Des chercheurs analysent des fragments d’ADN qui seraient ceux d’un explorateur qui a façonné le monde ; ils affirment que toute précision supplémentaire sur ses origines reste difficile à déterminer
MADRID (Reuters) – L’explorateur du XVe siècle Christophe Colomb était un juif séfarade d’Europe occidentale, ont annoncé samedi des scientifiques espagnols, après avoir utilisé l’analyse ADN pour résoudre un mystère vieux de plusieurs siècles.
Plusieurs pays se disputent les origines et le lieu de sépulture de cette figure controversée qui dirigea les expéditions financées par l’Espagne à partir des années 1490, ouvrant la voie à la conquête européenne des Amériques.
De nombreux historiens ont remis en question la théorie traditionnelle selon laquelle Colomb serait originaire de Gênes, en Italie. D’autres théories vont de l’origine juive espagnole ou grecque à celle d’origine basque, portugaise ou britannique. Lire la suite
- Le massacre du Hamas s’inscrit dans la tradition des pogroms arabes
Au cours des 100 dernières années seulement, l’antisémitisme arabe et musulman a conduit à une série d’attaques contre les communautés juives de la région.
Les Juifs du monde entier, ainsi que toute personne dotée d’un sens moral, ont été scandalisés et consternés par le massacre du Hamas. Ce massacre a été largement décrit comme le pire depuis l’Holocauste. Jonathan Freedland, dans le Guardian , a évoqué le pogrom de Kichinev de 1903, qui a fait 49 morts. Hadley Freeman, dans le Sunday Times, a écrit à quel point elle est hantée par les pogroms antijuifs subis par sa famille en Pologne.
Bien que l’Holocauste ait également touché les Juifs mizrahis et séfarades, il n’est pas nécessaire de s’éloigner bien loin de Gaza pour se souvenir d’événements comparables au Moyen-Orient même, où les Juifs sont autochtones depuis plus de deux millénaires, 1 000 ans avant l’Islam.
Avant que le kibboutz Be’eri ne devienne le « point zéro » de l’attaque choquante du Hamas du 7 octobre, peu de gens avaient entendu parler de lui. Près de 100 corps y ont été retrouvés dans la communauté dévastée, soit un dixième de la population du kibboutz.
Parmi les fondateurs du kibboutz Be’eri se trouvaient un groupe de jeunes juifs irakiens qui avaient traversé le désert pour rejoindre la Palestine en 1947. Ils avaient survécu à un pogrom six ans plus tôt, connu sous le nom de Farhud. Ils s’étaient tournés vers le sionisme parce qu’ils ne voyaient aucun avenir pour eux en Irak.
En 1941, au cours du Farhud, au moins 180 Juifs furent assassinés à Bagdad et à Bassora par des foules qui hurlaient « Itbah al Yahud » (massacrez les Juifs). Personne ne connaît le bilan final : il pourrait s’élever à 600 morts. Des milliers de personnes furent blessées et 900 maisons et 586 entreprises appartenant à des Juifs furent détruites. Lire la suite
- Une fête de Souccot marocaine
Succot évoque des souvenirs d’enfance à Casablanca pour Raquel Levy-Toledano
Souccot restera dans ma mémoire l’une des fêtes les plus joyeuses que nous célébrions au Maroc. Nous avions pour habitude de construire notre souccah sur la terrasse de l’immeuble Art Déco où nous habitions au centre-ville de Casablanca.
Mon père montait la charpente métallique que nous réutilisions chaque année. Il ramenait des tiges de roseaux qui constituaient les murs et de larges feuilles de palmier pour le s’khakh (toit) . Nous, les enfants, étions chargés des décorations. Pour l’occasion, mon père ramenait des montagnes de feuilles de papier chatoyantes, coupées dans le sens de la longueur, avec lesquelles nous confectionnions des dizaines de mètres de guirlandes colorées. Les guirlandes étaient ensuite fixées sur les murs tapissés de tissu et sous le toit de la souccah, garnies de fruits et de légumes.
Pendant Souccot, nous prenions nos repas ensemble, famille, voisins et amis dans un joyeux tumulte. Je garde un souvenir vif de ces moments heureux où il y avait des allées et venues incessantes entre les cuisines des appartements — toutes accessibles par l’accès de service qui menait à la terrasse. Tous les convives partageaient une multitude d’entrées et de plats, ici une soupe de Fès, là une hada de Meknès ou une pâtisserie de Marrakech. C’était un véritable festin !
