La découverte des Juifs berbères

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Parmi les travaux et domaines d’études concernant le passé des Juifs marocains, l’histoire des Juifs dans les régions à dominance berbère occupe une très faible place. Cela provient en partie de la nature fragmentaire des sources historiques provenant des zones rurales du pays [1].

Comparée à la documentation sur les Juifs parlant arabe, vivant dans les régions urbaines du Maroc et qui ont produit un nombre considérable d’écrits, les données historiques sur la vie des Juifs berbères ou vivant parmi les Berbères, avant la période coloniale, sont très éparses, presque toujours de seconde main, et sont souvent basées sur des mythes d’origines et des légendes. Les voyageurs étrangers en visite au Maroc dans la période pré-coloniale, qui ont établi, quoique de façon inexacte, les listes des tribus et des ” races ” du pays ont rarement fait la distinction entre Juifs berbérophones et Juifs arabophones [2]. Les Juifs ont été considérés comme une catégorie à part, aux côtés des Maures ou Andalous, des Arabes, des Berbères et shleuh. Peu d’Européens ont voyagé à l’intérieur du Maroc avant le XXe siècle, et ceux qui le firent, comme John Davidson (qui fut tué) en rapportèrent des informations peu fiables. James Richardson, un militant anti-esclavagiste britannique, qui a visité le Maroc en 1840, a poussé plus loin les observations de Davidson ; il a été le premier à désigner les Juifs de l’Atlas comme des ” juifs shelouh “, parlant berbère et dont les coutumes et caractéristiques étaient les mêmes que celles de leurs voisins non-juifs. Lire la suite



  • Richard Malka : « La France insoumise a réhabilité l’antisémitisme »

La violente charge de l’avocat Richard Malka contre les Insoumis: « Ce parti a réhabilité l’antisémitisme… Aujourd’hui, on peut être de gauche, antisémite et cool, cela s’appelle LFI ».

Hier, l’avocat Richard Malka était l’invité de RTL où il a notamment été interrogé sur la monté de l’antisémitisme en France. « Ca devient compliqué de ne pas parler d’antisémitisme. 300% pour les uns, 1.000% pour les autres : ce n’est plus une explosion mais une déferlante, selon les mots utilisés par le Premier ministre », a-t-il débuté.

Hier, l’avocat Richard Malka était l’invité de RTL où il a notamment été interrogé sur la monté de l’antisémitisme en France. « Ca devient compliqué de ne pas parler d’antisémitisme. 300% pour les uns, 1.000% pour les autres : ce n’est plus une explosion mais une déferlante, selon les mots utilisés par le Premier ministre », a-t-il débuté.

Et d’ajouter : « Il y a Jean-Luc Mélencho, chef d’un parti de gauche qui dit que ce n’est que résiduel. Nous avons ses avocats qui nous disent que c’est contextuel. On a un député de ce parti qui utilise des codes néonazis, les dragons célestes pour qualifier les Juifs. Il y a aussi Aymeric Caron qui relativise le viol d’une jeune fille de 12 ans parce qu’elle est juive ».

« Comment François Hollande et ses alliés vont faire pour s’associer avec ces personnes là ? », s’est interrogé Richard Malka. « Ce parti a réhabilité l’antisémitisme… Aujourd’hui, on peut être de gauche, antisémite et cool, cela s’appelle LFI », a conclu l’avocat sur RTL. Lire la suite

Par librairie mollat — Youtube, CC BY 3.0
  • Les sinistres ressorts du viol de Courbevoie, par Abnousse Shalmani

Ce crime antisémite est né dans un univers mental, dans des mots que ces mineurs entendaient. Où l’on dit résistance au lieu de terrorisme, libération à la place de pogrom, et justice à la place de massacre.

Mis en examen des chefs de viol aggravé, d’agression sexuelle en réunion, de tentative d’extorsion, de violences commises en réunion sur mineur de 15 ans et à raison de la religion, d’atteinte à l’intimité de la vie privée, d’enregistrement ou transmission de l’image d’une personne présentant un caractère sexuel, de menace de mort réitérée, et d’injure à raison de la religion. Cela fait beaucoup (trop) pour deux mineurs de 13 ans – le troisième de 12 ans ayant été placé sous le statut de témoin assisté concernant les faits de viols et mis en examen pour tout le reste. Rien qu’à écrire les termes juridiques, on est pris de haut le cœur, tant ils soulèvent d’insoutenables images.

