlait dans le film avec en arrière-plan les tableaux qu’il avait peints du Farhud.

Lorsque j’ai commencé à organiser sa collection de tableaux, comme il l’avait demandé, j’ai disposé les nombreuses œuvres qu’il avait créées au fil des ans. Elles s’étaient accumulées dans une grande pièce de la maison de mes parents, la transformant en galerie d’art où ses œuvres étaient régulièrement exposées. C’est là que j’ai également vu les tableaux du Farhud. Parmi eux, trois grands et impressionnants tableaux reflétaient fidèlement les sentiments de peur et d’horreur éprouvés par mon père lors de cet événement. Ce sont les seuls tableaux qu’il ait peints sur sa vie en Irak. C’étaient aussi les seuls, à ma connaissance, créés par quelqu’un qui était présent lors du Farhud.

Au fil du temps, j’ai appris que mon père s’était promis, à lui-même et à d’autres, de documenter le Farhud à travers ses œuvres, mais qu’il n’avait pas tenu cette promesse pendant de nombreuses années. Dans les années 1980, son ami, le journaliste Salim Fatal, lui a rappelé sa promesse et lui a demandé de la tenir. Mon père a répondu à sa demande, a peint les tableaux et a considéré l’affaire comme close de son point de vue. Il en parlait très peu et, lorsqu’on l’interrogeait sur le Farhud, il n’en parlait qu’en lien avec les trois tableaux qu’il avait créés. Lire la suite

  • Un homme politique irakien assistera à la commémoration de Washington Farhud

L’ancien parlementaire Mithal al-Alusi participera à une commémoration du Farhud le 5 juin à Washington, en mémoire de Shlomo Mansour, le survivant du Farhud, décédé le 7 octobre 2023 après l’attaque de son kibboutz, Kissufim, par le Hamas.  David Kheder Basson écrit : 

Sephardic Heritage International à DC (SHIN-DC) invite le public à se joindre à la communauté juive irakienne, à la communauté diplomatique et aux membres du Congrès le 5 juin, de 18h30 à 20h, pour commémorer les victimes du Farhud – une flambée de violence antisémite contre les Juifs de Bagdad qui a éclaté le 1er juin 1941, pendant la fête juive de Shavouot.

Mithal al-Alusi

Parmi les intervenants figureront les députées Debbie Wasserman-Schultz et Randy Fine, ainsi que Maurice Shohet, un Juif né et élevé en Irak. Membre du conseil d’administration de SHIN-DC et représentant de l’Organisation mondiale des Juifs d’Irak, Shohet a été conseiller sur le projet de préservation des « Archives juives irakiennes », une collection de documents et de livres juifs irakiens récupérés en 2003 dans le sous-sol inondé du siège du renseignement du Baas à Bagdad. La famille de sa mère a survécu au Farhud grâce à l’aide de voisins musulmans.

Parmi les autres intervenants figurent l’homme politique irakien Mithal Al-Alusi, ainsi qu’Elan Carr, PDG du Conseil israélo-américain et ancien envoyé des États-Unis pour la surveillance et la lutte contre l’antisémitisme, et le rabbin Brian Shamash, qui dirigera les prières commémoratives. Carr et Shamash sont tous deux d’origine juive irakienne.

« Cette commémoration sera également l’occasion de s’élever contre l’antisémitisme et le terrorisme », a déclaré Afraim Katzir, directeur de SHIN DC.
Mithal Al-Alusi, ancien parlementaire irakien à la tête du Parti de l’Oumma irakienne et défenseur d’une alliance irako-américaine-israélienne, a qualifié le Farhud de « jour très sombre » dans l’histoire irakienne, « jetant une ombre sur 2 500 ans de bonnes relations entre Juifs, Chrétiens, Arabes et Kurdes irakiens ». Lire la suite

Crédit photo : Wirestock

L’association INSSEF est fière de vous annoncer que le livre de notre Vice Président, Didier Nebot, le codex de Qumran, est sélectionné pour le prix littéraire LITTRE

Voici l’article élogieux du journaliste Nicolas Beau, que notre vice-président a découvert fortuitement. Il est à noter que Monsieur Nicolas Beau a travaillé au journal le Monde, à libération et au canard enchaîné. 