Les jours de Yom Tov, la souccah accueillait toute la congrégation de la synagogue — je ne me souviens pas que la synagogue du DEJJ, boulevard du 11 janvier, ait eu une souccah — pour une se’ouda ou un repas rituel. Lire la suite
- Mishné Torah – Espagne -1300/1350
Ce document est considéré comme le plus splendide des manuscrits existants de la Mishné Torah,code systématique de la loi juive rédigé par Maïmonide.
Le manuscrit a été réalisé par un copiste d’Espagne, qui commissionna un artiste pour illustrer l’ouvrage ainsi que l’espace libre dans les marges de dessins, de planches décoratives et d’enluminures.
Les illustrations ont été réalisées en Italie, peut-être dans les ateliers de Mateo De Ser Cambio à Pérouse, vers 1400. Certains en-têtes et signes textuels de séparation ornementaux ont été effectuées en Espagne .
Beaucoup de changements textuels importants dans les marges du manuscrit correspondent à ceux trouvés dans la version de l’ouvrage relue par Maïmonide lui-même.
À la fin du manuscrit se trouvent 3 actes de vente qui précisent l’emplacement du manuscrit: 1)Écrit en Avignon: “vendredi 9 Iyar de l’année 5111” (1351).Vendeur:Don Luz Shemuel de la Guardia,du nord de l’Espagne.Acheteur : Don Menashe Jacob Navarre, d’Avignon. Lire la suite
- Un Égyptien ayant grandi dans la haine antisémite pousse aujourd’hui à l’alliance arabo-israélienne
Il avait fui le régime de Morsi en 2012 ; aujourd’hui, l’analyste Hussein Aboubakr Mansour rencontre des décisionnaires, à DC, pour créer une alliance contre l’extrémisme
Dans les semaines précédant le 7 octobre, Israël et l’Arabie saoudite étaient sur le point d’établir des relations diplomatiques – une initiative spectaculaire qui était susceptible de changer le cours de l’histoire au Moyen-Orient.
Le Hamas a depuis indiqué de manière répétée que l’un des objectifs poursuivis par son pogrom, qu’il avait commis dans le sud d’Israël en date du 7 octobre dernier, était de briser net l’élan de la normalisation – une normalisation qui aurait eu un impact dans toute la région et qui aurait été à l’origine de la signature d’accords de paix entre Israël et divers pays musulmans modérés.
Et alors que les groupes terroristes soutenus par l’Iran sont parvenus à mettre en pause les discussions avec Ryad, l’État d’Israël étant enlisé dans une guerre menée sur de multiples fronts, l’intégration de l’État juif au sein du Moyen-Orient modéré semble être devenu un parcours irréversible – avec une issue qui n’est dorénavant qu’une question de temps.
Un haut-responsable israélien a récemment insisté sur le fait qu’une normalisation des liens avec l’Arabie saoudite pouvait encore survenir avant les élections présidentielles américaines qui sont prévues au mois de novembre.
« Si la tendance à la normalisation continue, la prochaine génération d’Arabes sera culturellement immunisée face à l’arme qui est principalement celle de l’Iran : l’arme de l’idéologie », commente Hussein Aboubakr Mansour, un analyste américain d’origine égyptienne âgé de 35 ans, dans un entretien avec le Times of Israel qu’il accorde depuis son domicile de Washington, DC. Lire la suite
- Le Saviez-Vous ? Sur Guy Béart
Guy Béart, né Guy Béhart-Hasson le 16 juillet 1930 au Caire, en Égypte, est l’un des chanteurs et auteurs-compositeurs les plus emblématiques de la chanson française. Bien que son immense talent musical soit souvent au premier plan, ses origines juives séfarades ont aussi marqué son parcours et son héritage culturel.
Béart est issu d’une famille juive séfarade d’origine espagnole et libanaise. Son père, Amram Béhart, était un ingénieur qui a travaillé dans plusieurs pays, tandis que sa mère, Geneviève Benchimol, était d’origine juive espagnole, ancrant ainsi Guy Béart dans une riche tradition séfarade. Sa jeunesse fut marquée par des déplacements fréquents, notamment en Égypte, en France et au Liban, qui ont contribué à enrichir son univers musical avec des influences diverses.
