L’Andalousie séfarade, sur le chemin du retour

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Carnets de voyage d’une région d’Espagne qui cultive jalousement son patrimoine juif

La porte de l’enfance – L’Espagne de mon enfance ne ressemble pas à celle de mes ancêtres. Pourtant, c’est sûr, cette route d’Andalousie, jalonnée d’oliviers tel un immense océan, cette entêtante et sublime odeur de mes premières années que la brise légère me ramène et un chant ladino oublié que me fredonnait ma grand-mère Abrime tu puerta querida et que j’allais entendre à Lucena, anciennement Elihoshana, ville entièrement fondée par des juifs au IXe siècle. Il a fallu emprunter ce chemin touristique, ces caminos séfarades balisés par les municipalités, et découvrir cette autre Espagne, celle que je ne connaissais pas ; il a fallu oublier le tourbillon de mes souvenirs : les places de taureaux, brûlantes sous le soleil, les raisins que j’avalais pour la nouvelle année, las monas, ces gâteaux de Pâques que l’on cherchait dans les jardins, oublier le bruit doux et fluide des rideaux en plastique en guise de porte, toujours ouverte Et puis, en été, la fraîcheur sous les pieds nus des dalles mal ajustées. Ne pas se souvenir de l’odeur entêtante du bacalao (morue), suspendu dans la salle de bain pour le faire sécher. Ni de José – Ramon novillero (jeune torero), qui s’exerçait en tournant sa cape de fortune autour de nous dans un terrain vague qui devenait alors la plus belle des arènes. Un autre monde. Mais une autre Espagne ? Pas tout à fait, puisque dans mes pérégrinations de Séville à Jaen, j’allais retrouver des flashs de cette ancienne vie. Mais aussi de ce que fut la grandeur du peuple juif dans la péninsule du siècle d’or. Lire la suite

Crédit photo : Trinidad Blanco

  • Alexandre Adler : géopolitique d’une vie

Personnage médiatique, emblème d’une presse française qui observe le monde, Alexandre Adler a marqué la communauté juive de France. Elevé en allemand dans une famille juive laïque, sans rien de juif “à part l’humour”, il se plonge, dès l’age adulte, dans la culture juive. Il devient vite l’un des premiers défenseurs d’Israël. 

Prophète de l’actualité internationale, intellectuel engagé politiquement, Alexandre Adler est aussi militant des institutions juives : conseiller du président du Crif, investit au FSJU, à l’Arche, ou encore administrateur de l’Union libérale israélite de France, Alexandre Adler est une figure du monde juif français.

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  • Essai Historique – Ibn Khaldoun – Par Didier Nebot

Dans cet inventaire de citations, il faut faire une place particulière à Ibn Khaldoun, l’un des plus grands historiens arabes du XIVèmesiècle. La plupart des auteurs arabes ne donnent que peu d’éléments sur l’histoire de ces régions et de leurs habitants, ce qui explique en partie le scepticisme de certains. Ils décrivent avec sécheresse des faits précis, s’appesantissant sur des détails peu utiles, passant sous silence des évènements importants. Rien de pareil avec Ibn Khaldoun qui décrit avec minutie la conquête arabe et l’histoire des tribus du Maghreb. Il est né à Tunis et fut un grand itinérant, vivant dans les lieux charnières de l’époque : Tunis, Béjaïa, Constantine, Tlemcen, Fez et l’Espagne andalouse. Il est, selon certaines sources, vraisemblablement d’origine berbère, s’étant inventé des ascendances arabes afin d’acquérir un bon statut social. Dans sa vie mouvementée, il a fréquenté les princes et les cours arabes de toutes ces régions. Il a beaucoup lu et écrit. Sa parole ne peut donc pas être remise en question et voilà ce qu’il dit sur la kahéna dans sa célèbre Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l’Afrique (Traduit en français en 1852 par De Slane):

 « Une partie des Berbères professait le judaïsme, religion qu’ils avaient reçue de leurs puissants voisins, les Israélites de la Syrie. Parmi les Berbères juifs, on distinguait les Djéraouatribu qui habitait l’Aurès et à laquelle appartenait la Kahéna, femme qui fut tuée par les Arabes à l’époque des premières invasions. Les autres tribus juives étaient les Nefouça, Berbères de l’Ifrikia ; les Fendéloua, les Médiouna, les Behloula, les Rhiata et les Fazas, Berbères du Maghreb el-Aqsa. Idris Ier, étant arrivé au Maghreb, fit disparaître de ce pays jusqu’aux dernières traces des religions (non musulmanes) et mit un terme à l’indépendance de ces tribus.