  • Là où le sable se souvient par Nicolas Beau

Dans la constellation déjà riche de la littérature française contemporaine s’interrogeant sur les tréfonds de l’histoire et de la mémoire juives, Didier Nebot inscrit avec Le Codex de Qumran une œuvre singulière, d’une ambition narrative et thématique qui force le respect. Une chronique de Jean Jacques Bedu

Loin d’offrir une simple fresque, l’auteur, connu pour son engagement à exhumer les récits oubliés et les douleurs rentrées – pensons à ses explorations antérieures des sagas sépharades ou des drames de l’Algérie française –, nous convie ici à une traversée où le temps lui-même semble se plier, se fracturer. L’intrigue s’articule autour d’un médecin parisien contemporain dont la vie bascule, le propulsant dans une quête ésotérique où se mêlent prémonitions, coïncidences troublantes et l’ombre d’un mystérieux manuscrit, liant son destin à l’écho séculaire des souffrances et des espérances du peuple juif. Ce roman, à la structure audacieuse est une méditation sur l’entrelacs du spirituel et du tellurique, du mystique et du politique, du personnel et du collectif, dont les résonances se propagent jusqu’à l’onde de choc de nos jours les plus sombres.

Didier Nebot, Le Codex de Qumran

 Naissance et martyre de Be’eri

Le roman s’ouvre sur un saisissant diptyque temporel qui, d’emblée, arrache le lecteur à toute linéarité convenue. D’un côté, l’horreur brute, presque indicible, du massacre du kibboutz de Be’eri en octobre 2023, évoquée avec une sobriété qui en décuple la violence ressentie ; de l’autre, soixante-dix-sept ans plus tôt, en 1946, l’acte fondateur, l’espoir incarné dans la boue et le sable du Néguev, alors que ce même Be’eri sort de terre sous l’impulsion de pionniers aux mains calleuses et aux cœurs ardents. C’est dans cet entre-deux vertigineux que Didier Nebot déploie la genèse de son intrigue, nous présentant d’abord les figures matricielles de Mendel Chouraqui et Gabriel Rosenberg, deux jeunes Juifs algérois, emportés par le souffle d’une histoire qui les dépasse et qu’ils contribuent pourtant à façonner. Le premier, plus ancré, semble porter la mémoire de l’exil nord-africain ; le second, dont la famille ukrainienne a été décimée lors des pogroms de 1919, incarne la tragédie ashkénaze et une soif inextinguible de réparation, de reconstruction. Autour d’eux gravite la lumineuse Éva Moatti, infirmière et petite-cousine de Mendel, dont le destin, d’une manière emblématique de la fragilité de toute existence en ces terres promises et contestées, sera tragiquement fauché. C’est par ces premières strates narratives que s’insinuent les thèmes cardinaux : l’exil comme condition ontologique, la reconstruction, non seulement matérielle mais spirituelle, la foi comme levier face à l’adversité, et la mémoire, à la fois fardeau et boussole. Puis, surgissant d’une autre strate temporelle, le personnage de Salmon Chouraqui, médecin parisien d’origine algérienne, qui, des décennies plus tard, entre 1984 et 2000, se trouve confronté à des phénomènes étranges, des prémonitions, des visions, qui le lient de manière inexplicable aux manuscrits de Qumran et à une quête ésotérique. Il est celui par qui le mystère s’épaissit, par qui l’histoire se mue en une herméneutique des signes et des âmes. Lire la suite

  • Les Juifs yéménites pleurent le poète et le musicien

Les Juifs yéménites d’Israël pleurent la disparition, à Chavouot, de deux figures emblématiques de la culture juive, Aharon Amram et Mordechai Yitzhari. Avishay Yarimi leur a rendu hommage sur Facebook : 

Aharon Amram : Connu comme « la couronne de nos poètes yéménites », la voix d’Aharon Amram a porté l’âme de Teiman à travers Israël et au-delà. Ses mélodies – des chants liturgiques yéménites anciens aux compositions contemporaines émouvantes – ont marqué l’esprit de notre peuple. Chaque note qu’il a chantée était un acte de dévotion : à la Torah, à la communauté et à notre patrie. Ce soir, le rabbin Arussi prononcera l’éloge funèbre en son honneur.

