Napoléon et les Juifs : l’éclairage de l’historien bastiais Guy Sabbagh

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La France du Consulat et de l’Empire fut un tournant dans l’histoire des Juifs en France et en Europe. A cette époque, les Juifs étaient souvent marginalisés et soumis à diverses restrictions, jusqu’à la rencontre… avec les ambitions de Napoléon Bonaparte. L’historien bastiais Guy Sabbagh nous apporte un éclairage sur la légende dorée de l’empereur.

En définitive, le bilan de Napoléon 1er est-il positif pour les israélites en France ?

Guy Sabbagh : Bien entendu. A la veille de 1789, les israélites ne sont plus soumis à des mesures d’exception. La Constituante, sur l’initiative de l’abbé Grégoire a proclamé leur égalité civique. Sous Napoléon, la convocation du Grand Sanhédrin en 1806 est une étape importante vers l’intégration des juifs dans la société française tout en préservant leur autonomie religieuse. D’ailleurs ces mesures ont eu un effet d’entraînement dans d’autres parties de l’Europe avec des réformes similaires.

Comment ?
En établissant le Consistoire central et ses déclinaisons régionales et en s’inspirant du modèle de gouvernance des autres religions reconnues par l’Etat. Cette structure était destinée à fournir un cadre pour la pratique religieuse juive tout en assurant la loyauté de la communauté envers l’état. Ce consistoire était chargé de réguler les affaires religieuses et civiques des juifs, marquant un tournant dans la relation entre l’état et la communauté juive. L’Av Beth Din, chef du tribunal rabbinique faisait partie de cette structure soulignant la reconnaissance officielle de la loi juive dans le cadre plus large de la loi française. La pérennité de ces institutions n’est plus à démontrer puisqu’elle perdure jusqu’à nos jours. Lire la suite



  • Sophie Nahum : « Avec le devoir de mémoire, on perd les jeunes »

Depuis près de sept ans, la créatrice du projet « Les Derniers » va à la rencontre des ultimes témoins de la Shoah. Pour faire entendre leur vision du présent et de l’avenir. Et leurs cris d’alarme.

Sophie Nahum est réalisatrice de documentaires. Après avoir œuvré pour de nombreuses sociétés de production et de chaînes de télévision, comme Arte, elle a décidé, voilà sept ans, de se vouer entièrement au projet « Les Derniers ». Web-série, films documentaires, conférences, livres, podcasts, site Internet, bientôt plate-forme vidéo (qui sera lancée ce 31 janvier 2024) et application géolocalisée, Les Derniers, consacrés aux ultimes survivants de la Shoah, sont multisupports. Avec, pour cible, les nouvelles générations et, comme motivation, l’idée que rendre accessible la voix des témoins grâce aux nouvelles technologies est une urgence absolue.

Dans un premier temps, par la production d’une série de documentaires courts – parfaits pour une « consommation » sur les réseaux sociaux, où chaque épisode est diffusé en accès libre et gratuit. Des petits films où l’on voit Sophie Nahum rendre visite, chez lui, à l’un des « Derniers » pour qu’il lui raconte, autour d’un café ou d’une vatrouchka, son enfance, la guerre, mais aussi et surtout l’après et le présent. Sa vie. Lire la suite

  • Le contraste frappant entre les réfugiés juifs et arabes

La disposition très différente de deux populations de réfugiés – juive et arabe – est tout ce qu’il faut savoir sur les 75 années du conflit israélo-arabe. D’un côté, les Juifs ont été réinstallés, de l’autre, des agences comme l’UNRWA ont perpétué le conflit en empêchant la réinstallation des réfugiés arabes palestiniens. Jonathan Tobin écrit dans JNS News : 

La guerre arabe visant à détruire Israël n’a pas seulement échoué ; les combats ont conduit des centaines de milliers d’Arabes de l’ancien Mandat à fuir. Une petite minorité a été chassée par les Israéliens au cours d’âpres combats dans certaines régions. Mais la plupart d’entre eux sont partis par crainte de ce qui leur arriverait s’ils tombaient sous la domination des Juifs (et dans l’espoir qu’ils s’empareraient de toute la terre une fois les Juifs « jetés à la mer »). C’était surtout le produit d’une projection puisque, dans de nombreux cas, les Juifs capturés par leurs ennemis étaient massacrés. Mais c’était aussi le résultat de la propagande du côté arabe dans les combats dans lesquels ils cherchaient à diaboliser leurs ennemis et à renforcer la volonté de combat des Arabes palestiniens.