Justement, les images. Les gamins qui ont violé et torturé – car allumer un briquet et l’approcher de la joue d’une jeune fille de douze ans et menacer de la brûler, avant de la violer, en la menaçant de mort, le tout durant une longue heure, cela relève de la torture – ont tout filmé, sans honte, avec fierté. Ils ont même envoyé les images aux copains dans la foulée. Comme une preuve et un trophée. Comme les images des recruteurs de Daech, qui, sur fond de musique entêtante, montage hollywoodien, autodafé en pagaille, décapitations en majesté, barbarie érigée en règles de l’art, et promesses de sexe criminel, de viol sur mécréantes, de viol de punitions, attiraient vers le nouveau califat des jeunes gens élevés dans le confort civilisé de l’Occident. Comme les images des pogroms commis par les terroristes du Hamas le 7 octobre, filmés par les terroristes, ces corps de femmes brutalisées et violées, ces femmes exhibées comme des trophées, ces femmes déshumanisées parce que juives, qui ne méritent donc que ce dévoilement public et les outrages consécutifs – péchés absolus pour les « vraies » croyantes couvertes, cachées aux regards, préservées. Lire la suite

  • « Les Princes et les juifs dans l’Italie de la Renaissance », de Pierre Savy : avant l’expulsion, l’incertitude

L’historien Pierre Savy livre une fine analyse des différents régimes italiens de la Renaissance au prisme de leur « politique juive ».

Les Etats princiers furent-ils plus favorables aux minorités que les républiques ? Telle est la question qu’explore le nouveau livre de l’historien Pierre Savy, Les Princes et les juifs dans l’Italie de la Renaissance. Au XIVe siècle, alors que les républiques de Venise, Gênes ou Florence refusaient de tendre la main aux juifs expulsés par les monarchies occidentales (Angleterre, France, Saint-Empire romain germanique…), les princes d’Italie du Nord, comme les ducs de Milan ou les Este de Ferrare, établirent en effet avec eux des condotte (des contrats d’installation) largement favorables.

Encore faut-il comprendre quelle était alors la situation politique italienne. Profitant de la lutte entre le pape et l’empereur, les villes s’étaient émancipées, donnant naissance à des communes qui jouirent d’une autonomie politique inconnue ailleurs. Puis de plus grosses entités territoriales, républiques d’une part, principautés de l’autre, en prirent le contrôle, sans les faire disparaître. Lire la suite

  • Atlan, Françoise

Artiste à la double culture, dotée d’une expression vocale, d’un style et d’une technique unique en son genre, ses racines judéo-berbères l’ont amenée tout naturellement à se passionner pour le patrimoine vocal méditerranéen, en particulier les traditions judéo-espagnole et judéo-arabe, tout en poursuivant sa carrière de chanteuse lyrique.

Par Pedrito Guzman — Flickr: Gibraltar World Music Festival 2012/ Sephardic Divas, CC BY-SA 2.0

Titulaire du Capes de Musicologie de l’université d’Aix-en-Provence, Médaille de Vermeil en piano (classe de Monique Oberdoerfer) et Médaille d’or en Musique de chambre, le compositeur Maurice Ohana l’encourage à chanter, après l’avoir choisie pour interpréter ses Cantigas.
Première Soprano au sein de l’Ensemble Musicatreize dirigé par Roland Hayrabedian, elle devient l’élève d’Andréa Guiot au Conservatoire de Paris.
En 1998, elle est Lauréate du Prix Villa Medicis Hors Les Murs pour le collectage de la tradition musicale et poétique de la ville de Fès au Maroc, ainsi que du Prix Fondation Caisse d’Epargne “Meilleure Artiste Musique du Monde 2007” ; elle donne régulièrement des masters classes de chant à Genève, Montréal, Aix-en-Provence, Bruxelles ou Bâle. Lire la suite

  • L’antijudaïsme qui donna naissance à l’antisémitisme – par Didier Nebot

Ces textes haineux et violents repris par la suite par bon nombre d’auteurs chrétiens allaient être le fondement de ce qui sera plus tard appelé l’antisémitisme. Initialement il n’était pas question pour les Pères de l’Eglise de faire disparaître le Judaïsme, la théologie chrétienne lui assigne un rôle à jouer. Même après la venue du Christ qu’ils ont rejeté, les Juifs ont une place à tenir, ils seront des témoins. Aussi l’Eglise veille à leur survivance, la haine ne doit pas aller jusqu’à leur extermination. On leur reconnait le droit à l’existence qu’on refuse aux hérétiques et aux païens, car l’Eglise considère comme un devoir de prier pour le salut de l’âme des Juifs.

Dans la sphère d’influence berbère, où les sémites païens et chrétiens étaient nombreux, ces attaques touchant le fondement de l’être n’avaient pas de connotations raciales. De nombreux autochtones se sentaient des affinités avec les Hébreux. Par contre, il alla plus tard tout autrement dans le reste du monde. Ainsi lorsque le Christianisme se développa dans ce qui plus tard serait l’Europe, parmi les Gentils, il atteignit des couches populaires qui n’avaient aucun lien de parenté avec les juifs, ni avec les populations sémites de l’Afrique. C’est là que la haine raciale qui devait traversait les siècles naquit.