Bien qu’il ne mettait pas toujours ses racines au premier plan dans sa carrière publique, elles ont eu une influence indéniable sur son sens de l’identité et de la création artistique. Ses chansons poétiques, comme “L’Eau vive” ou “Il n’y a plus d’après”, reflètent souvent une quête de sens, de valeurs et d’humanisme. Lire la suite
Jacques LEVY
- Le Saviez-Vous ? Sur Patrick Timsit.
Patrick Timsit, humoriste, acteur et réalisateur français, est issu d’une famille juive d’origine algérienne. Né le 15 juillet 1959 à Alger, en Algérie, il a grandi dans une famille juive séfarade avant que sa famille ne quitte l’Algérie pour s’installer en France après l’indépendance du pays en 1962. Ses origines juives séfarades ont influencé sa carrière, tant dans ses spectacles d’humour que dans sa manière d’aborder les sujets liés aux différences culturelles et aux minorités.
Dans ses spectacles, Patrick Timsit fait souvent référence avec humour à ses racines, jouant sur les stéréotypes des Juifs séfarades et des Français d’origine maghrébine. Il aborde des sujets parfois sensibles avec une touche de légèreté, tout en mettant en avant son identité multiculturelle. Timsit est connu pour sa capacité à parler des sujets de société et d’actualité, en y injectant des éléments de son propre parcours familial et culturel.
Patrick Timsit a connu le succès sur la scène humoristique dans les années 1990 et a également brillé en tant qu’acteur dans des films tels que “Pédale douce” (1996) et “Un indien dans la ville” (1994). En plus de ses talents d’humoriste, il s’est imposé comme un acteur dramatique, jouant des rôles plus sérieux et poignants.
En somme, Timsit a su intégrer ses origines juives séfarades dans son œuvre, sans pour autant en faire un axe central de son identité publique. Ses racines culturelles enrichissent ses spectacles et ses rôles, apportant une dimension unique à sa carrière, tout en reflétant la diversité culturelle qui caractérise la scène artistique française. Lire la suite
Jacques LEVY
Evénements en cours ou à venir
- Raphaël Enthoven lit « Lettres à un ami arabe » – Mardi 22 octobre 2024 – 19:00 -20:00 – MAHJ
Lecture par Raphaël Enthoven, en écho à la parution de Lettres à un ami arabe (L’Observatoire, 2024)
« Que dire à l’ami fraternel qui, depuis le 7 octobre, reprend et diffuse une propagande antisémite ?
Que dire à l’apostat qui, soudain, se met à défendre le Hamas ? Que dire au féministe qui consent au viol des Israéliennes ? Que dire à l’homosexuel qui serait jeté d’un toit dans la bande de Gaza mais persiste à se tromper d’ennemi ? A quoi l’opposer à lui-même ? Pourquoi s’adresser encore à celui dont on n’espère aucune réponse ?
Parce qu’on n’est pas frères impunément et qu’à défaut de réponse, dans ce conflit qui sectionne l’affection, certaines paroles méritent encore d’être dites.
Dix lettres désespérées mais précises, qui parlent de haine, de mort, d’identité, de lâcheté, de génocide (imaginaire ou non), mais aussi de plaisirs vivaces et de conversations perdues, de l’affection qui demeure et d’une amitié dont l’ombre portée continue, malgré l’horreur, d’irriguer le décor. » Réservation
- Le Dibbouk. Fantôme du monde disparu – Du 26 septembre 2024 au 26 janvier 2025 – MAHJ
Autour de l’exposition « Le Dibbouk. Fantôme du monde disparu »
Dans la culture populaire juive, un dibbouk désigne une âme errante qui prend possession d’un vivant, selon une croyance qui s’est développée en Europe orientale à partir du XVIIIe siècle. Le dibbouk fait partie des créatures surnaturelles qui ont dépassé le domaine de la superstition, pour devenir un thème inspirant les artistes d’hier et d’aujourd’hui. Le mahJ est le premier musée à explorer le sujet dans une foisonnante exposition mêlant théâtre, cinéma, musique, littérature, et culture populaire.