Au cours de la même période où environ 700 000 Arabes sont devenus réfugiés, quelque 800 000 Juifs ont fui ou ont été forcés de fuir leurs foyers dans le monde arabe et musulman où ils vivaient depuis des siècles. Les dispositions très différentes de ces deux populations en disent long sur les 75 prochaines années du conflit israélo-arabe. Lire la suite

  • Sans les antisémites, j’aurais oublié que j’étais juif

Entretien

Jean-Paul Enthoven, éditeur

Tobie Nathan, ethnopyschiatre

Jean-Paul Enthoven est né à Mascara en Algérie et est un éditeur, écrivain et journaliste.   Après des études de lettres et de philosophie, c’est au Nouvel Observateur qu’il fait ses débuts comme chroniqueur (philosophie et sciences humaines) ; il y devient ensuite journaliste puis adjoint en chef à la rédaction jusqu’en 1984, date après laquelle il dirigera Hachette-Littérature.      Chargé de couvrir les débats intellectuels au sein du journal, il s’occupe ainsi des interviews avec les grandes figures intellectuelles, des comptes rendus d’essais de nature politique ou philosophique, et de l’ensemble de l’actualité qui touche le milieu intellectuel.   Il soutient activement l’éclosion médiatique des « Nouveaux Philosophes » et de leur tête de file, son ami Bernard Henry-Levy. En 1983, il prend ainsi la direction de la collection Biblio-Essais, fondée par ce dernier chez Grasset. Depuis 1993, il est conseiller éditorial de la rédaction de l’hebdomadaire Le Point où il publie notamment des critiques littéraires. Lire la suite

  • “548 jours sous un autre nom”

27 janvier, Journée internationale de commémoration de l’Holocauste

Peut-être que certains (comme moi jusqu’à récemment) ne connaissent pas le livre de Rozina Asser Pardo* “548 jours sous un autre nom” dans lequel elle cite les notes de son journal datant de l’époque de la persécution des Juifs de Thessalonique, alors qu’elle vivait cachée avec sa famille dans la maison de concitoyens chrétiens. Le livre comprend également des entretiens avec des survivants des camps de concentration.

Comme le souligne l’auteure : « Je n’aspire pas à être comparée à Anne Frank. Je ne recherche pas non plus une quelconque reconnaissance littéraire. Mon objectif est que mes enfants et les autres de leur génération apprennent que les années 1940-1945, les années de guerre et d’oppression, m’ont marquée dans l’âme et l’esprit.

*Rosina Asser Pardo est décédée en 2020 Lire la suite

  • Les Vandales – Par Didier Nebot

Tout bascula au Ve siècle avec l’arrivée des Vandales. L’Empire s’effondra brutalement. L’ancien ordre n’existait plus, tout ce qu’avait bâti Rome fut détruit en peu de temps et l’Église dut battre en retraite pour se protéger.

 Les sources grecques et arabes sont assez lacunaires sur les événements qui se déroulèrent alors, mais pendant une centaine d’années eut lieu une transformation radicale de la région, et plus rien ne fut comme avant. Cependant les rares textes dont on dispose et l’étude des auteurs arabes nous permettent de retrouver un fil conducteur plausible pour comprendre cette période charnière.