Même si l’intention initiale de la hiérarchie ecclésiastique n’était pas de détruire le peuple juif, les textes des Pères Fondateurs de l’Eglise avaient distillé leur venin de façon irréversible. Il se créa donc un antijudaïsme primaire. Les populations ne retenaient qu’une seule chose : les juifs avaient tué le Christ, ils étaient maudits pour l’éternité. Cet antijudaïsme viscéral retrouva jusqu’à l’époque moderne parmi les nations du monde, l’Eglise ne faisant jamais rien jusqu’à Jean XXIII, au 20ème siècle, pour supprimer ou rendre caducs les textes haineux et provocateurs des Pères de l’Eglise. Lire la suite

  • Cinéma israélien : LE RETOUR DE L’ORIENT
Par Felix Kris, Alex Zuta — Eva Kaplun (Transfax Film), CC BY-SA 3.0

En trente ans, la représentation du héros dans le paysage cinématographique israélien s’est complètement transformée. Avant les années quatre-vingt-dix n’existe en Israël qu’une chaîne d’État, la culture qui s’y exprime est majoritairement ashkénaze et laïque (Ephraïm Kishon, Menahem Golan). Les personnages sépharades sont interprétés par des acteurs ashkénazes (Haïm Topol, Shaike Ophir) et on peut y voir un parallele au phénomène du black-face americain.

En 1993, la création d’Arutz 2, première chaîne privée, marque le début de la démocratisation de la culture. L’autre Israël, qu’on avait volontairement oublié, naît à l’écran comme un juste et logique retournement des choses. L’Israël des minorités, celui des femmes, des Sépharades, des immigrés, des homosexuels, des orthodoxes, des Arabes israéliens et des Palestiniens. En 1999, le cinéma est établi comme un art parmi les autres, grâce à la création du Conseil National du Cinéma et à une loi sur le financement des productions. Les écoles de cinéma se multiplient dans le pays.

Avec la seconde Intifada, l’idylle qu’Israël semblait avoir entamée avec le reste du monde via l’entrée dans la mondialisation (Mac Donald, MTV, Internet), l’aspiration à un « Nouveau Moyen- Orient » et l’espoir des accords d’Oslo vient se briser devant les condamnations internationales, la création du BDS et une série d’attentats sanglants. Le cinéma, reflet d’une société complexe en perpétuelle interrogation, englobe dès lors une critique sans complaisance de l’establishment et, lové en elle, un particularisme national assumé. Son message devient volontairement moins occidentalisant: on veut manger, parler, faire du cinema et de la musique différemment.

Zeev Revah s’y essaye dès 1994 avec son mélodrame populaire Un brin de chance, mais c’est un an après que les tabous tombent. Shmuel Hasfari, cinéaste ahskénaze, met en scène un scénario de sa femme, l’actrice d’origine marocaine Hanna Azoulay. Schrur (« maléfice » en judéo-arabe) est le premier film d’art et d’essai traitant de l’appartenance à la communauté marocaine dans sa dimension mystique. Long-métrage précurseur dont toute la distribution (sauf Guila Almagor) est sépharade, il a fait connaître Ronit Elkabetz au grand public. Lire la suite

Evénements en cours ou à venir

  • Limoud Day 2024 à l’ECUJE – Dimanche 7 juillet 2024 de 14h à 20h

Après avoir fait votre devoir électoral le matin, venez nous retrouver à l‘ECUJE le dimanche 7 juillet de 14h à 19h30 pour une riche après-midi de réflexion et d’échanges, sur le thème « Agir Dialoguer Informer après le 7 octobre ».

Cette année encore, de grandes personnalités telles que le Grand Rabbin de France, Rachel Khan, Patrick Klugman,  Michel Gad Wolkowicz , Samuel Lejoyeux, Jonathan Hayoun, et bien d’autres. 

Au programme : 4 tables rondes animées, 13 conférences enrichissantes et 7 ateliers créatifs.

Les objectifs de cette journée sont clairs : répondre aux interrogations de la communauté suite aux événements du 7 octobre, offrir des clés de compréhension pour mieux appréhender les enjeux actuels, proposer des moyens efficaces pour contrer la désinformation, et fournir des outils pour agir, se remobiliser et renforcer l’unité communautaire face au seïsme politique. Inscription

  • Exposition de Florence Moati et ses élèves – Expo du 24 juin au 24 juillet – RÉSERVATION EXPO

« Artiste peintre, j’aime créer avec mes émotions, partager et transmettre… »

Artiste peintre autodidacte, Florence Moati se lance il y a seulement quelques années après un incendie…

Elle découvre alors un plaisir, un bien être immense à créer et peindre comme une vraie thérapie ! Elle multiplie expos et créations, trouve acquéreurs, rencontre un succès auprès de ses fidèles admirateurs et expose en France et à l’étranger.