Mordechaï Yitzhari et Aharon Amram

Mordechai Yitzhari : Plus tôt cette semaine, nous avons également dit adieu à Mordechai Yitzhari, figure emblématique du leadership intellectuel et culturel. Issu d’une famille pionnière arrivée en Israël en 1949, Mordechai a su transformer les difficultés de l’aliya en poésies émouvantes, récits et discours publics poignants. Porte-parole éminent des Juifs yéménites, il a insufflé son amour pour notre peuple et nos traditions dans chaque verset. Son influence a façonné l’emblème de Rosh HaAyin – les armoiries de notre ville – approuvé en 1968 sous sa direction visionnaire. « Yakir ha’ir » bien-aimé, Mordechai incarnait la créativité et la dévotion sionistes ; ses chansons comme « אחיי בני תימן » et « אל חי וקיים » continuent de résonner dans nos cœurs. Lire la suite

Evénements en cours ou à venir

  • Pilar Almalé QuartetJournée Judéo-espagnole26/06/2025

En quartet avec le violoniste Thomas Kretzschmar, le guitariste Alex Comín et le percussionniste Fran Gazol avec lesquels elle a conçu et publié le disque de chants sépharades Hixa Mía (Segell Microscopi, 2021) et à l’occasion de la sortie au printemps 2025 de son nouvel album Zumo de Manzana qui explore d’autres titres du répertoire sépharade.

Artiste polyvalente, violiste, vocaliste et compositrice, spécialisée dans la musique ancienne, Pilar Almalé ouvre les portes à d’autres styles comme le jazz ou la world music, en jouant d’instruments comme le violone ou l’esraj, instrument traditionnel indien. Amoureuse de la Renaissance, elle touche aussi à d’autres arts comme la danse, le théâtre et la peinture, suivant en cela son idéal de l’art comme langage transversal.

Elle s’est produite sur d’importantes scènes nationales et internationales, en participant notamment à des festivals réputés de musique ancienne et de folk. En 2017, elle a joué sur la tournée du joueur de cornemuse Carlos Núñez et a partagé la scène avec Jordi Savall ou Dulce Pontes. Réservations

  • Festival Sefarad NYC – Juin – NYC

Pour la première fois à New York, nous vous invitons à embarquer avec nous pour un voyage passionnant d’un mois à travers la richesse des cultures, des traditions et de l’histoire des communautés juives séfarades et mizrahi. Tout au long du mois de juin, le Festival Sefarad NYC transforme New York en une scène vivante de musique, de cinéma, de gastronomie et d’expression culturelle.

Rejoignez-nous dans différents lieux de New York et de sa banlieue pour célébrer la mosaïque riche et colorée du monde séfarade, qui s’étend de l’Afrique du Nord au Moyen-Orient, en passant par la Méditerranée, l’Asie centrale, les Amériques et au-delà. Nous sommes ravis de vous accueillir pour cette expérience culturelle et communautaire juive multisensorielle unique à New York !