Dans leur œuvre destructrice, les nouveaux occupants furent aidés par les tribus rebelles de l’intérieur, par les juifs des villes et les paysans malheureux des campagnes. Saint Augustin, qui mourut lors du siège d’Hippone, fustige ouvertement les conquérants « qui n’en veulent qu’aux chrétiens et voient dans les juifs leurs alliés naturels ». D’ailleurs, les rois ariens abolirent les restrictions qui pesaient sur les juifs, inaugurant avec eux une ère de tolérance qui suscita de vives polémiques et une forte propagande antijuive de la part de l’Église. (Traité contre les juifs de Veicanius, et un autre de Celsius.)

Les Vandales occupèrent Carthage et ses alentours, le reste du pays étant soumis à l’anarchie. Plus de récoltes, plus de mère patrie à alimenter, plus de grandes propriétés à la discipline de fer : les paysans n’avaient plus de maîtres à qui rendre des comptes. Les champs furent laissés à l’abandon, chacun cultivant son lopin de terre pour son propre compte. Les chrétiens, surtout les bourgeois et les notables de l’ancien régime, furent méprisés et subirent les pires humiliations. Plus d’État, plus d’armée pour maintenir l’ordre, plus de troupes aux frontières pour empêcher les razzias des populations du Sud. Lire la suite

  • Agnès Jaoui, à mort la mort

Assombrie par le décès de proches en Israël, l’actrice prend le parti du rire salvateur et joue une mère juive dont le décalage moque tendrement l’obsession identitaire.

«C’est quand les seins de glace ?» Mêlant pragmatisme jardinier et orthographe apocryphe, le questionnement s’impose alors qu’on marche à grandes enjambées vers l’île Saint-Louis, fief d’Agnès Jaoui, et qu’on a déjà sacrifié un pouce à l’onglée. Tandis qu’on tente de dénouer les injonctions de notre inconscient : parler obédience, poitrine, vague de froid ? L’actrice, scénariste et réalisatrice pousse la porte du salon de thé, ensevelie sous une avalanche d’habits, les frilosités de janvier et les mises à nu se combattant à l’identique.

Dans le Dernier des Juifs, elle campe une dialysée vivant avec son fils de 27 ans dans une cité vidée de sa population juive. A l’écran, le duo diffuse une mélancolie tendre. Prévenant, Bellisha cache à sa mère la disparition des enseignes casher comme ses incartades avec sa voisine, musulmane et mariée, tout en séchant assidûment ses cours de krav maga. De son balcon, Giselle observe les couleurs de peau dominantes, et initie, sans réelle velléité de déménager, l’inéluctable départ. «Agnès a une intelligence comique assez unique… J’étais persuadé qu’on allait s’entendre sur une forme de détachement, de distance, afin que le film ne vire pas au cliché identitaire», témoigne Noé Debré, le réalisateur, qui dépeint une actrice sans narcissisme, ni idées arrêtées : «Elle aime qu’il y ait une dialectique à l’intérieur des films, ceux des autres comme les siens.»

Depuis l’attaque du 7 octobre, le titre du film résonne tragiquement. Devant sa tasse de lapsang souchong, la fille de libertaires tunisiens, membres, dans leur jeunesse, d’un mouvement sioniste communiste, avoue n’avoir aucune envie de devenir le chantre d’une judéité qu’elle n’a jamais exposée. «Je ne suis ni pratiquante, ni croyante, ni politologue, ni spécialiste du Moyen-Orient, mais il est devenu compliqué de se taire.» Deux de ses proches, âgées de 80 et 12 ans ont été tuées, trois autres enlevés. Si Erez Calderon, 12 ans, et sa sœur Sahar, 16 ans, ont été libérés en novembre, Ofer, leur père, est toujours otage. Regard las et timbre ébréché, celle qui espère toujours une solution à deux états regrette que le Hamas ait ciblé la gauche progressiste.