Parmi leurs chefs les plus puissants, on remarqua surtout la Kahéna, reine du Mont-Aurès, et dont le vrai nom était Dahia, fille de Tabet, fils de NicinSa famille faisait partie des Djéraoua, tribu qui fournissait des rois et des chefs à tous les Berbères descendus d’El-Abter. Lire la suite

  • Swell Ariel Or : Une actrice israélienne partage l’histoire d’Israël avec le monde

À seulement 23 ans, Swell Ariel Or, une actrice israélienne, est devenue une star mondiale grâce à son rôle dans le drame d’époque « La reine de beauté de Jérusalem », diffusé sur Netflix depuis un an. Dans cette série, elle incarne Luna, la reine de beauté de Jérusalem, et a la responsabilité de partager avec le public mondial des éléments clés de la fondation d’Israël.

Basée sur le roman de l’auteur israélien Sarit Yishai Levy, la série « La reine de beauté de Jérusalem » suit trois générations d’une famille séfarade vivant à Jérusalem à partir des années 1930 et retrace le contexte historique de la lutte pour l’Israël moderne.

Or a révélé dans une récente interview avec Jewish Insider qu’elle reçoit de nombreux messages de fans du monde entier, étonnés d’apprendre que des communautés juives vivaient à Jérusalem bien avant la fondation de l’État juif en 1948. Elle explique que beaucoup d’entre eux sont également surpris d’apprendre que ces communautés étaient principalement composées de Juifs séfarades qui ont émigré en Terre sainte alors qu’elle faisait encore partie de l’Empire ottoman.

« La communauté séfarade est tellement sous-représentée dans les films et à la télévision. C’est une énorme victoire pour les Juifs séfarades », a-t-elle déclaré avec enthousiasme. Lire la suite

  • Un grand musée juif va voir le jour à Madrid

Dans un pays où, selon des études génétiques, 20 % de la population ibérique serait d’origine juive sépharade, ce musée témoignera de l’importance historique de la communauté en Espagne.

La fondation judéo-espagnole de Madrid a signé le bail d’un bâtiment qui dit-elle, accueillera sous peu le premier grand musée juif d’Espagne et même de toute la péninsule ibérique. Situé au 21 de la rue Castelló, dans le très prestigieux quartier Salamanque de Madrid, le bâtiment appartient à la société du métro de Madrid et se compose de trois entrepôts de type industriel d’une superficie de 2 000 mètres carrés. Le loyer est de 720 000 dollars par an, et la fondation judéo-espagnole a fait savoir qu’elle verserait 20 millions de dollars à l’avance pour couvrir le loyer et les taxes des 20 prochaines années, a déclaré David Hatchwell Altaras, président de la fondation judéo-espagnole juive de Madrid, au Times of Israel. Le coût global du projet se chiffre à 40 millions de dollars. Le président de la fondation, David Hatchwell Altaras, souligne que des travaux de rénovation intérieure nécessiteront également 20 millions de dollars supplémentaires.

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  • Essai Historique

l semblerait que la présence juive sur l’île de Malte date de plus de 3000 ans ! Des marins descendants des tribus de Zevouloun et Asher accompagnaient des marins phéniciens. Une union ancienne entre juifs et phéniciens, qui prospéra et se renforça au fil des siècles.

Des traces de lien se trouvent notamment sur l’île de Gozo au nord-ouest de Malte où débarquèrent les marins à l’époque. Des traces similaires sont également présentes dans les catacombes juives des époques grecques et romaines. Certaines des catacombes présentes encore aujourd’hui permettent de voir des symboles juifs, notamment des menoroth. Lire la suite

  • Le Tube de cet été en Israël

La chanson d’une publicité pour une sandwicherie israélienne est devenue un véritable phénomène en Israël, devenant même l’hymne national d’une fête.

Les paroles de cette chanson en hébreu sont loin d’être le genre de chansons que l’on s’attendrait à entendre dans une boîte de nuit israélienne, mais elles ont conquis le cœur de millions de personnes à travers le pays.

La chanson intitulée « Omelette Bread in Netanya » est née d’une publicité pour un petit kiosque de la ville côtière de Netanya, appartenant à Vicky Ezra. Avant de se lancer dans l’aventure de la sandwicherie, Ezra était un homme d’affaires prospère dans l’immobilier. Cependant, tout a changé lorsqu’il a été gravement atteint par le COVID-19 lors de la première vague en Israël en mars 2020. Plongé dans un coma artificiel, il a vécu des moments difficiles et a pris la décision de changer de voie après sa convalescence.