Tout commence avec la pièce de Shlomo An-ski Entre deux mondes. Le Dibbouk (1915), une tragédie sur les amours contrariées de Léa et Hanan, nouveaux Roméo et Juliette du Yiddishland. La postérité de cette histoire doit beaucoup à son caractère surnaturel avec l’évocation d’un monde traditionnel où les âmes se cherchent au-delà de la mort. Tour à tour jouée en yiddish par la Vilner trupe à Varsovie, et en hébreu par Habima à Moscou, dans des mises en scène qui feront date dans l’histoire du théâtre, la pièce rencontre immédiatement un succès international de Paris à Buenos Aires en passant par New York.
L’adaptation de Michał Waszyński de 1937 s’impose comme le film le plus populaire du cinéma yiddish, touchant les spectateurs bien au-delà du public juif. Si la Shoah a englouti le monde juif européen, l’intérêt pour le dibbouk ne disparaît pas pour autant. Il se déplace aux États-Unis dans les années 1960, où la figure du dibbouk incarne le retour du refoulé. Lors de la traque d’Adolf Eichmann par
le Mossad, « dibbouk » désigne le criminel nazi. En Pologne à partir des années 1980, Andrzej Wajda puis Krzysztof Warlikowsky proposent de nouvelles mises en scène du Dibbouk, devenu le fantôme d’un pays sans juifs hanté par son passé.
Avec une centaine d’œuvres, l’exposition explore la figure du dibbouk, à travers un parcours mêlant peinture, théâtre, cinéma, musique, littérature, et culture populaire, de la présentation d’amulettes du XVIIIe siècle à la projection d’extraits de films de Sidney Lumet ou des frères Joel et Ethan Coen, sans omettre les œuvres de Marc Chagall, Nathan Altman, Leonora Carrington, Michel Nedjar ou Sigalit Landau.
Le catalogue est publié avec les éditions Actes Sud.
COMMISSARIAT
Samuel Blumenfeld et Pascale Samuel, avec la collaboration de Dorota Sniezek Billetterie
- Les musiques ashkénazes en France, au concert ou à la synagogue – Colloque – Concerts les 20 & 21 octobre 2024
État des lieux, origines, influences, traditions et (re)-créations
Une initiative de l’Institut Européen des Musiques Juives, de l’Institut de recherche en musicologie (UMR 8223) et de l’Université de Strasbourg (GEO – UR 1340)
En partenariat avec l’Inalco, JEM Copernic, le MAHJ et Nitsa
Avec le soutien de l’European Association for Jewish Studies (EAJS) et de la Fondation Henriette Halphen, sous l’égide de la Fondation du Judaïsme Français
Comité d’organisation : Alexandre Cerveux, Jérôme Cler, Alice Mazen, Hervé Roten et Michèle Tauber
- Kafka ou le judaïsme comme question – Le mardi 22 octobre 2024, à 20h15, dans la salle Dupréel, 44 av. Jeanne, 1050 Bruxelles.
Le Prof. Denis Salas évoquera la relation complexe de Franz Kafka avec le judaïsme à partir de son histoire familiale centrée sur la figure du père (Herman Kafka), les persécutions antisémites en Europe centrale à son époque, mais aussi ses écrits (son Journal, sa correspondance et ses fictions au sens d’autobiographies déguisées). Kafka questionne en permanence le judaïsme en cherchant une réponse qui se dérobe.
Denis Salas est magistrat enseignant associé (École Nationale de Magistrature) ; expert sur les questions de justice auprès des instances européennes ; professeur invité dans différentes universités. Il est Président de l’Association française pour l’histoire de la justice “Robert Badinter” (www.afhj.fr) et Directeur scientifique de la revue « Les Cahiers de la Justice » (Dalloz). Il a publié, entre autres, Franz Kafka. Le combat avec la loi (Michalon, 2013), Le déni du viol. Essai de justice narrative (Michalon, 2023).