En 62, ses parents partent fonder un kibboutz en Israël. Mais l’anticonformisme provocateur du paternel ne fait pas bon ménage avec la vie communautaire et la famille atterrit bientôt en France. A Sarcelles, puis à Paris, Agnès pousse dans une atmosphère positive et ultrapermissive. Très proche de son père, expert en créativité marketing, elle cultive un œdipe carabiné. A la maison, on s’enlace, on entonne des chants révolutionnaires, on écoute du fado, de l’opéra, Brassens. Sa mère, psychothérapeute, aujourd’hui décédée, pratique l’analyse transactionnelle. Dépressive après le succès d’Un air de famille, Jaoui voit en la thérapie une «gymnastique de toute la vie». Lire la suite

  • Voilà 3 ans disparaissait Jean-Pierre Bacri … – Un jour, une histoire : un podcast de Haïm Musicant
Par Georges Seguin (Okki)

Voilà 3 ans disparaissait Jean-Pierre Bacri, l’immense acteur dont le nom a été associé à la ville et au cinéma  à celui d’Agnès Jaoui.

Chaque dimanche, Haïm Musicant raconte l’histoire d’un personnage ou un événement en relation avec la date du jour ou de la semaine sur les ondes de Radio Shalom 94.8 en partenariat avec l’ECUJE.

Pour en savoir plus, retrouvez les podcasts de « Un jour, une histoire » chaque dimanche à partir de 19h, sur la page FB de l’ECUJE et/ou celle de Radio Shalom 94.8. Lire la suite

Evénements en cours ou à venir

  • Projection du Film documentaire “The Long Way Home”. Soirée en coopération avec Le Centre Simon Wiesenthal Europe – Mercredi 7 février 2024 à 18h30

Le Centre Simon Wiesenthal et l’Ecuje ont le plaisir de vous convier à la projection de The Long Way Home (« Le long chemin du retour »).

Le film, produit par Moriah Films (le département Cinéma du Centre Wiesenthal), sera projeté en anglais et sous-titré en français. Réalisé aux États-Unis en 1997 par Mark Jonathan Harris et narré par Morgan Freeman, il a reçu le prix Oscar Academy Award for Best Feature Documentary.

Avec les voix d’Edward Asner, Sean Astin, Martin Landau, David Paymer et Nina Siemasko, le film combine des films d’archives et des photos rares avec de nouvelles interviews, et entremêle des récits historiques avec des histoires, des anecdotes et des souvenirs de réfugiés juifs.

Le film s’ouvre en 1945. L’Allemagne a été vaincue par les Alliés et la guerre en Europe est officiellement terminée. Les soldats américains, britanniques et russes ont libéré les camps de la mort nazis en Europe centrale et orientale, révélant au monde l’horreur et la tragédie de l’Holocauste. Des milliers de survivants juifs affamés et à moitié morts sont libérés des persécutions nazies. La majorité d’entre eux ont perdu la plupart, voire tous les membres de leur famille. Ceux qui tentent de rentrer chez eux se heurtent à l’antisémitisme et à des menaces de violence physique. Lire la suite

  • Aux origines de l’histoire du sionisme 1860-1914. Un cours de Georges Bensoussan à l’Institut Elie Wiesel – Du mardi 6 février au mardi 5 mars 2024 à 19h

Ce cours ambitieux s’inscrit dans une démarche de compréhension approfondie des prémices du mouvement sioniste, à une époque charnière où les idéaux de renaissance et d’émancipation juive prenaient racine.

Dans le contexte actuel où l’antisionisme draine fantasmes et assimilations hâtives, l’importance de revisiter les fondements historiques du sionisme devient cruciale. Le cours de Georges Bensoussan promet d’offrir une perspective éclairée et rigoureuse sur cette période fondatrice, démêlant les enjeux historiques des mythes et des représentations erronées. L’approche scientifique et méthodique adoptée offrent aux participants non seulement des connaissances académiques solides mais aussi des outils critiques pour appréhender les débats contemporains autour du sionisme et de l’antisionisme.

Ce cours s’adresse à tous ceux qui, au-delà des clichés et des polémiques, aspirent à comprendre les racines d’un des mouvements les plus influents du XXe siècle et ses répercussions jusqu’à nos jours.