Le Festival Sefarad est une célébration vibrante du patrimoine séfarade, unissant diverses communautés à travers la musique, l’art et le récit. Notre festival met en valeur la richesse de la culture séfarade et offre aux participants une expérience immersive qui honore les traditions tout en s’ouvrant aux expressions contemporaines. Rejoignez-nous pour explorer l’héritage durable et l’évolution dynamique du monde séfarade. Programme

  • Alfred Dreyfus. Vérité et justice du 13 mars au 31 août 2025

Près de vingt ans après sa première exposition consacrée à Alfred Dreyfus, le mahJ revient sur « l’Affaire » pour rappeler les grandes étapes de ce moment crucial de l’histoire de France, dont une des nombreuses conséquences fut la loi de séparation des Églises et de l’État. L’exposition révèle le combat acharné de Dreyfus pour faire éclater la vérité, corrigeant l’image d’un homme spectateur de la machination qui le conduisit à passer plus de quatre années à l’île du Diable et encore sept à lutter pour sa réhabilitation. 

Rassemblant près de 250 documents d’archives, photographies, extraits de films et une soixantaine d’œuvres d’art – de Jacques-Émile Blanche, Gustave Caillebotte, Eugène Carrière, Émile Gallé, Maximilien Luce, Camille Pissarro, Félix Vallotton ou Édouard Vuillard –, l’exposition raconte l’Affaire « avec » Dreyfus, en le replaçant au centre du propos. Cette approche nouvelle corrige l’image d’un Dreyfus effacé. Elle révèle un inlassable combattant de la vérité, auteur de multiples écrits, dont de nombreux inédits récemment sortis de l’oubli.

Alfred Dreyfus naît en 1859 dans une famille alsacienne marquée par la défaite de 1871 et l’annexion de l’Alsace-Moselle. Fervent patriote, polytechnicien, il mène une brillante carrière militaire qui sera brisée en 1894 : injustement accusé de haute trahison au profit de l’Allemagne, il est condamné par un conseil de guerre, dégradé et déporté en Guyane.

L’exposition démonte la machination ourdie par l’état-major et illustre le virulent antisémitisme qui s’exprime en cette fin de XIXe siècle. Grâce aux nombreuses œuvres présentées, elle replace l’Affaire dans la « Belle Époque », dont elle éclaire des aspects moins connus : la diversité des réactions juives, la « naissance » des intellectuels et la riposte à l’antisémitisme. L’affaire Dreyfus avait également révélé  le rôle de l’Église catholique dans la manipulation de l’opinion publique et des institutions, renforçant ainsi les arguments en faveur de la séparation de l’Église et de l’État en 1905. Quant à Alfred Dreyfus, gracié en 1899, il est réhabilité en 1906, mais ne sera pas réintégré au grade auquel il aurait légitimement pu prétendre.

Cent-trente ans après son déclenchement, l’exposition permet d’appréhender l’actualité persistante de l’Affaire, dans un contexte de regain de l’antisémitisme, alors que l’innocence d’Alfred Dreyfus fait encore l’objet de polémiques complotistes.

Cette exposition, qui a reçu le soutien exceptionnel du musée d’Orsay, s’appuie sur le riche fonds Dreyfus du mahJ, sur des prêts d’institutions – Archives nationales, Bibliothèque nationale de France, musées de l’Armée, du Barreau de Paris, Carnavalet, de l’École de Nancy, Maison Zola-Musée Dreyfus à Medan – ainsi que de collections particulières.

Commissariat : Isabelle Cahn, conservatrice générale honoraire des peintures au musée d’Orsay et Philippe Oriol, directeur scientifique de la Maison Emile Zola-Musée Dreyfus  Billetterie

  • Le cimetière du Père-Lachaise – Mardi 17 juin 2025 – 14:30 -17:00 – MAHJ

par Danielle Malka, guide-conférencière nationale

Du premier « carré juif » du XIXe siècle – où l’on trouve les tombes de Rachel, de Camille Pissarro, des Rothschild ou de Sarah Bernhardt –, à celles d’Amedeo Modigliani et de Marcel Marceau : une déambulation à la rencontre de ces grands personnages dont les sépultures sont le reflet de la personnalité et d’une époque. Billetterie

  • Présentation du Projet IsraeliJazz avec les acteurs du jazz israélien – Livre IsraeliJazzSOIRÉE MUSICALE AU CEJ – 17 juin 2025 à 19h45 – CEJ