Avec la complicité de sa famille, qui a des antécédents musicaux, Vicky Ezra a créé cette chanson « Omelette Bread in Netanya » non pas comme un simple stratagème de marketing, mais pour le plaisir et le bonheur du propriétaire du kiosque. La chanson a été rapidement partagée sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok, et elle est devenue virale en accumulant des millions de vues. Lire la suite

Evénements en cours ou à venir

  • ERELLA : Concert d’ouverture de saison

Erella est chanteuse, pianiste, auteure et compositrice.

Sa musique puise ses influences dans sa culture franco-israélienne en conjuguant poésie et sonorités méditerranéennes, à la croisée de la chanson française et de la musique world avec une ouverture vers le jazz.

Egalement compositrice de musique de films et diplômée de Berklee College of Music et de l’Académie de Musique de Jérusalem, Erella nous embarque dans un univers musical riche, authentique et coloré où elle dévoile avec douceur et sincérité les multiples facettes de son parcours d’artiste.

En ce moment en préparation de l’enregistrement de son premier album, elle se produira avec son quintet le 17 octobre à l’Espace Rachi où elle interprètera ses chansons originales ainsi qu’une sélection de chansons judéo-espagnoles.

Piano, voix : Erella Atlan

Guitares, oud : Nazim Bakour

Contrebasse : Félix Boucaud

Batterie, percussions : Lucas Dauchez

Réservations

  • Automne séfarade à Cordoue

La célébration de la Journée européenne de la culture juive, le 4 septembre, se prolonge à Cordoue pendant plusieurs jours avec le programme d’activités culturelles « Automne séfarade à Cordoue ».

Le programme comprend des visites libres et guidées de monuments, ainsi que des expositions, des conférences, des concerts, des récitals, des dégustations gastronomiques… le tout afin de faire découvrir au grand public la richesse et l’intérêt de la culture juive.

Parmi les différentes activités habituellement organisées, il est possible de trouver un souk séfarade, un parcours gastronomique à travers le quartier juif de la ville ou encore divers ateliers et activités pour enfants. Le programme, de plus, coïncide généralement avec la célébration du Festival international de musique séfarade de Cordoue. Lire la suite

Nouvelles lectures

  • L’histoire de la chirurgie esthétique – De l’Antiquité à nos jours de Sydney Ohana

Saviez-vous que les Egyptiens réalisaient déjà des rhinoplasties 3000 ans avant J.-C. ? Que la première lipectomie de l’histoire a été faite par les Hébreux ? Que les Romains effectuaient des corrections esthétiques de paupières au Ier siècle après J.-C. ? Que les Byzantins opéraient les becs de lièvre au IVe siècle ? Que Sarah Bernhardt a bénéficié d’un des premiers liftings de la main experte de la première femme chirurgien esthétique, dès le début du XXe siècle ? Que la chirurgie esthétique a fait un prodigieux bond en avant grâce au savoir-faire acquis pendant la Première Guerre mondiale auprès des gueules cassées et des pilotes défigurés de la Seconde Guerre mondiale ? C’est sur ces grands moments, nés de l’intuition géniale des hommes, de l’histoire de la chirurgie esthétique et sur bien d’autres encore que le docteur Sydney Ohana propose de revenir dans ce livre, où l’érudition se mêle à l’anecdote et qui se lit comme un roman.

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Édition : Flammarion, 294 pages

  • Moi la France, je la kiffe ! de Sabrina Agresti-Roubache

Née à Marseille, dans les quartiers nord tenus pas les caïds de la drogue, de parents aux origines franco-algériennes, Sabrina Agresti-Roubache a eu un parcours atypique en réussissant à s’extraire de cet univers violent.

Femme engagée et curieuse, elle parle autant à ses copains de jeunesse, plus familiers des Baumettes que des lycées de la ville, qu’à Brigitte Macron dont elle est proche. C’est d’ailleurs dans ce contexte très marseillais qu’est venue l’idée baroque d’une alliance entre le parti du Président et le baron de la Provence, Renaud Muselier.
Après mille péripéties, ce pari osé a été gagné, à la surprise générale, bloquant le Rassemblement National à qui la région semblait pourtant promise.

Provoquante, Sabrina Roubache refuse la doxa, le conformisme ambiant. Ses goûts ? Plutôt la bouillabaisse que le couscous ! Sa fête préférée ? Noël et ses 13 desserts (tradition dans certaines villes du sud), plus que la fête de l’Aïd. Sa vision de l’immigration ? Intégrer d’abord ceux qui aiment la France et parlent sa langue !
L’autrice traite dans ce livre des sujets qui font l’actualité : la mixité sociale, les religions, les violences faites aux femmes, la sécurité. Un éloge du bon sens et de la confiance retrouvée en un système méritocratique et vertueux… lorsqu’il fonctionne. Lire la suite

Édition : Albin Michel, 192 pages

Bonnes lectures !

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