Nous invitons chacun à rejoindre cet espace d’apprentissage et de réflexion, pour explorer ensemble les origines du sionisme et, au-delà, les dynamiques de l’histoire juive moderne. Lire la suite

  • ArtNIGHTS avec Sandra Encaoua – spécial St. Valentin – 14 février 2024 à 19h00, un mercredi soir par mois

Bienvenus aux ArtNIGHTS, une soirée de créativité visuelle mensuelle avec Sandra Encaoua, autour d’un thème différent chaque mois.

Thème du mois de février : la St Valentin

Une soirée inspiratrice dédiée à l’amour, au couple, à l’union …

Echappez au stress quotidien, détendez-vous et profitez d’instructions étape par étape avec Sandra Encaoua, artiste peintre internationale et professeur de dessin/peinture.

Nul besoin de savoir peindre ou dessiner, le but de ces soirées artistiques est de vous détendre !

Vous arrivez avec votre (bonne) humeur et repartez avec votre œuvre, unique et originale.
Chaque soirée correspond à une date particulière du calendrier hébraïque et l’œuvre à réaliser directement en lien avec le thème. Un nombreux choix de modèles pour chaque thème sera proposé afin que chacun y trouve celui qui le fera vibrer… (Possibilité de travailler sur votre propre choix d’image, à définir à l’avance)

Matériel, toile, peinture… fournis – collation offerte Billetterie

  • Une collection de bijoux judéo-berbères marocains du XIXe siècle – Conférence – Jeudi 8 février 2024 – 12:30 -14:00

Conférence de Raphaël Serfaty, collectionneur de bijoux judéo-berbères

Dans le cadre du cycle Art et archéologie du judaïsme

Découvrez le programme complet du cycle

Natif de Fès, Vidal Serfaty bijoutier joaillier issu d’une lignée de juifs expulsés de France puis d’Espagne, a collectionné durant des années des centaines de bijoux berbères en argent, acquis dans toutes les régions du Maroc auprès de bijoutiers, brocanteurs, antiquaires, commissaires-priseurs, bazaristes, ou de particuliers. La plus grande partie des parures datent des XIXe et XXe siècle, les pièces les plus anciennes remontant au XVIIIe. Alors que le départ massif des juifs du Maroc à partir des années 1950 amorçait la disparition progressive des bijoux berbères et des bijoutiers de l’argent, métier qui leur était traditionnellement réservé, cette collection d’une grande valeur patrimoniale et testimoniale est aujourd’hui poursuivie par son fils Raphaël, devenu spécialiste de leur histoire et de leur restauration. Billetterie

  • Missak Manouchian : une vie héroïque. Rencontre avec Didier Daeninckx et Denis Peschanski, animée par Haïm Musicant – BD à l’ECUJE – Jeudi 15 février 2024 à 19h30

Didier Daeninckx et Denis Peschanski pour la BD Missak Manouchian : une vie héroïque (Les Arenes BD/ Ministère des Armées). Une conversation animée par Haim Musicant.

A quelques jours de l’entrée du chef de l’Affiche rouge et de sa femme au Panthéon, BD à l’ECUJE reçoit jeudi 15 février 19h30 Didier Daeninckx et Didier Pechanski pour la BD Missak Manouchian une vie héroïque (Les Arènes BD/ Ministère des Armées).

Une conversation animée par Haim Musicant suivie de la dédicace de la BD et du livre Manouchian (Editions Textuel). Réserver

  • Juifs dans la Salonique ottomane – Jeudi 8 février 2024 – 19:00 -20:30

Autour de l’exposition « Salonique, Jérusalem des Balkans, 1870-1920 »

En écho à l’ouvrage Une voix juive de la Salonique ottomane. Les mémoires de Sa’adi Besalel Halevi (Lior éditions, trad. Marie- Christine Bornes-Varol)
Rencontre avec Aron Rodrigue et Marie-Christine Bornes-Varol,
animée par François Azar.