Peintre de l’émotion elle harmonise sa vie autour de l’art également à travers des ateliers et cours CEJ qu’elle anime pour le plaisir de tous.

La musique très présente, fil conducteur de son parcours source d’inspiration ! Découvez les tableaux de Florence Moati

  • Devenez Juif en 1 heure – One Man Show – Jeudi 18 Juillet 2024 – 21h00 à La Divine Comédie

Qu’est-ce que le judaïsme ? Comment devenir Juif ? Les Juifs sont-ils vraiment riches ? Peut-on grandir normalement avec une mère juive ?

Venez découvrir les réponses à toutes vos questions dans un one-juif-show jubilatoire !

Un spectacle pour les Juifs, les non-Juifs… et les autres.

  • auteurs : Jérémie Eskenazi et Nina Azoulai
  • comédien : Jérémie Eskenazi
  • mise en scène : Alicia Sebrien

Billetterie

  • Cliché ! L’apprenti photographeMercredi 10 juillet 2024 – 14:00 -16:00 – Enfants de 8 à 12 ans

Une initiation ludique à l’art de la photographie.
Les enfants s’approprient de façon originale les œuvres d’André Steiner (1901-1978) au moyen de l’appareil photographique. Ils s’initient aux techniques du cadrage et de la prise de vue.
La photographie numérisée est ensuite imprimée et envoyée à l’apprenti photographe. Aucune compétence technique n’est nécessaire et le matériel est fourni. Billetterie

Nouvelles lectures

  • Histoire des juifs ; un voyage en 80 dates de l’Antiquité à nos jours de Pierre Savy

Cet ouvrage, composé de quatre-vingt textes courts consacrés à des dates-clés, propose un voyage à travers le monde et plus de trois millénaires d’une histoire extraordinairement riche, complexe et mouvementée. Un voyage qui permet de découvrir des individus et des familles unis (ou non) par une foi, une appartenance, des traits culturels, des pratiques, mais aussi par une histoire commune. La chronologie plurimillénaire du peuple juif ne se réduit pas à une quête qui, de l’exil au retour en Israël – où vit désormais la moitié de la population juive mondiale -, ferait de l’expérience diasporique une vaste parenthèse. De 1207 avant notre ère à 2015, chaque texte est consacré à une date de l’histoire des Juifs, heureuse ou tragique, interne à la vie des communautés ou relevant de l’histoire générale ; célèbre, comme l’expulsion d’Espagne en 1492, ou méconnue. Elles forment un exceptionnel panorama de l’histoire et de la culture juive.

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Édition : puf, 500 pages

  • Histoire juive de la France de Sylvie Anne Goldberg

Sélection les meilleurs livres de 2023 du journal Le Monde.

Depuis l’époque des Gaules romaines, la présence de Juifs sur le sol français n’a jamais été seulement un fait démographique, car ils ont sans cesse contribué à la vie du pays dans tous ses aspects – politiques, économiques, sociaux, intellectuels, artistiques. Or l’histoire des Juifs de France a surtout donné lieu à des récits « ghettoïsés » dans lesquels ils figuraient non pas en tant que sujets actifs et créatifs, mais essentiellement comme des objets passifs – objets de discriminations, de persécutions, d’expulsions, d’émancipation, d’intégration… et même d’extermination. Il était temps de changer de perspective.

Réunis sous la direction de Sylvie Anne Goldberg, cent cinquante spécialistes issus de six pays présentent pour la première fois, de manière claire et synthétique, une histoire interculturelle où les Juifs sont vraiment des acteurs, parmi d’autres, du destin français. Une histoire passionnante, en grande partie inconnue du public, exposée de façon accessible dans cet ouvrage de référence unique et richement illustré. De nombreuses cartes, chronologies, encadrés de portraits ou d’explication sur du vocabulaire, renvois, etc, permettent au lecteur de circuler à son gré dans cette originale Histoire de France divisée en quatre grandes parties aux couleurs distinctives.

Sylvie Anne Goldberg a dirigé le groupe d’études juives du Centre de recherches historiques, au sein de l’École des hautes études en sciences sociales où elle était directrice d’études. Elle a été professeure invitée à l’Uinversité hébraïque de Jérusalem, aux universités de Pennsylvanie, de Californie et de Lausanne, et ses essais ont été traduits en de nombreuses langues. Elle est membre du Conseil consultatif national d’éthique. Elle a publié de nombreux livres, dont plusieurs chez Albin Michel. Lire la suite

Édition : Albin Michel, 1088 pages

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