Entrée libre
Réservation obligatoire via 02 650 33 48 – iej@ulb.be
- Une soirée pour commémorer l’exode des Juifs des pays arabes et d’Iran – 20 novembre à 19h00 – 21h30
Le mercredi 20 novembre à 19h00, JW3, en partenariat avec HARIF et JMI, organise la commémoration officielle du Royaume-Uni en présence de dirigeants communautaires et de diplomates de haut rang, en partenariat avec Harif (l’Association britannique des Juifs du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord) et le Jewish Music Institute. Cette année, notre thème sera « Les Juifs d’Iran ».
Cette année marque le 10e anniversaire de l’adoption de la loi de la Knesset désignant un jour du calendrier pour commémorer l’exode et le départ des Juifs des pays arabes et d’Iran.
Une communauté de 100 000 personnes a été réduite à 8 000 personnes en raison de l’antisémitisme, des persécutions et de la discrimination qui ont suivi la révolution islamique de 1979. Nous entendrons le témoignage direct d’un réfugié juif. Nous sommes également ravis de présenter Danielle et Galeet Dardashti, sœurs et co-créatrices du documentaire audio The Nightingale of Iran, qui nous rejoindront depuis New York.
À travers une présentation multimédia d’histoire, de musique et de photos, les sœurs Dardashti raconteront le voyage de leur célèbre famille musicale juive iranienne depuis l’Iran, jusqu’en Israël et aux États-Unis.
Les sœurs Danielle et Galeet Dardashti ont grandi en entendant parler de leur grand-père, Younes Dardashti. Il était une icône de la musique qui chantait au palais de Mohammad Reza Shah, sillonnant le pays pour se produire dans des salles de concert et à la radio. Mais il n’est jamais devenu musicien professionnel. Pourquoi pas ? Les sœurs révèlent le secret de leur grand-père.
Une réception avec des rafraîchissements légers suivra.
Écoutez le podcast avant cet événement.
Réservation 10£ sur place ou en ligne
Nouvelles lectures
- Retour à Séfarad de Pierre Assouline
«Il y a deux ans, Sa Majesté Felipe VI m’a dit : “Comme vous nous avez manqué !” En fait, il s’adressait à l’ensemble des séfarades à travers le monde, ces descendants des Juifs expulsés d’Espagne en 1492. À l’occasion d’une nouvelle loi nous accordant la citoyenneté, le roi d’Espagne nous offrait de revenir au pays. Sur le moment, je l’avoue, j’ai un peu hésité. Cinq siècles après, tout de même… Puis j’ai pris pour moi cet appel historique. J’ai déposé un dossier et, sans attendre ma naturalisation, je suis parti en Espagne, le pays du Quichotte et d’Almodóvar, de Goya et du Real Madrid, de l’Inquisition et de la post-Movida, celle qui explore son passé et celle qui le refoule. Je suis allé à la rencontre des gens, des écrivains, des poètes, des professeurs mais aussi de l’homme de la rue. Pendant ce temps dans les bureaux des administrations, mon dossier rencontrait quantité d’obstacles imprévus…» Pierre Assouline Retour à Séfarad est un palpitant roman d’aventures à travers un des plus attachants pays d’Europe. Et, en filigrane, une réflexion sur l’identité. Lire la suite
Édition : Gallimard, 448 pages
- Les humanités attaquées: Discours militants et sciences de la culture – Sous la direction de Jean Szlamowicz et Pierre-André Taguieff
Loin de l’examen des données qui constitue traditionnellement la démarche du chercheur, certains acteurs de la recherche universitaire entendent aujourd’hui procéder à une réfection de la culture, sommant les sciences humaines de « déconstruire », de « décoloniser » ou de « démasculiniser » leurs analyses. Mais en célébrant en conséquence des « rationalités alternatives », on introduit la militance dans les sciences de la culture en cédant à une anthropologie naïve, voire en participant à un climat de dénonciation fondé sur des orthodoxies excluantes. Ce volume réunit des chercheurs éminents afin de tracer les contours méthdologiques, épistémologiques et éthiques qui séparent ou articulent militantisme et recherche, intervention sociale et savoirs fondamentaux. Polémiques, falsifications, interférences militantes sont examinées dans cette perspective avec des outils intellectuels rigoureux. Le propos est bien de cartographier les fondements disciplinaires qui permettent de construire des argumentations, des démonstrations et des données objectivables, afin de distinguer entre fait et valeur, neutralité et point de vue. Lire la suite
Édition : PUF, 320 pages