Les mémoires du chantre de synagogue progressiste Sa’adi Besalel Halevi (1820-1903), pionnier du journalisme ottoman et de la culture séfarade moderne, documentent la vie quotidienne et les débats des juifs dans la Salonique ottomane et offrent un témoignage exceptionnel sur une communauté en proie aux tiraillements entre Anciens et Modernes. Billetterie

  • En l’absence de Pascin. Par Joann Sfar – Mercredi 7 février 2024 – 19:00 -20:30

Autour de l’exposition « Joann Sfar. La vie dessinée »

Joann Sfar voue au peintre Jules Pascin (1885-1930) une admiration et une affection particulières.

Né en 1885 à Vidin, en Bulgarie, au sein d’une famille d’ascendance séfarade, Julius Mordecai Pincas se forme à Vienne, Budapest, Berlin et Munich avant de s’établir à Paris où il prend le nom de Pascin sur les conseils d’Apollinaire. Après un détour par les États-Unis durant la Grande Guerre, Pascin regagne Paris. « Prince de Montparnasse », dessinateur des nuits parisiennes, il expose chez Berthe Weill et au Salon des indépendants, tout en fréquentant les maisons closes et les recoins mal famés de Montmartre, jouissant d’une liberté dont témoigne son art. Rongé par l’alcool et les excès, Pascin se suicide le 2 juin 1930, jour du vernissage de sa dernière exposition. Retour sur la vie et l’œuvre d’un artiste hors norme, auquel Joann Sfar a consacré six ouvrages illustrés. Billetterie

Nouvelles lectures

  • Qui-vive de Valérie Zenatti

Mathilde est devenue insomniaque. Puis elle a perdu le sens du toucher. Il y a eu d’autres signes : des feuillets retrouvés à la mort de son grand-père, une vidéo de Leonard Cohen à Jérusalem, le retour de la guerre en Europe. Mathilde est désorientée.

Est-ce pour cela qu’elle décide subitement de prendre un avion pour Israël ? Comme si la réponse aux questions qu’elle se pose l’attendait là-bas depuis toujours.

De Tel-Aviv à Capharnaüm, puis à Jérusalem, ses rencontres avec des inconnus – et quelques fantômes – ne font qu’approfondir le mystère.

Jusqu’au moment où, dans un éclair, la vérité lui apparaît. Prenant l’Histoire à bras-le-corps, Qui-vive est aussi l’itinéraire d’une femme qui cherche à réconcilier son paysage intérieur avec le monde qui l’entoure. Un roman aux multiples facettes qui confirme de manière éclatante le talent de son auteure.

Édition : Éditions de l’Olivier, 176 pages Lire la suite

  • L’arrivée – De Constantine à Paris – Un “livre-miroir” signé Benjamin Stora

En publiant L’arrivée – De Constantine à Paris – 1962-19721, du haut de ses 72 ans, Benjamin Stora, internationalement connu pour ses recherches sur la guerre d’Algérie et l’histoire du FLN2 se penche sur son destin. Qu’aurait-il été si, un jour d’avril 1962, après que les Accords d’Evian furent signés, ses parents n’avaient pas quitté l’Algérie pour la France ? Ce livre est bouleversant car, pour beaucoup d’entre nous, il nous renvoie à un monde que nos parents nous racontaient souvent avec des larmes en guise de mots ; ensuite parce qu’il ne fait pas l’impasse sur le mauvais accueil réservé aux pieds-noirs, ceux-là même que l’Administration appelait pudiquement les « rapatriés ».  Enfin, lire ce livre c’est aussi comme si on effectuait virtuellement le voyage en une Algérie désormais ensablée par « le temps-qui-passe » Cependant ce n’est pas un livre sur l’oubli ou même la résilience. Non. L’Arrivée – De Constantine à Paris est un ouvrage dont l’encre semble avoir été trempée dans les mannes de nos ancêtres, autrement dit, un livre dont chaque page est un hommage. Lire la suite

Édition : Éditions Tallandier, 240 pages

Bonnes lectures !

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