Programme de la soirée :

  • Présentation du projet par Raphaël Perez,
  • Ecoute de jazz israélien commenté er présentation des musiciens
  • Intervention de jazzmen et éducateurs israéliens
  • Séance de dédicace du livre
  • Buffet convivial

Réservez vos places

Nouvelles lectures

  • Juifs en pays arabes, le grand déracinement 1850-1975 de Georges Bensoussan

L’histoire des communautés juives d’Afrique du Nord et du Proche et Moyen-Orient, certaines vieilles de deux millénaires, a fait l’objet de lectures superficielles, parfois passionnelles.

Sous l’effet de l’occupation par les Européens, les Juifs d’Orient, majoritairement séfarades, ont accédé à une forme de modernité culturelle et parfois à un réel développement économique et se sont affranchis de l’ancestral statut de dhimmis. Bientôt le conflit autour de la Palestine et la collusion de certains leaders arabes avec les pays de l’Axe ont fini de dissoudre les ultimes liens qu’une longue cohabitation avait jadis établis. Lorsque les puissances européennes durent lâcher prise, les Juifs furent contraints de partir et de former une autre diaspora, non sans avoir subi presque partout humiliation et spoliation, voire parfois violences et pogroms. Du Maroc à l’égypte et de la Libye au Yémen sans oublier l’Irak et la Tunisie, des centaines de milliers d’habitants des pays arabo-musulmans se sont comme volatilisés en une génération à peine. En outre, ces minorités juives ont été éclipsées par la prédominance d’un judaïsme ashkénaze lui-même recouvert par l’ombre immense de la Shoah.

Cet épisode de l’histoire du peuple juif, lourd d’innombrables drames humains, est aujourd’hui largement oublié, voire occulté.

A l’appui d’une documentation inédite considérable, Georges Bensoussan envisage ce phénomène dans toute son épaisseur.

Son livre, appelé à faire date, sera pour tous ses lecteurs une découverte et même pour une partie d’entre eux un véritable choc. Lire la suite

Édition : Tallandier, 976 pages

  • Histoire juive de la France de Sylvie Anne Goldberg

Depuis l’époque des Gaules romaines, la présence de Juifs sur le sol français n’a jamais été seulement un fait démographique, car ils ont sans cesse contribué à la vie du pays dans tous ses aspects – politiques, économiques, sociaux, intellectuels, artistiques. Or l’histoire des Juifs de France a surtout donné lieu à des récits « ghettoïsés » dans lesquels ils figuraient non pas en tant que sujets actifs et créatifs, mais essentiellement comme des objets passifs – objets de discriminations, de persécutions, d’expulsions, d’émancipation, d’intégration… et même d’extermination. Il était temps de changer de perspective.

Réunis sous la direction de Sylvie Anne Goldberg, cent cinquante spécialistes issus de six pays présentent pour la première fois, de manière claire et synthétique, une histoire interculturelle où les Juifs sont vraiment des acteurs, parmi d’autres, du destin français. Une histoire passionnante, en grande partie inconnue du public, exposée de façon accessible dans cet ouvrage de référence unique et richement illustré. De nombreuses cartes, chronologies, encadrés de portraits ou d’explication sur du vocabulaire, renvois, etc, permettent au lecteur de circuler à son gré dans cette originale Histoire de France divisée en quatre grandes parties aux couleurs distinctives.

Sylvie Anne Goldberg a dirigé le groupe d’études juives du Centre de recherches historiques, au sein de l’École des hautes études en sciences sociales où elle était directrice d’études. Elle a été professeure invitée à l’Uinversité hébraïque de Jérusalem, aux universités de Pennsylvanie, de Californie et de Lausanne, et ses essais ont été traduits en de nombreuses langues. Elle est membre du Conseil consultatif national d’éthique. Elle a publié de nombreux livres, dont plusieurs chez Albin Michel. Lire la suite

Édition : Albin Michel, 1088 pages

Bonnes lectures !

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